Gribouille, l’anti-héros qui plongeait dans la mare pour fuir l’averse, règne en maître sur le Vieux Continent.
Ainsi, « pour sauver l’Europe », Berlin et Paris strangulent-ils Athènes, berceau de l’Europe et de la démocratie. Et c’est pour « sauver l’euro, clé-de-notre-prospérité », que les eurocrates dépouillent les peuples de leurs acquis sociaux…
Le morne Euro-SarkHolland qu’est devenue la France n’est pas en reste. C’est pour « sauver l’indépendance nationale », que Sarko-Gribouille obtempère aux diktats d’A. Merkel et des agences de notation en instituant, contre la volonté exprimée par notre peuple le 29 mai 2005, et la « gouvernance » de la Françallemagne sur l’Empire européen.
C’est encore pour « sauver notre modèle social » que le grand patriote de l’Elysée nous somme d’adopter… le « modèle allemand » (où le SMIG n’existe plus et où les « partenaires sociaux » discutent consensuellement de la retraite à 70 ans !)… Pour « sauver les retraites » et « préserver la Sécu », les travailleurs français sont également priés d’avaler sans fin de nouvelles décotes et de nouveaux déremboursements. Déjà, Brice Hortefeux, Luc Chatel et Valérie Pécresse nous avaient doctement expliqué que pour « sauver l’identité nationale », chaque Français doit parler british de la maternelle à l’université. Et traquer sans pitié l’ouvrier musulman au nom de la « laïcité » et de la « fraternité » républicaine…
Mais ne comptons pas sur la Gauche établie pour détrôner Sarko-Gribouille. Pour « faire avancer la France » (sic), Hollande (capitale Maastricht…) promet déjà, de transférer un max de pouvoirs de Paris à Bruxelles (en réalité, à Berlin). Et, c’est pour « faire gagner la gauche », que le gentil Hollande, le « socialiste » favori des patrons, s’engage à mettre en place une « austérité de gauche » et à rembourser rubis sur l’ongle la « dette souveraine » aux sacro-saints « marchés ». Bref, pour que gagne cet étrange « socialiste », tuons et re-tuons Jaurès la rose au poing !
Quant au PCF, il donne le la de la politique de Gribouille depuis la fin des années 70: sous prétexte d’échapper au déclin, il a successivement renié tous ses fondamentaux : dictature du prolétariat, léninisme, classe ouvrière, et jusqu’à la souveraineté nationale, sacrifiée sur l’autel de la « construction européenne ». Bien entendu, loin de stopper le « déclin » du PCF, cette « mutation » dérisoire l’a transformé en débandade…
« L’existence précède l’essence », affirmait J.-P. Sartre. Mais quand on renie son essence, on ne sauve pas sa peau: on se suicide et on perd l’honneur, cette promesse de renaissance.
Car pour la France comme pour le mouvement communiste, la voie de la renaissance ne sera jamais celle de la haine de soi. Pour reconstruire du même pas l’identité républicaine de notre peuple et l’identité révolutionnaire des communistes, soyons nous-mêmes en refusant à la fois l’Europe allemande du capital et les reniements suicidaires de la fausse gauche.
Portée par le PRCF à contre-courant de la pensée unique, cette voie deviendra tôt ou tard majoritaire parce que les communistes, parce que les peuples, parce que la France n’ont jamais écouté très longtemps les prêcheurs de défaite, de suicide et de déshonneur.
Georges Gastaud