Nous venons de recevoir cet appel pressant de la Société des Etudes Robespierristes, appel auquel le PRCF s’associe totalement.
Robespierre, Saint Just, Babeuf, tous les dirigeants révolutionnaires de 1793_1794, sont marqués à jamais dans notre « patrimoine génétique ».
Nous appelons adhérent(e)s et ami(e)s à répondre rapidement à la demande de la SER, et à contribuer au succès de cette initiative de « salut public » mais également à intervenir auprès du Ministère de la Culture et du Premier Ministre, pour que les archives de l’Incorruptible, patrimoine de la Nation, reviennent à la Nation.
URGENT: APPEL À SOUSCRIPTION
Il faut sauver les manuscrits de Robespierre !
Collecte de la SER !
Mobilisons nos réseaux !
Cher/es amies,
Vous avez peut-être appris par la presse la mise en vente aux enchères de quelque 150 pages de manuscrits de Robespierre, par Sotheby’s France, le 18 mai. Il s’agit d’un dossier qui avait été mis à l’abri par la famille du conventionnel Lebas, après son suicide, et qui réapparaît deux siècles plus tard. Il est évident que la place de ces papiers est dans une collection publique et qu’ils ne doivent pas être dispersés chez des collectionneurs privés.
Il s’agit, au sens propre, d’un patrimoine national, d’une source à mettre à la disposition des historien/nes et des citoyen/nes. Pierre Serna (Directeur de l’Institut d’Histoire de la Révolution Française) a signalé dans
une tribune publiée dans Le Monde le danger que représente cette vente aux enchères
Des associations, la Sociétés des Études robespierristes (SER), le Comité de Vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH), des collectifs de rédaction, les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique se mobilisent. Rejoignez leur action!
Ami/es, lecteurs, lectrices, auteur/es des Cahiers, le collectif de rédaction des Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique vous invite à témoigner votre soutien par un don. Plus nous seront nombreux à répondre, plus nous montrerons une mobilisation citoyenne, plus grandes seront les chances que ces documents reviennent au domaine public.
La Société des études robespierristes propose de lui adresser de toute urgence des chèques.
Les chèques sont à adresser à la Société des études robespierristes avec mention au dos du chèque : » Pour les manuscrits de Robespierre » et à l’ordre de la Société des études robespierristes. Adresse : 17 rue de la Sorbonne 75231 Paris cedex 05. Chacun recevra un reçu dont il pourra faire déduire 66.66 % de leur impôt sur le revenu de 2011 (Si cette contribution à l’achat n’a finalement pas lieu, nous détruirons et/ou renverrons évidemment ces chèques aux souscripteurs).
Il faut sauver Robespierre !
Pierre Serna, Directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française, Professeur à l’Université Paris 1, Le Monde, 3 mai 2011.
Il faut sauver le soldat Maximilien ! A chacun ses combats ! Celui-là en vaut la peine ! De quoi s’agit-il ? Le mercredi 18 mai à 14 h 30 chez Sotheby’s, seront mis en vente deux lots de manuscrits datant de l’époque de la Révolution française. Le premier (estimé entre 30 000 et 40 000 euros) contient une série de lettres d’Augustin Robespierre à son frère, mais surtout quelques missives du député Le Bas, le même qui demanda à être arrêté avec les deux frères, le 9 thermidor, et préféra se suicider le 10 thermidor, plutôt que de subir le couteau de la guillotine.
Une série de lettres détaille son action politique et permet de le situer dans un contexte familial précis et des plus intéressants à étudier pour comprendre le culte et la mémoire des héros républicains après leur disparition. Le second lot, beaucoup plus important et donc bien plus cher (200 000 à 300 000 euros), contient des documents encore plus précieux, puisque rédigés de la main même de celui qui fut appelé « l’Incorruptible ».
Ce sont des discours, des projets d’articles de journaux, des brouillons de rapports devant être lus à la Convention, et le fragment d’un discours écrit à la veille de son arrestation, l’avantveille de sa mort, discours contre la conspiration en train de se préparer contre lui et ses proches. Une lettre sur la vertu et le bonheur termine cette série de documents exceptionnels qui manquent aux collections de manuscrits aussi bien des Archives nationales que de la Bibliothèque nationale de France (BNF). Ce serait une grande perte si ces deux lots devaient terminer dans des fonds privés à l’étranger ou, plus humiliant, s’ils venaient à être acquis par
une bibliothèque hors de France.
Pour le moment, aucune institution ne s’est déclarée intéressée ou prête à acheter les deux lots. Mais il n’est pas trop tard et une décision politique au niveau élevé du ministère de la culture – ou encore plus haut – peut encore intervenir pour que ces documents uniques restent en France et soient consultables gratuitement par tout un chacun.
Il ne s’agit pas ici, malgré la haute dimension symbolique de la main qui tint la plume, de verser dans des considérations partisanes qui n’ont que trop pollué le débat sur l’interprétation de la Terreur. Il ne s’agit ni d’imaginer que l’achat des lots constituerait un acte relevant d’une ultime marque de déférence pour le concepteur de la Terreur (ce qu’il ne put être seul d’ailleurs), ni une façon d’enrichir la légende noire qui depuis deux cents ans n’a pas manqué de s’acharner sur le personnage.
Au coeur de la machine
Rien de ces deux postures n’est en jeu ici. Seulement la connaissance précise des conditions d’écriture de discours fondateurs dans les sciences politiques de la France contemporaine, puisqu’il s’agit de pages rédigées sur la guerre, la politique sociale, les valeurs de la République. Il faut ajouter une réflexion, rédigée en forme de lettre inédite sur le rapport complexe entre la liberté, le bonheur et la vertu.
Autant de documents qui font partie intégrante de l’Histoire de France, qui permettraient de compléter le travail d’édition auquel se livre depuis des décennies la Société des études robespierristes, livrant au public les oeuvres complètes du député. Ces documents rédigés de la main de Robespierre diraient aussi la façon de travailler, de penser, de raturer de réécrire du député, et plongeraient le lecteur au coeur de la machine du gouvernement révolutionnaire.
Il n’est pas trop tard encore ! Il faut conserver ces manuscrits, au moyen d’une souscription, au moyen d’une décision politique, au moyen d’un choix courageux d’une institution culturelle de grand renom. Encore un effort pour un achat vertueux, qui donnerait à comprendre ce que peut être le bonheur dans la République ; nous en avons besoin ! Et encore plus des manuscrits de Robespierre.
Pierre Serna, directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française, professeur à l’université Paris-I