Sarkozy voulait imposer un discours aux maires !!
Par courrier daté du 8 novembre, reçu par mail le mercredi 9, Monsieur le Préfet de la région Rhône-Alpes, Préfet du Rhône ordonne aux maires de lire le message du Président de la République intitulé « Hommage de la Nation aux soldats morts pour la France ». Un diktat que nombre de médias n’ont pas vu ?…
René Balme, maire PCF de Grigny (69) a réagi
Voila donc une grande première dans notre démocratie et qui consiste à faire en sorte que les Préfets ordonnent aux élus du peuple d’être les porte-voix de Monsieur Sarkozy, Président de la République et candidat UMP aux élections présidentielles ! Outre le fait que la démarche – choquante, s’il en est – est difficilement concevable dans un état de droit où la libre administration des communes est une règle intangible, le texte en question est, pour le moins, discutable.
Ni le chef de l’État, ni le Préfet et personne, du reste, ne saurait me dicter le contenu de mes interventions publiques et de mes discours. C’est pourquoi, je me suis élevé publiquement, lors de la cérémonie que la municipalité de Grigny organise traditionnellement le 11 novembre, face à cette ingérence du Préfet et de Monsieur Sarkozy dans les affaires communales.
Extrait de mon intervention:
« A ce propos, permettez-moi de m’élever contre l’initiative prise par le Président de la République, relayée par le Préfet et qui somme les maires de lire lors de cette cérémonie le message surprenant de Monsieur Sarkozy dont je vous cite un extrait:
« … désormais, chaque 11 novembre, tous ceux qui ont donné leur vie pour la France, que ce soit pour la défense de la Patrie ou lors des opérations extérieures auxquelles notre pays participe, seront également associés à cet hommage solennel de la Nation.
Aujourd’hui, en ce début de XXIème siècle, nos troupes sont engagées en Afrique, au proche Orient, en Afghanistan et des soldats continuent de tomber sous le drapeau Français pour que notre drapeau, lui, jamais ne tombe. »
Si nous nous inclinons et nous inclinerons toujours devant les morts de toutes les guerres, quelque soit le champ de bataille nous savons, aussi, que cette envolée lyrique est censée nous faire oublier qu’il n’y a pas de guerre juste. L’histoire nous l’a démontré, notamment pour ce qui concerne les guerres coloniales auxquelles la France à participé et continue de participer.
Au cours des dernières années, notre pays s’est associé ou s’est engagé directement dans des aventures guerrières coloniales sans que la représentativité populaire n’ait eu à donner son avis, faut-il le rappeler.
La dernière en date, et qui déshonore notre pays, de la même manière qu’il s’est déshonoré en son temps au Vietnam, à été portée par un philosophe autoproclamé parti en croisade contre un pays souverain pour y assassiner son chef de l’État.
Outre qu’un coup d’état, porté et revendiqué par l’Otan, est une grande première dans l’histoire des nations, le prétexte invoqué dénote une méconnaissance totale du fonctionnement intérieur du pays en question.
Le mensonge d’État a toujours servi de prétexte au déclenchement des hostilités et les soldats qui sont tombés dans ces guerres coloniales ne sont pas tombés pour que « notre drapeau, lui, jamais ne tombe » mais pour défendre les intérêts des grandes compagnies pétrolières, financières et autres multinationales que la reconstruction des ces pays va enrichir, plus encore.
Sauf que ce sont des milliers d’êtres humains, femmes, enfants, hommes, vieillards qui sont tombés sous les bombes et les balles de l’OTAN ces derniers mois et c’est la France qui a armé le bras des assassins. Je souhaite que personne ne l’oublie et que les tentatives de réécriture de l’histoire soient vouées à l’échec par notre vigilance commune. »
René BALME
Maire de Grigny 69520
Le 11 novembre 2011