« Dernier festival de l’été » ont titré certains médias en annonçant la fête de l’huma, tant le plateau d’artistes qui s’y sont succédé durant 3 jours était copieux et globalement de qualité; la partie spectacle reste nécessaire, notamment pour attirer la jeunesse. Mais ce côté festif doit-il pour autant tendre à supplanter ce qui faisait la force de la fête, sa dimension politique ?
Car la fête de l’huma dans l’esprit de ses initiateurs dans les années 30 c’était d’abord la fête politique du parti et de son journal , une fête où les travailleurs et leur famille venaient se ressourcer avant de reprendre le chemin du travail et des luttes.
Mutation réformiste aidant on s’éloigne de plus en plus de cette conception militante de la fête J’aimais, région après région, la diversité de la conception des stands nés de la réflexion et du travail des camarades dans les fédérations, les sections, les cellules ; aujourd’hui je déambule dans un océan blanc de tristes tentes plastiques livrées « clefs en main »
Uniformité qui confine à la grisaille, uniformité dans les contenus où trop d’activités se concentrent sur la bouffe au détriment du débat et de l’animation politique ; on me dira qu’il existe quelques débats centralisés, c’est vrai ; mais malheur à celui qui tente d’y critiquer la ligne ! Il est prestement traité de ringard.
Oui la fête de l’huma, et c’est ce qui a fait son succès que personne n’a pu encore nous disputer, n’était pas une fête comme les autres
La fête de l’huma foisonnait de regards complices de gens heureux d’être là et qui le manifestaient joyeusement. Il m’a fallu beaucoup de patience pour réussir à trouver quelques rares inscriptions et mots d’ordre politiques au fronton des stands, ne célébrant pas seulement l’art culinaire de nos régions.
J’ai fait un tour de fête sans être sollicité une seule fois pour un acte politique (pétition, adhésion, abonnement à l’huma) ; par moments on se demande même dans quelle fête on se trouve…
Je ne m’y retrouve pas, je suis même mal à l’aise dans cette fête de la mutation communiste réformiste, en panne d’activité militante politique et de plus en plus dominée par des activités mercantiles, commerciales, lucratives
Cette année pour désigner les allées dans la fête, on a renoué avec une bonne ancienne pratique mettant en exergue des noms de militants prestigieux ou de personnalités progressistes de l’histoire; dommage que pour des raisons opportunistes et de « politiquement correct » les responsables aient délibérément oublié Marx, Lénine, Thorez, Duclos…Rançon de la mutation.
Côté accès, les parkings sont rares et chers et le prix de la vignette d’entrée dissuasif pour les familles nombreuses ; il est vrai que ces activités aux entrées, autrefois assumées bénévolement par les militants sont désormais sous-traitées à des entreprises privées.
Dans cette vision d’ensemble se distinguent pourtant quelques îlots de résistance où se remarque notamment le Pôle pour la Renaissance Communiste en France qui se bat afin que notre pays se dote à nouveau d’un parti vraiment révolutionnaire.
Les militants du PRCF, comme c’est le cas depuis plusieurs années, étaient là , plusieurs dizaines : de Corrèze, d’Ile de France, du Nord- Pas de Calais, des Pyrénées Orientales, de l’Yonne, du Cher, du Tarn, de Bretagne, du Rhône, des Bouches-du-Rhône, de l’Isère, du Gers, du Doubs, de la Somme, d’Indre et Loire, etc…
Pendant 3 jours, le stand du PRCF, véritable ruche a débordé d’activités multiples dans le stand et sur la rue… exposition , vente et dédicace de livres, vente de brochures, distribution de milliers de tracts, vente du journal du Pôle, Initiative Communiste, pétition pour protester contre la criminalisation du communisme…débat le samedi pour réhabiliter le syndicalisme de lutte de classe, le dimanche pour explorer de nouvelles alliances en vue de combattre le pouvoir sarkozyste…Vibrante et chaleureuse manifestation internationaliste le dimanche midi en présence des partis communistes et ouvriers cubain, grec , indien, algérien, belge…
Voilà un bel exemple de ce que l’on devrait rencontrer à tous les coins de rue dans la fête pour qu’elle redevienne une fête politique, militante et fraternelle d’où l’on repart mieux aguerris en vue de mener le combat
A l’heure ou la direction de la fête invite des ministres du gouvernement Sarkozy en leur présentant des excuses parce qu’il ont été quelque peu conspués, le PRCF ( auquel ne sont pas , loin s’en faut, réservés les mêmes égards ) s’efforce contre vents et marées, de faire entendre un autre son de cloche, de tracer un autre chemin ; sa présence sur la fête rencontre des échos très favorables, permet de nouer de nouveaux contacts, dans la foule qui s’y presse.
Pour contribuer à sortir la France du bourbier dans lequel elle s’enfonce, en redonnant aux travailleurs le parti révolutionnaire dont ils ont tant besoin, nos continuons, plus que jamais.
Dans la foulée de la fête le PRCF va poursuivre activement la préparation de 2 grandes initiatives:
– Communistes, tous ensemble pour une manifestation à Paris le 7 novembre contre la criminalisation du communisme
– le 10 octobre colloque de l’ARP ( Arc Républicain de Progrès) sur l’actualité du CNR et pour la sortie de l’UE
Pour conclure provisoirement un grand merci chaleureux à tous les camarades et amis qui étaient de la partie.
Pour le PRCF: Jacques Coignard |