Nouveau dispositif semi-institutionnel visant à américaniser la vie politique française et à aggraver sa bipolarisation, les primaires « socialistes » vont mettre aux prises six candidats qui sont tous d’accord:
* pour payer la dette que les gouvernements libéraux et sociaux-libéraux successifs ont contractée en notre nom auprès des banques et des marchés financiers ; ils ne diffèrent au mieux que sur la manière de répartir les sacrifices (et encore), mais aucun n’aurait la bonne idée de dire : cette dette n’est pas la notre ; les banques, il faut leur infliger une nationalisation-sanction sans leur payer d’indemnités aux grands actionnaires qui n’ont cessé de spéculer sur notre dos, de créer des produits toxiques, de se gaver de dividendes… et d’appeler le contribuable au secours quand elles ont été dans la « dèche » ;
* pour, non seulement continuer avec le Traité de Lisbonne, dont l’adoption parlementaire par l’UMPS a violé grossièrement le Non populaire du 29 mai 2005, non seulement pour rester dans le désastreux euro, -cette arme de destruction massive contre les acquis, les services publics, les salaires, l’emploi productif et la souveraineté du peuple français-, non seulement dans cette Union européenne, nouvelle prison des peuples qui contrôle désormais notre budget national sous l’œil vigilant d’Angela Merkel, mais pour mettre en place sous diverses formes une Europe fédérale, c’est-à-dire des Etats-Unis d’Europe qui signeraient l’enterrement définitif de la République française. Avec quel mandat du peuple, étant donné le vote du peuple français sur la constitution européenne ?
* pour poursuivre la « décentralisation », c’est-à-dire détricoter la République une et indivisible : tous ils ontvoté pour la métropolisation et pour l’euro-régionalisation du territoire en détruisant ce qui subsiste de la nation léguée par la Révolution française ;
* pour ne pas toucher, sauf à la marge et de manière cosmétique, aux contre-réformes de Sarkozy ; quid sur le déremboursement des médicaments et sur la casse de l’hôpital, quid sur le démantèlement de l’Education nationale engagé depuis l’époque de Claude Allègre, quid sur la casse des retraites depuis les contre-réformes Balladur, Fillon 1 et Fillon 2 : AUCUN d’entre eux ne remet notamment en cause les « décotes » sur les pensions si bien que parler de retraite à 60 ans dans ces conditions c’est moudre du vent pour les naïfs ; et bien entendu, ces bizarres « socialistes » ne font plus la moindre référence à la socialisation des grands moyens d’échange et de production par laquelle Jaurès, sans parler de Marx ou de Lénine, définissait le socialisme ! C’est à qui fera le plus de « lèche » à l’esprit d’entreprise, à qui promettra le plus de faire preuve d’esprit de responsabilité… pour rassurer le patronat ; Hollande surclasse d’ailleurs tous les autres en promettant (vieille recette totalement inefficace pour l’emploi) de dégrever le patronat pour « créer des emplois », quitte à aggraver encore les déficits organisés de la Sécu. D’un côté Hollande prévoit de supprimer certains cadeaux fiscaux aux milliardaires (rappelons qu’en la matière, Stauss-Kahn et Fabius ont précédé Sarkozy), mais il annonce toutes sortes de nouveaux cadeaux pour les patrons qui « innovent » et « investissent » comme si ce n’était pas les salariés qui créaient les richesses !
Quant à ce qui les distingue…
Ne parlons pas du bellâtre M. Valls : qu’un tel individu, qui fleurte systématiquement avec la droite, que beaucoup considèrent comme un sous-marin de l’UMP et qui, rappelons-le, était pour que son parti abandonne l’étiquette « socialiste » il y a cinq ans, cela prouve tout bonnement que la « charte des valeurs de gauche » qu’on fait signer aux électeurs de la primaire n’est qu’une pantalonnade Le « radical » Jean-Michel Baylet rejette carrément, y compris les réformettes contenues par le programme socialiste : trop cher et cela déplairait aux patrons ; un seul mot d’ordre, « l’Europe, l’Europe, l’Europe » Ségolène Royal en rajoute dix louches sur la militarisation de la jeunesse, son slogan est « tous entrepreneurs » et elle n’a pas un mot sur la réindustrialisation du pays ; cette dame n’a manifestement tiré aucune leçon de sa défaite d’il y a cinq ans ; enfin Arnaud Montebourg joue les « rebelles », mais sa proposition de « protectionnisme européen » est de la poudre aux yeux puisque l’essentiel des délocalisations se fait actuellement dans la zone euro et que le « protectionnisme européen », entièrement tourné contre la Chine, laisserait intacte l’hégémonie totale de l’Allemagne capitaliste, -principale bénéficiaire de l’euro-, sans permettre le moins du monde une ré-industrialisation de la France. Manifestement ce candidat arriviste, qui était déjà passé de la gauche à la droite du parti pour soutenir Royal en 2007, n’est là que pour faire un maximum de voix qui lui permettront ensuite d’obtenir le plus gros maroquin possible en cas de victoire socialiste.
Quant à Aubry, elle est la digne fille de l’eurocrate Delors que Mitterrand a chargé de casser l’espoir en 83 en lançant la « rigueur » et la politique du « franc fort » qui nous a menés au funeste euro ; on n’a pas oublié non plus que, ministre du Travail de Jospin, elle a en son temps accepté l’euro-directive qui rétablissait le travail de nuit des ouvrières ; que, dans le nord, elle soutient à fond la politique de « métropolisation » qui réduit à rien les compétences des villes ouvrières ; qu’elle a obtenu récemment le « prix de la carpette anglaise », tant elle se démène pour promouvoir le tout-anglais et notamment l’idée du « care », cette notion américaine compassionnelle qui vise à remplacer l’idée ouvrière du PROGRES SOCIAL ; quant aux enseignants, ils n’ont qu’à bien se tenir, car ils resteront plus longtemps à l’école comme le demande aussi Chatel : sympa pour une corporation qui, depuis Allègre, Fillon, Darcos, Chatel, Pécresse, ne cesse de morfler de tous les côtés !
Il ne manque décidément que DSK dans cette drôle de compétition où les plus à gauche eussent été, et c’est tout dire, à l’extrême gauche du PS déjà plus que pâlissant de Blum et de Guy Mollet.
Décidément, il est grand temps que les centaines de milliers de communistes que compte ce pays et qui ont quitté la vie politique depuis la « mutation » du PCF, se retrouvent, qu’ils se prennent en mains et qu’ils écoutent les propositions que leur adresse le PRCF : car sans un vrai parti communiste, lié à la classe ouvrière, à la fois patriote et internationaliste, fort d’une analyse marxiste de la société, la « gauche » établie n’est plus qu’une caricature incapable de redresser notre pays en grave danger, et ouvrant un boulevard à l’UM’Pen de Sarkozy et de son flanc-garde lepéniste.