Edité par la commission université-recherche-Educ’ du Pôle de Renaissance Communiste en France- Supplément à « Initiative communiste ». Rentrée 2011.
Cibler Sarkozy ne suffit pas ! Notre école et notre pays valent mieux que leur maudit euro !
Exceptés les chômeurs et les immigrés, qui sont la cible permanente des néo-lepénistes au pouvoir, qui est plus harcelé en France par la clique sarkozyste que les personnels de l’enseignement et de la culture ? Au-delà de la suppression de 100 000 postes depuis l’an 2000, on assiste au démantèlement total de l’Education nationale : au recrutement par concours hérité de la Révolution française, au bac national et aux diplômes universitaires sur lesquels reposent les grilles salariales des Conventions collectives, au principe d’une Education nationale garantissant l’égalité1 des élèves sur le territoire français, au statut de la fonction publique (institué par Maurice Thorez en 46, et sans lequel la liberté des maîtres et le respect de la laïcité scolaire sont des fictions), à la Recherche publique telle qu’elle fut reconstruite par Frédéric Joliot-Curie à la Libération, le pouvoir substitue un « management » local à l’anglo-saxonne qui soumet les personnels à des recteurs ou à des chefs d’établissement dont certains ne demandent qu’à jouer au patron de combat.
Les contenus d’enseignement ne sont pas en reste: des scandaleux partenariats avec le MEDEF au flicage des cours de philo par certains recteurs en passant par les pressions exercées sur l’enseignement de l’histoire, des SVT ou des SES, tout est fait pour formater la jeunesse dans le culte de l’intégration européenne (que devient l’histoire de la nation ?) et l’anticommunisme (quel jeune connaît le nom d’A. Croizat, créateur de la Sécu ?), pendant que l’enseignement du français recule au lycée (réforme Chatel) au profit d’un tout-anglais néo-colonial qui phagocyte le temps scolaire de la maternelle à l’université (alors que l’enseignement de la langue anglaise, comme celui de toutes les autres à commencer par le français, est réduit à la portion congrue).
Quant au climat scolaire, il devient irrespirable dans nombre d’établissements, tant les enseignants y sont abandonnés par leur hiérarchie face à des comportements scandaleux qui résultent de la crise désormais chronique de la société capitaliste, de la « ringardisation » des repères civiques élémentaires (destruction des solidarités de classe, suspicion permanente sur le patriotisme républicain auxquels le système substitue l’opposition factice du racisme xénophobe et de l’européisme béat), d’une américanisation des mœurs sacrifiant au « succès » à tout prix.
Cela ne résulte en rien de la fatalité. C’est le résultat d’une politique au service du capital et toute entière tournée contre les travailleurs. Quand on remplace des diplômes nationaux par des « compétences » sans cesse révisables, qui se frotte les mains sinon le patronat qui peut ainsi sur-précariser ses salariés ? Dès 2007, le grand patron D. Kessler expliquait dans Challenges que le rôle de Sarkozy serait de « démanteler le programme du Conseil National de la Résistance », ce « compromis entre gaullistes et communistes » réalisé à une époque où l’URSS (victorieuse des nazis au prix de 20 millions de tués, ce que Kessler ne dit pas…) jouissait d’un grand prestige, où la CGT, -qui se référait à la lutte des classes-, comptait 5 millions d’adhérents, et où le PCF, -qui affichait à la fois son ancrage marxiste et un patriotisme ardent-, obtenait 29% des votes. Cela devrait faire réfléchir ceux qui, dans nos salles de profs, se tirent chaque jour une balle dans le pied en cultivant l’anticommunisme branché…
Pourtant cibler uniquement Sarkozy serait se préparer d’amères désillusions : avons-nous déjà oublié le « socialiste » C. Allègre, chargé de « dégraisser le mammouth » par le gouvernement Jospin-Buffet-Voynet ? N’avons-nous pas compris qui sont ces « socialistes » amis des milliardaires qui pilotent le FMI ou l’O.M.C., de D.S.K. à Pascal Lamy ? Ignorons-nous que d’Athènes à Madrid, les « socialistes » Papandréou et Zapatero, ne saignent pas moins leur peuple respectif que Sarko, Cameron et Merkel ? Ayons donc la curiosité de consulter le programme scolaire d’Hollande, Valls, Aubry, Royal, Montebourg : plus néo-libéral qu’eux, tu meurs !
Et cela pour une raison simple : tout ce petit monde s’est assis sur le suffrage universel puisque l’UMPS a violé le Non souverain du peuple français à la constitution européenne. Non seulement le PS et l’UMP ont voté le traité de Lisbonne, ce condensé du texte constitutionnel retoqué par les Français, mais ils travaillent tous à un gouvernement supranational légitimant la super-austérité dans le vain espoir de sauver leur maudit euro. Une fois passées les élections, ce sera « du sang et des larmes » pour « sauver l’euro » qui déjà, depuis 83 (« rigueur » deloriste) et 92 (traité de Maastricht imposant une politique monétariste dictée par l’Allemagne, l’euro n’étant que le pseudo du mark), n’a cessé de dévaster les acquis sociaux et les services publics sur tout le continent.
Eh bien, de cet euro, qui n’est qu’une machine de guerre tournée contre les peuples, on peut en sortir : c’est ce que démontre l’économiste J. Nikonoff, ex-président d’ATTAC. Et c’est même, ajouterons-nous, si l’on n’en sort pas qu’on « y restera », que pas une usine, pas un acquis, pas un service public ne résistera. Car l’euro-casse des souverainetés nationales est l’arme absolue des riches contre les classes populaires et moyennes!
Oui dira-t-on, mais le « risque » ne serait-il pas alors que la France sorte de l’U.E. ? Drôle de « risque », vraiment ! Car depuis que l’U.E. se construit, qui peut citer UNE BONNE réforme inspirée par l’Europe ? En échange des abandons de souveraineté (désormais le budget français sera visé à Francfort avant de passer au Palais-Bourbon !), qu’avons-nous obtenu ? La « paix européenne » tant vantée fut surtout le résultat de l’équilibre Est-Ouest qui prévalut jusqu’en 91 : contemporaine du traité de Maastricht, l’éclatement sanglant de la Yougoslavie (sous l’influence directe de Berlin et des USA) n’est qu’un prélude de ce qui attend l’ « Europe des régions » en voie de constitution sur les ruines des Etats constitués : Belgique aujourd’hui, Espagne, Italie… France demain, où montent de très réactionnaires séparatismes régionalistes encouragés, hélas, par Europe-Ecologie, ce groupe foncièrement allergique à l’indépendance nationale et à la « République une et indivisible ».
Non la sortie de l’euro, la rupture avec cette UE fascisante, ne seraient pas des « risques » mais une chance pour les pays d’Europe. A condition que cette rupture soit portée, non par la fascisante M. Le Pen (en réalité, le FN veut la « sortie concertée de l’euro » : il ne fera donc rien sans le feu vert de Merkel !), mais par un large Front républicain, antifasciste, patriotique et progressiste qui rassemblera le peuple sur les grands principes du CNR (indépendance nationale, coopération mondiale, progrès social, rôle central des travailleurs, antiracisme, laïcité, etc.). En Amérique latine, les peuples réunis dans l’ALBA (Venezuela, Bolivie, Cuba…) prouvent qu’il y a une vie après les accords néolibéraux américains qui sont l’analogue de Maastricht : en réalité, l’internationalisme prolétarien est l’allié du patriotisme républicain face à la mondialisation CAPITALISTE et à son complément, la national-xénophobie, cette soupape du capitalisme en crise permanente.
Aussi les enseignants, chercheurs et ATOS du PRCF vous appellent-ils à rejoindre leur combat. Tant qu’il y eut un vrai PCF en France (P. Laurent, patron du PCF, défend l’euro et renie le combat de G. Marchais !), les capitalistes trouvaient à qui parler. Libre à qui voudra de rester « accro » au mensonge de « l’Europe sociale » : mais dans ce cas, que nul ne s’étonne que notre métier soit démoli ! La renaissance d’un vrai PC, l’action pour sortir la France de l’UE du capital, cela est indispensable pour reconstruire l’Education NATIONALE afin nos élèves accèdent à un avenir digne au lieu de devenir les esclaves formatés des marchés et de leur sacro-sainte Europe.
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