Avec son intervention en 2009 au Plateau de Glières et après la parution de son livre « Indignez-vous » Stéphane Hessel, ayant bénéficié d’une importante publicité auprès des médias, était apparus à beaucoup de français, comme le porte parole et le défenseur du programme du Conseil National de la Résistance.
Toutefois, les réponses données lors de l’interview qu’il a accordé à Rue89 nous font découvrir un tout autre personnage, différent de celui pour lequel nous avions du respect et même une certaine admiration.
Voici quelques exemples qui ne peuvent que refroidir l’amitié que nous lui portions :
Au début de son interview, il déclare : « Ce que je demande aux gens c’est de sortir de leur indifférence et de leur découragement, de mobiliser leurs énergies pour se dire : il y a à faire à condition de résister comme nous avons résisté du temps de l’Occupation allemande…. Voila des valeurs fortes sur lesquelles il faut s’appuyer pour que les choses aillent dans le bon sens ».
Très bien et d’accord disons-nous !
Mais un peu plus loin il nous présente à sa façon, comment il faut résister et pour qui il faut voter afin de résister et d’aller dans le bon sens, il dit : « J’ai même une affection particulière pour le Parti socialiste et je défends de tout mon cœur Martine Aubry …. Le discours d’extrême gauche ne me parait pas la réponse. La réponse c’est la social démocratie … Je ne vois que deux candidats possibles en l’état actuel : Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn »
Question de Rue89: Mais Dominique Strauss-Kahn dirige le FMI, qui fait partie des institutions que vous dénoncez.
Réponse: « DSK a pris le FMI à un moment où il fallait le dénoncer, mais il est en train de le transformer utilement. On ne sait pas tout ce que DSK a fait…. C’est un progrès….. Mais je sais pour le connaître … que s’il devient président il réformera l’économie française ».
(Cela nous n’en doutons pas, car sa candidature a été activement soutenue par Sarkozy et Jean-Claude Juncker, en conséquence comment pourrait-il ne pas appliquer la politique préconisée par ses deux mentor qui lui ont fait bénéficier d’un salaire annuel de 325 000 € )
Mais nous aussi nous connaissons DSK, différemment sans doute de la façon dont nous le présente Hessel et ce que nous savons de lui non seulement ne nous incite pas à voter pour cet individu, mais plutôt à le chasser de notre environnement, puisque en sa qualité de président du FMI il impose une telle rigueur aux pays qu’il tient sous sa coupe que même ses amis socialistes finissent par s’insurger contre lui.
En Grèce, sous la pression de l’Union Européenne et du FMI, les salaires des travailleurs Grecs, ont baissé de 9 % en un an, mais cela ne suffit pas.
Les exigences de l’UE et du FMI sont telles, que toute la presse Grecque y compris celle des sociaux-démocrates au pouvoir, (Parti de Strauss-Kahn) protestent, au point que le premier ministre Georges Papandréou a été contraint d’adresser une plainte auprès du FMI.
Le sieur Servaas Deroose de la Commission Européenne, a alimenté la réprobation de l’ensemble du peuple Grec, en demandant à la Grèce : « de vendre à des sociétés privés, ses plages, ses ports, ainsi que les terrains des aéroports régionaux». Le chef de la mission du FMI Poul Thomsen y est allé lui aussi de ses encouragements à « Vendre terrains, y compris l’ancien aéroport d’Athènes … Nous sommes à un point crucial où nous avons besoin d’une accélération des réformes ». A-t-il déclaré.
Devant l’irritation et la colère manifestés par ces propos, le gouvernement a été obligé de réagir et a jugé « inacceptable la conduite du FMI » en déclarant que les nouvelles impositions sont « de plus en plus spoliatrices pour la Grèce » et il a même été contraint d’ajouter : « Nous ne négocierons les limites de notre dignité avec personne ».
La « troïka » FMI-UE-BCE exige la hausse du volume des privatisations à : 50 milliards d’euros d’ici 2015. Mais soyez certains qu’il n’y a aucune illusion à se faire ; la Grèce n’est nullement un cas isolé.
Le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne mais aussi la France et d’autres pays sont inscrits au programme du pillage en règle des patrimoines publics au profit d’une oligarchie financière.
Après ces quelques démonstrations sur la nocivité de DSK, du FMI et de l’Union Européenne, il nous semble utile de rappeler qui est DSK et qui, sont ses proches collaborateurs.
Un de ses meilleurs amis avec qui il travaille et milite depuis de très nombreuses années, s’appelle Denis Kessler.
Oui ! Il s’agit bien de ce Kessler, ami personnel de Sarkozy, ancien vice-président du MEDEF, Président du SCOR et d’autres très grandes entreprises.
Oui c’est bien cet individu qui a osé déclarer au journal CHALLENGES : « Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer et le gouvernement s’y emploie ….. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance ! ».
En 1982, ils ont conjointement écrit un livre intitulé « L’épargne et la retraite » (ce qui démontre que ce n’est pas d’aujourd’hui que la retraire est dans le collimateur des ces « messieurs ») leur intimité est telle que Kessler a été témoin au mariage de Strauss-Kahn.
Kessler a été le président du club « Le siècle » (Le club des élites) auquel bien entendu adhèrent DSK, Aubry et bien d’autres politiciens, journalistes ou chefs d’entreprises, dont le souci majeur soyez-en certains, n’est pas d’améliorer les conditions de la vie des français.
Mais puisque Stéphane Hessel a établi sa notoriété, en se présentant comme le défenseur du programme du CNR, il nous semble indispensable de démontrer que sciemment ou inconsciemment, (mais nous pensons plutôt que ce soit sciemment) il participe la destruction de ce programme.
En effet, ce programme préconisait notamment:
« L’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l’économie.Le retour à la Nation des grands moyens de production monopolisé, fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ».
La garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ».
Pour accomplir ces tâches peut-on vraiment comme nous le propose Hessel, compter sur Strauss Kahn, sur Martine Aubry, ou bien encore sur la social-démocratie ?
Mais regardez donc les pays ou la social-démocratie est au pouvoir, en Espagne, au Portugal, en Grèce…. est-ce que les sociaux-démocrates refusent-ils d’appliquer les directives de l’UE ou du FMI ? Ou ne sont-ils pas, bien au contraire, ceux qui appliquent avec une très grande rigueur les directives dictées par le traité de Lisbonne ?
C’est Jospin qui a, au cours de sa législature privatisé à outrance les grandes entreprises françaises, beaucoup plus que les deux législatures précédentes pourtant conduites par des gens de droite.
Et puis ce traité de Lisbonne, (copie conforme du traité de Maastricht) ne nous a-t-il pas été imposé avec la complicité des « socialistes », alors que 55 % des français avaient rejeté Maastricht en mai 2005.
Quelle confiance peut-on accorder à ces gens là ? Bien sûr pas plus qu’à Sarkozy et à son gouvernement qui détruisent à la vitesse grand V ce qui reste des acquis du CNR.
En conclusion, nous dirons qu’il n’est pas besoin de sortir de grandes écoles pour comprendre que le programme du Conseil National de la Résistance est antinomique de traité de Lisbonne et que ceux qui soutiennent le traité de Lisbonne (comme c’est le cas pour le Parti social-démocrate, de Strauss-Kahn ou d’Aubry) tout en se référent au programme de CNR, trompent volontairement le peuple de notre pays.
Oui ! Nous sommes au regret de constater et obligé de dire, que Stéphane Hessel utilise le programme de CNR pour nous amener à voter pour ceux qui chaque jour participent avec ardeur à la destruction de ce programme.
Anciens résistants, habitués depuis plus de 50 ans à nous battre pour défendre ce que nos camarades morts sous les balles de l’occupant nous ont légué, il nous est impossible de ne pas réagir lorsque le programme du CNR est attaqué y compris et surtout lorsqu’il est dévoyé par ceux qui prétendent le défendre.