Une cinquantaine de militants du PRCF se sont retrouvés à Hénin-Beaumont, dans cette ville ouvrière sinistrée par la crise du capitalisme et qu’essaie de conquérir Marine Le Pen, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Grande Grève Patriotique des Mineurs du Nord-Pas-de-Calais qui éclata en mai-juin 1941 à l’appel du PCF clandestin pour la défense des revendications ouvrières et pour combattre l’Occupant.
Le débat a été précédé par un dépôt de gerbes à la stèle voisine des Fusillés de la Résistance avec deux brèves allocutions de Georges Gastaud, secrétaire départemental du PRCF, et Hervé Poly, secrétaire départemental du PCF. L’ancien député Georges Hage, très populaire dans le nord, avait tenu à honorer ce rendez-vous de sa présence souriante.
Le débat a été introduit par l’historien Pierre Outteryck, membre de la direction de la fédération du nord du PCF qui a retracé l’historique des analyses communistes sur la nation.
C’est ensuite Léon Landini, président du PRCF et ancien officier FTP-MOI, qui a pris la parole en montrant qu’hier comme aujourd’hui, l’alliance de la classe ouvrière et de la nation, du drapeau rouge et du drapeau tricolore, est indispensable pour isoler le grand capital, défendre l’indépendance nationale et le progrès social. C’est d’autant plus vrai de nos jours où la classe ouvrière, systématiquement agressée par les privatisations et par les délocalisations, est odieusement courtisée par les démagogues de l’extrême droite qui, en réalité, méprisent profondément ceux qu’ils appellent entre eux des « gros bœufs ». Léon montrait en outre (cf discours joint) que pour prendre l’offensive, la classe ouvrière, orientée par l’ensemble des militants communistes fidèles au combat de classe, doit résolument exiger que la France sorte de l’euro, cette arme de destruction des acquis sociaux, et de l’Union européenne, cette dictature du grand capital contre l’ensemble des nations d’Europe.
Hervé Poly et Georges Gastaud ont ensuite brièvement présenté le point de vue de leurs organisations respectives sur les rapports entre nation et classe ouvrière.
Un débat fraternel s’en est suivi avec la salle avec la participation notamment de syndicalistes enseignants et métallos ; la question principale a été de savoir comment combattre efficacement le Front national et pour ce faire, comment combattre la dictature européenne ? Pour le PCF-62, il faut avant tout demander la fin des traités supranationaux et dénoncer le nouveau plan « euro plus » ; pour le PRCF il serait plus clair, plus offensif, de dénoncer le mensonge de l’ « Europe sociale » et d’appeler à la rupture totale avec le libre-échangisme maastrichtien, avec l’UE et avec l’euro. Les militants PRCF 62 étaient particulièrement au fait de cette question puisqu’une semaine plus tôt, ils avaient pu participer à la rencontre organisée à Lens par l’Université populaire Chti Guevara sur le thème « sortir de l’euro par la porte à gauche ».
Il a été convenu qu’un débat sur cette question de l’Europe serait organisé par les deux organisations à la rentrée de septembre. Le débat a été conclu comme de juste par une vibrante « Marseillaise » suivie d’une encore plus vibrante « Internationale ».
Le matin même nos camarades du PRCF 59, qui mènent une rude campagne avec le POI 59 contre la « constitutionnalisation des déficits », avaient distribué des milliers de tracts à Renault-Douai avec un bon accueil des ouvriers.
Nos camarades nordistes, au sens large du mot, sont à l’offensive dans un esprit unitaire ; ils sont à l’unisson de notre peuple qui, à l’instar d’autres peuples d’Europe, refuse de plus en plus la prison des peuples, véritable pépinière du fascisme résurgent, qu’est l’UE du grand capital »