APPEL NATIONAL DU PRCF, DES CLUBS « PENSER LA FRANCE » et du M’PEP
20 septembre 1792 – 20 septembre 2012 – 220ème anniversaire de la victoire de Valmy, acte fondateur de la République française.
20 septembre 1992 – 20 septembre 2012 – 20ème anniversaire de la bataille pionnière du Non au Traité de Maastricht portant création de la monnaie unique.
Logo du Comité sur le net pour l’abrogation du Traité de Maastricht
Plus que jamais, face aux privilégiés de la finance qui détruisent la France au nom de la « construction » européenne et de la mondialisation capitaliste, unissons-nous pour que vive la Nation et que vive la République !
Le 20 septembre 1792, appuyés par la guérilla des paysans de l’Argonne, les Patriotes de l’armée française révolutionnaire infligeaient une défaite historique à l’armée prussienne contre-révolutionnaire du duc de Brunswick, traîtreusement appelé à la rescousse par le parti de la Cour. Quelques jours plus tard, Louis XVI était frappé de déchéance et la République était proclamée par la Convention nationale. Sous l’égide de Robespierre, faisant face avec héroïsme à l’Europe contre-révolutionnaire coalisée, la France s’affirmait haut et fort comme une République souveraine, une et indivisible, luttant pour la liberté, l’égalité et la fraternité de tous les hommes.
Le 20 septembre 1992, à l’issue d’un pilonnage médiatique allant jusqu’à la diffusion officielle de documents de propagande européiste dans les écoles primaires, le camp du Oui à Maastricht piloté par Jacques Chirac et François Mitterrand l’emportait de justesse par 51% des voix. Malgré l’écrasante disproportion des moyens, les forces pionnières du Non patriotique et républicain emmenées par le PCF, par la CGT et par certaines personnalités républicaines hostiles à l’Europe supranationale comme Philippe Séguin ou Jean-Pierre Chevènement, réunissait 49% des suffrages, dont une large majorité dans la classe ouvrière et les couches populaires. Ce Non pionnier à l’Europe des financiers sera considérablement élargi lors du référendum du 29 mai 2005, avec le triomphe du Non à la constitution européenne : ce Non populaire remportera près de 55% des suffrages malgré une intense propagande d’Etat en faveur du Oui.
Depuis cette date, s’asseyant sur le Non du peuple souverain, Sarkozy et la grande majorité des députés PS, EELV et UMP ont ratifié au parlement le Traité scélérat de Lisbonne, fac-similé du Traité constitutionnel répudié par les Français. Non seulement l’UMP et le PS n’ont tenu aucun compte du 29 mai 2005, mais ils n’ont cessé d’accélérer l’intégration européenne capitaliste en détruisant la souveraineté politique, les acquis sociaux, la texture républicaine et les bases même de la production industrielle de notre pays.
Alors même que notre peuple a fait l’expérience cruelle de la nocivité de l’euro (hausse des prix, blocage de fait des revenus du travail, contre-réformes sur les retraites, démantèlement des services publics, mise à mal des exportations industrielles et délocalisations, etc.), alors que toute l’Europe du Sud et une bonne partie de l’Europe de l’Est sont plongées dans le marasme, l’humiliation nationale et la paupérisation de masse par la crise de l’euro et ses effets induits, François Hollande reçoit l’appui de l’UMP pour faire adopter au parlement un Traité de Stabilité, de Coordonation et de Gouvernance (TSCG) qui signe l’arrêt de mort de la souveraineté budgétaire de la nation, la condamne à l’austérité à perpétuité et installe Berlin dans le rôle de gendarme de la construction européenne. Pire, le président de la Commission européenne vient de valider officiellement, sans le moindre mandat des parlements nationaux et des peuples d’Europe, l’idée d’un « tournant fédéraliste » qui ferait de l’UE un Etat fédéral dont les Etats-membres ne seraient plus de fait que les provinces obéissantes.
A l’arrière-plan de ces politiques, l’engagement total du grand patronat et de son organisation, le MEDEF, dans un projet intitulé « Besoin d’Aire » qui vise ouvertement à « reconfigurer » le territoire national au moyen des euro-régions, à parachever les « transferts de souveraineté » vers Bruxelles, à faire du tout-anglais la langue officielle de l’UE et à mettre en place une « nouvelle patrie : les Etats-Unis d’Europe » (Laurence Parisot) – en clair, pour briser les services publics d’Etat, pour poursuivre le démantèlement du « produire en France », abattre les statuts nationaux et les conventions collectives, démonter la protection sociale mise en place au niveau national en 1945/47 -, les privilégiés de la fortune et leurs relais politiques sont décidés à mettre un point final, dans le dos du peuple français, à l’indépendance voire à l’existence de la nation indépendante ! Pourtant, contrairement au verbiage qui présente l’UE comme un facteur de paix, le démantèlement des nations libres au profit d’un Empire continental de la finance assujetti à l’Axe Washington-Berlin serait un facteur supplémentaire de domination sur les peuples, de division entre les travailleurs d’Europe, sans parler des guerres impérialistes inspirées par Washington, portées par l’OTAN et visant les peuples de l’Est et du Sud, en Europe et hors de l’Europe.
Face au terrible recul de civilisation que dessine cette perspective monstrueuse, non seulement pour notre pays mais pour tous les peuples d’Europe, et plus généralement, pour tous les défenseurs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, nous appelons ensemble à la résistance populaire. Au-delà de la grande manifestation unitaire du 30 septembre contre la ratification du TSCG – à laquelle nous appelons à participer sur des bases radicalement euro-critiques – nous exhortons les forces vives de la population, le monde du travail, la jeunesse des universités et des quartiers populaires, les couches moyennes, et plus généralement les syndicalistes, les démocrates, les patriotes républicains, les antifascistes et anti-impérialistes véritables, à s’unir et à agir ensemble dans la durée
* Retrouvons-nous sur les grands principes fédérateurs du programme du Conseil National de la Résistance : indépendance nationale et coopération internationale, démocratie participative plaçant le monde du travail au cœur de la vie citoyenne, nationalisation du crédit, des assurances, des grandes entreprises monopolisées par le grand capital, progrès social, sécurité sociale, antiracisme, égalité des sexes ; sans oublier les principes de la Révolution française qui l’emportèrent à Valmy : République une, laïque, indivisible et souveraine et aussi, dans les conditions de notre temps, transition écologique vers une production débarrassée du carcan du « tout-profit », démondialisation !
* Disons clairement que pour faire vivre ces principes, il convient, non pas de faire rêver d’une hypocrite et impossible « Europe sociale » dans le cadre de l’euro et de l’UE. Tout au contraire, il faut briser l’Empire européen dictatorial en formation et la France doit retrouver le rôle pionnier qu’elle eut à Valmy en sortant, au besoin unilatéralement, de l’UE et de l’euro pour reconquérir la souveraineté monétaire et budgétaire et prendre la voie d’une transformation sociale orientée vers le progrès et l’égalité.
* Ensemble refusons l’austérité « hollandaise ». Même rebaptisée « juste », l’euro-austérité – qui strangule déjà les pays de l’Est, la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie après avoir d’abord frappé les salariés allemands (mesure Hartz IV) – voue tous les peuples à la récession, au chômage de masse et aux inégalités croissantes.
Dire ensemble tout cela est d’autant plus indispensable que l’extrême droite raciste, islamophobe et xénophobe se tient en embuscade, que ses thématiques indécentes imprègnent désormais largement l’UMP et au-delà, alors même que les pseudo-patriotes du FN ne remettent nullement en cause l’UE et que celui-ci accepte de fait l’euro, dont il prétend hypocritement « concerter » le démantèlement avec le maître allemand. Pour préserver à la fois notre peuple des dérives fascisantes et de la décomposition nationale, il faut donc qu’émerge un large rassemblement pluriel, inspiré des idées des Lumières, de la Révolution française et du CNR. Ainsi nous briserons l’étau politique dans lequel le capital financier veut broyer notre peuple en le prenant en tenailles entre la droite xénophobe et le Parti Maastrichtien Unique, version « Hollande » ou version UMP.
C’est dans cet esprit que nous appelons à participer à la manifestation du 30 septembre, à mettre partout en place dans l’unité des comités républicains de résistance à l’Europe fédérale et aux politiques d’austérité avec, en perspective, la construction citoyenne et démocratique d’un nouveau Conseil National de la Résistance qui stoppera la désintégration programmée de notre pays et qui le portera de nouveau à l’avant-garde du progrès, des Lumières et de la démocratie.