Pôle position du 6 août 2011
Déclaration du PRCF
Le déclassement de la note des Etats-Unis, première économie mondiale, par Standard and Poors, constitue un nouveau marqueur de l’aggravation de la crise systémique du capitalisme et de son secteur le plus emblématique, la sphére financière. Le PRCF a plusieurs fois mis en évidence les causes de cette aggravation de plus en plus explosive.
Il ne s’agit pas pour l’essentiel d’erreurs de manoeuvre mais de facteurs structurels, en particulier de la baisse tendancielle du taux de profit analysée par Marx, qui oblige sans cesse le grand capital à comprimer les salaires, les acquis sociaux, les services publics et l’emploi, à exporter les capitaux dans les pays à bas coût salarial, pour majorer l’extorsion de la plus-value sur le travail productif et la transférer vers le capital financier, coeur du système.
L’hypertrophie du crédit et de la sphère financière, le financement massif des « marchés financiers » par les Etats bourgeois sont des expédients qui ne peuvent sauver le système qu’en aggravant sa crise, désormais permanente, de surproduction et de sous-consommation populaire, une crise d’autant plus scandaleuse que plus d’un milliard d’hommes souffre de malnutrition, que la Somalie, le pays le plus dé-réglementé au monde, meurt de faim, et que, dans les métropoles impérialistes elles-mêmes, la masse des classes populaires et moyenne est de plus en plus précarisée et paupérisée.
Il est en outre significatif que les trois économies impérialistes du « premier cercle » soient frappées en même temps. Outre les Etats-Unis, qui courent vers la dépression et dont le statut mondial du dollar est de plus en plus contesté par la Chine, le Japon stagne depuis vingt ans. Non seulement l’euro n’est pas le « rempart » annoncé contre la spéculation, mais il constitue un facteur d’anticipation continental de la récession puisque pour « sauver l’euro », des peuples entiers sont écrasés et qu’en France même, des coupes claires sont prévues tous azimuts dans les dépenses publiques avec un seul résultat assuré: écraser la demande populaire, principal carburant de l’économie réelle.
La conclusion politique de cet état de fait est claire. Contrairement au verbiage présentant le capitalisme comme un système universellement adaptable, ce mode de production depuis longtemps dépassé atteint des limites objectives qu’il ne peut plus désormais repousser sans recourir aux expédients de la guerre impérialiste et de la fascisation, quitte à mettre en péril la survie même de la démocratie, de l’humanité et de la vie sur terre.
Les conclusions sont évidentes pour tout militant franchement communistes et pour tout vrai progressiste. Assez de tergiversations: cessons de suivre les dirigeants du PS, du PCF-PGE, du NPA, sans oublier, non moins responsables que les précédents, les dirigeants confédéraux des syndicats affiliés à la Confédération européenne des syndicats: non il ne faut pas « sauver l’euro », oui, prétendre qu’on peut en démocratiser la gestion, comme l’affirment les pompiers de la social-eurocratie que sont désormais clairement MM. Wurtz et Laurent, n’est qu’un mensonge grossier dont le but est de permettre au PCF dénaturé de rester dans l’orbe électorale du PS social-maastrichtien et de participer d’une manière ou d’une autre à un futur gouvernement de social-austérité européiste.
Plus vite la France sortira, sous la pression populaire, du broyeur de peuples que sont l’UE et sa monnaie unique, plus tôt elle engagera la rupture révolutionnaire avec le capital euro-mondialisé, plus vite se constituera un large Front, dirigé par la classe ouvrière, pour l’Indépendance et la République Sociale, plus les peuples, à tout niveau, reprendront le chemin du socialisme en prenant en mains le pouvoir politique et économique, et plus ils auront de moyens pour liquider définitivement la crise systémique du capitalisme, avec le système lui même.
C’est pourquoi le PRCF renouvelle sa double proposition:
* aux forces franchement communistes: cessons de pinailler sur le fait que telle ou telle organisation communiste appartienne ou pas au PCF failli. Engageons ensemble une campagne commune contre l’UE et l’euro, pour dénoncer le capitalisme, pour défendre du même pas l’indépendance nationale de la France, la renaissance du Mouvement communiste international et le renouveau des luttes pour le socialisme;
* aux forces progressistes: brisons la tenaille politique des présidentielles euro- et facho-formatées, qui prétend à nouveau nous faire « choisir » entre les deux ailes, de droite et « de gauche » du Parti Maastrichtien Unique (PMU), avec Marine Le Pen dans le rôle du « libero » pseudo-national. Jetons un pavé dans la mare en organisant un grand meeting ou une grande manif à l’automne contre l’ensemble des contre-réformes sarkozystes, contre l’UE et l’euro, pour la souveraineté nationale et populaire, pour les grandes idées du C.N.R.!
Annoncé par un grand roman de J. Steinbeck à la fin des années trente, le temps des raisins de la colère revient au galop. Le devoir des révolutionnaires, – et tout progressiste véritable sera de plus en plus obligé de le devenir ou de rallier le système euro-fascisant -, est tracé : organiser l’unité d’action populaire non en paroles, mais en fait, prendre des initiatives concrètes à la porte des usines, des bureaux, des universités et des manifestations populaires à venir!