A l’occasion de la visite du Président de la République française en Algérie les médias de masse et des politiciens de Droite et de « Gauche » tentent de présenter les rapports entre les deux pays comme conflictuels et avec pour solution soit la fermeté vis à vis de l’Algérie (le bras d’honneur de l’ancien Ministre de la Défense de N. Sarkozy), soit la repentance de la « France ».
Or quelle est la réalité ?
Un peuple a lutté héroïquement et au prix de sacrifices immenses contre le colonialisme, l’impérialisme français et pour son indépendance nationale. Point. Et nous, communistes, nous dont Maurice Audin, Fernand Yveton, Henri Alleg sont nos camarades, ce dernier étant membre du Comité de parrainage du PRCF, nous avons participé à ce combat aux côtés du peuple algérien et pour l’honneur du peuple français, qu’il était hors de question de laisser assimiler au colonialisme.
En effet nous considérons que notre devoir internationaliste était de mener ce combat. Et nous considérons que c’était aussi notre devoir patriotique. Pour nous la défaite de l’impérialisme français fut aussi une victoire du peuple français, de notre France. L’honneur de la France ce sont Audin, Yeveton ou Alleg comme l’honneur de la France c’étaient les Résistants clandestins, torturés, assassinés par l’Etat pétainiste, sa police et la Milice. Pour nous la victoire du peuple algérien ou la victoire de Dien-Bien-Phu du peuple vietnamien sont aussi des victoires du peuple français car un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre.
Donc ni racisme revanchard à l’égard de l’Algérie, ni repentance de la « France » puisque celle-ci, selon nous, était représentée par les Français qui ont fait le choix qui fut celui de Karl Liebknecht : « l’ennemi principal est dans ton propre pays », seule position internationaliste et patriotique conséquente, mais mise en accusation commune du colonialisme et de l’impérialisme français, cet ennemi du peuple algérien ET du peuple français. En revanche, on attend avec impatience l’autocritique du Parti « socialiste » qui, de Guy Mollet à Mitterrand, a été A LA FOIS de tous les mauvais coups colonialistes (envoi du contingent en Algérie, assassinat d’Eloi MAchoro en Nouvelle-Calédonie, appui aux forces extrémistes « hutus » au Rwanda…). Etrange parti que ce Parti « socialiste » qui, tout en donnant des leçons de droits de l’homme aux communistes, n’a jamais fait la moindre autocritique sur son histoire de serviteur fidèle de l’impérialisme.
Cela n’empêche nullement que notre appréciation de classe sur le pouvoir algérien actuel soit parfaitement critique. Mais cela regarde le peuple algérien et de nos camarades du PADS dont nous sommes politiquement solidaires. Comme nous-mêmes critiquons le pouvoir français de F. Hollande.
Ce qui importe c’est la solidarité entre les peuples algérien et français contre leurs bourgeoisies, contre l’impérialisme, pour le socialisme dans nos pays respectifs.Et cette solidarité est illustrée en permanence par les liens fraternels qui unissent nos organisations, PADS et PRCF.
Antoine Manessis secrétaire de la Commission internationale du PRCF