Engagé dans la résistance linguistique au tout-anglais impérial, le PRCF publie avec plaisir ce communiqué de l’AFRAV. Sans oublier que c’est d’abord en France que la langue française est attaquée comme jamais par nos prétendues « élites » euro-atlantistes en quête de Grand Marché transatlantique. Bien entendu, le drapeau européen qui apparaît dans la signature de Régis Ravat au-dessous du drapeau français et du drapeau de la Francophonie internationale, ne saurait engager le PRCF. Mais là n’est pas l’essentiel en l’occurrence quand il s’agit de défendre la langue de Hugo et d’Aragon contre le tout-anglo-américain, destructeur de la diversité linguistique et culturelle mondiale.
Communiqué de l’A.FR.AV (www.francophonie-avenir.com)
Lettre ouverte à Mme Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, à propos de l’anglicisation-américanisation de la France
Madame la Ministre,
Comme vous l’avez certainement remarqué, notre pays ne cesse de perdre de l’importance tant en Europe qu’ailleurs dans le monde, de perdre de l’importance sur le plan politique, économique, culturel et linguistique.
Dernièrement, le concours de l’Eurovision de la chanson, appelé maintenant en anglais « Song contest », un concours qui se déroulait cette année à Copenhague, au Danemark, nous a montré une Europe anglicisée, plus proche des paillettes et de l’esprit américains que de l’Europe humaniste des Lumières, chère à Voltaire et à Rousseau. Et rares ont été les représentants des pays non-anglophones à chanter dans leur langue, l’immense majorité ayant choisi l’anglais, c’est-à-dire 23 pays sur les 26 présents en finale.
Parmi les pays non-anglophones dont les représentants ont chanté dans la langue officielle de leur pays, il n’y a eu que le Monténégro, l’Italie et la France. Bravo à eux, mais combien de temps encore, ces pays vont-ils résister au rouleau compresseur du tout-anglais, si en amont rien n’est fait pour arrêter le processus d’anglicisation de l’Europe ?
Force a été de constater, cette année, lors de la finale euro-télévisée de ce concours, que parmi les trois présentateurs danois chargés d’animer le spectacle, Lise Ronne, Pilou Asbaek et Nicolaj Koppel, seul ce dernier a daigné prononcer quelques mots en français, quelques mots en français, alors qu’à l’origine de ce concours, toute la cérémonie se faisait en trilingue : langue du pays d’accueil, anglais et français. Quel recul en matière d’ouverture linguistique !
Cerise sur le gâteau, et comme pour donner une ultime humiliation aux Francophones que nous sommes encore, et cela devant plus de 500 millions de téléspectateurs, la présentatrice de la cérémonie, Lise Ronne, interrogea en anglais nos représentants français, qui, de plus, furent tout fiers de lui répondre en anglais, signant ainsi le consentement des dominés à leur domination.
Signalons enfin, que lors de la remise des notes des jurys nationaux, seule la représentante du jury français, Élodie Suigo, donna ses notes en français, tous les autres représentants des jurys nationaux donnèrent leurs notes, et un petit mot de félicitation, en anglais, même l’Espagne, l’Italie, la Suisse, Saint-Marin, l’Arménie et la Roumanie, alors que d’ordinaire ces pays sont plus tournés vers la francophonie que vers l’anglophonie.
L’Eurovision est donc devenue un véritable coupe-gorge pour la diversité culturelle et linguistique de l’Europe et une véritable vitrine à la gloire de la langue anglaise qui a réussi, grâce notamment à l’impérialisme des États-Unis d’Amérique, à s’imposer partout sur le continent.
Dans ces conditions, est-ce que la France doit continuer à cautionner un tel asservissement ? Est-ce qu’elle doit continuer à donner de l’argent public – 500 000 euros cette année, paraît-il -, pour, dans les faits, participer à l’élimination de langue française sur le plan européen ?
Nous pensons que non, et osons croire, Madame la Ministre, que vous pensez de même.
Aussi, nous nous permettons de vous demander, par la présente lettre, de bien vouloir faire le nécessaire pour que notre pays ne participe plus à l’Eurovision, car, comme nous venons de vous le montrer, nous n’avons rien à gagner dans cet évènement, si ce n’est à perdre notre langue, c’est-à-dire, notre âme.
À la place de cette Eurovision, véritable machine à détruire les langues et les cultures de toute l’Europe, nous vous proposons de mettre en place un projet de concours qui mettrait en exergue la chanson en français. Pourquoi pas un concours international de la chanson francophone, un concours qui serait organisé et financé par divers partenaires de la Francophonie et notamment par l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
Pourquoi ne pas mettre à l’ordre du jour du prochain Sommet de la francophonie qui aura lieu à Dakar en novembre 2014, un tel projet, et dire alors officiellement que la France quitte l’Eurovision pour créer avec l’ensemble de ses partenaires en francophonie, un concours international de la chanson ouvert au monde pluriel, et varié, de la francophonie.
Aujourd’hui, la Francophonie représente près de 250 millions de parlant français à travers le monde, demain, aux alentours de 2050, selon les démographes et une enquête de l’UNESCO, elle pourrait atteindre plus de 800 millions de locuteurs, c’est-à-dire près de 10% de la population mondiale, ce n’est pas rien.
Si gouverner, c’est prévoir, et donc voir plus loin que l’Eurovision anglicisée, il faut donc à tout prix mettre le cap sur la Francophonie en considérant qu’il est de notre intérêt de faire vivre et faire briller de mille feux, cet espace où notre langue est la bienvenue.
Dans l’attente d’une réaction de votre part, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma très haute considération.
Régis Ravat,, Président de l’A.FR.AV
(http://www.francophonie-avenir.com/)
Merci, Madame la ministre, de bien vouloir intervenir également dans les domaines suivants, où la langue de la République est mise à l’index au profit de l’anglais :
- dans certaines de nos Universités et grandes Écoles où l’enseignement est exclusivement EN anglais, un enseignement faisant fi des amendements à la loi Fioraso du 22 juillet 2013qui exigent pourtant qu’une demande au ministère de la Culture soit faite afin d’obtenir, ou pas, uneautorisation de déroger au principe constitutionnel comme quoi, en France, la langue de l’enseignement est le français : Exemples ici
- au CSA où ces messieurs et dames ne veulent pas faire appliquer l’article 39 de la Charte de France télévisions qui proscrit les termes étrangers sur les chaînes publiques lorsqu’on équivalent français existe : Exemple ici et ici
- au CSA encore, où ces messieurs et dames veulent assouplir le quota de chansons en français sur les ondes pour permettre aux jeunes « Français » qui chantent en anglais de ne pas être « pénalisés » du fait de leur aliénation linguistique : exemple ici
- au Président de France télévisions et au Directeur de France 2, pour que le journal télévisé de 20 heures de France 2 cesse d’être un haut lieu de propagande de la langue anglaise et de la culture étatsunienne :
Voir notre vigie sur 3 ans : http://www.francophonie-avenir.com/Ecrire_au_Conseil_Superieur_de_l-Audiovisuel,_le_CSA.htm
« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule », Pierre Bourgault, philosophe, politicien et patriote québécois.
– Article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques de l’ONU ratifié par la France le 29 janvier 1981 (décret n°81-76) :
1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions.
2. Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.