Lundi 27 avril 2009
La décision ne devait être rendue publique qu’après les élections européennes, afin de ne pas fragiliser les listes de l’UMP, mais c’était compter sans les indiscrétions en provenance de l’administration fiscale.
Depuis plusieurs mois, Christine Lagarde, mieux placée que quiconque pour connaître la situation réelle du pays, insistait pour que l’on instaure de nouvelles recettes. Refus systématique de Sarko, soutenu par Eric Woerth, ministre du Budget et grand trésorier de l’UMP, le chef de l’Etat ayant même confié, selon des propos rapportés par le « Canard enchaîné» : « Cette c … n’a décidément aucun sens politique! Un nouvel impôt? Et pourquoi ne pas taxer les portes et fenêtres tant qu’elle y est! »
Finalement, c’est lors d’une réunion qui a eu lieu à l’Elysée le lundi 5 mars 2009 au soir, en présence du premier ministre et des ministres concernés, que Nicolas Sarkozy a donné son feu vert à Christine Lagarde. A deux conditions; qu’il ne s’agisse pas d’un nouvel impôt mais du rétablissement d’«une taxe supprimée de façon inconsidérée par la gauche» (tel sera l’axe de communication); et qu’elle ne soit bien sûr rétablie que «pour une durée limitée» (l’air est connu), le temps que la France absorbe la crise mondiale.
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, qui était présent, a obtenu que les « véhicules propres » en soient exemptés, sous réserve, et c’était une demande de Luc Chatel, le secrétaire d’Etat à l’Industrie, soucieux de ne pas affaiblir un peu plus un secteur automobile déjà très fragilisé, qu’ils aient été acquis à compter du 1er juin 2009.
La nouvelle vignette automobile entrera donc en vigueur au 1er janvier prochain, et le texte devrait (ou plutôt devait) être promulgué par décret au cours de la deuxième quinzaine de juin, une fois les européennes passées et juste avant les départs en vacances, période assez peu propice aux manifestations.
La seule bonne nouvelle est que la proposition de supprimer les départements a été définitivement enterrée par l’Elysée: la nouvelle vignette, qui sera disponible chez les débitants de tabac le 1er septembre, est départementalisée en fonction du lieu de résidence du propriétaire du véhicule, et chaque conseil général pourra décider du monument qui figurera sur le pare-brise. Mais c’est tout, les recettes fiscales, elles, iront à l’Etat.
Et l’automobiliste continuera d’être une vache à lait.
Par Bruno Larebière
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