Pole position du 13 juillet 2010
Le « président de tous les Français » s’est longuement exprimé hier soir. C’était très urgent car il n’avait rien à dire de neuf.
Affaire Woerth-Bettencourt ?
Ça ne dérange pas Sarkozy qu’au titre de son « bouclier fiscal », l’hyper-milliardaire Bettencourt, souscriptrice attitrée de l’UMP, ait reçu du trésor un chèque de 30 millions d’euros alors qu’elle est suspecte d’évasion fiscale. Ca ne dérange pas non plus « notre » président que dans le même temps, parce que, dit-il, il n’y a plus d’argent dans les caisses, son gouvernement sabre l’emploi public, les salaires de la fonction publique, les retraites de tous les salariés, les remboursements Sécu, l’APL des étudiants, etc. Sarkozy voudrait même nous tirer des larmes à propos d’Eric Woerth, à la fois ministre du budget et trésorier-collecteur de l’UMP au moment des faits reprochés à Mme Bettencourt et à Mme Woerth, dont le « métier » consiste à alléger la facture des milliardaires!
Bref, la lutte des classes est une invention des marxistes, comme chacun peut le constater…
Plus gravement, Sarkozy de Nagy-Bocsa annonce que quel que soit le nombre de manifestants en septembre, la réforme ne changera qu’à la marge. La réalité c’est que 90% des salariés ne finiraient pas à 62 ans, ou alors avec une retraite gravement amputée, mais à… 67 ans, l’âge auquel cessent de s’appliquer les honteuses décotes pour annuités manquantes. Ce type de déclaration est d’une extrême gravité. Alors que l’UMP a obtenu 11% des voix aux régionales, il est gravissime que ni la « grande presse » soi-disant libre, MEDIAPART incluse, ni l’opposition établie, ni la prétendue extrême gauche, ni le PCF euro-assagi de M. Laurent, ne remette en cause la LEGITIMITE de ce pouvoir ultra-réactionnaire, franchement dangereux pour la République et pour les libertés! Au contraire, MM. Chérèque, Thibault, Mme Groizon, etc. continuent comme si de rien n’était de bavarder avec ce pouvoir en acceptant le rideau de fumée de négociations bidon, le chef de file de l’ultra-droite au pouvoir annonçant clairement… qu’il n’y a rien à négocier!
Dans ces conditions, les salariés, mais aussi les étudiants et les pensionnés (dont les pensions seront A LEUR TOUR AMPUTEES si cette réforme passe) sont prévenus. Tout dépend de leur mobilisation dans la grève et dans la rue. Tout dépend de leur capacité à s’émanciper, comme des hommes libres, de ces directions euro-formatées du PS et des partis et syndicats qui le suivent et qui, dans les pays voisins (Espagne, Grèce) mettent en œuvre les mêmes contre-réformes qu’ici sous la houlette de l’UE, du FMI dirigé par Strauss-Kahn et de l’OMC piloté par Lamy. Tout dépend de la capacité du mouvement populaire à remettre en cause l’euro et la sacro-sainte « construction européenne » capitaliste, qui n’est rien d’autre qu’une machine de guerre contre les droits des peuples.
Alors tous aux manifs le 6 septembre, pour défendre l’Education nationale désossée par Sarko au nom de l’euro. Tous aux manifs et dans la grève le 7 septembre. Et après? Après, tout dépendra de NOTRE capacité, à nous qui voulons sauver notre pays et nos acquis, de ne pas rentrer dans le rang en attendant le prochain « défilé » programmé trois mois plus tard par Chérèque, mais à entrer dans le bal « tous ensemble et en même temps » sans crainte de bloquer LEURS profits, puisqu’il n’y a que ça qui compte pour EUX.
Bref, au lieu de subir la guerre de classes menée par les milliardaires, leur président et leur Europe, l’heure est à la résistance unie et à la contre-offensive déterminée!