Appel du PRCF, le 4 septembre 2010
Face à un régime discrédité et fascisant dont les liens avec la haute oligarchie capitaliste s’étalent de manière indécente, la colère populaire monte; prenant à contrepied les idéologues qui enterraient la lutte des classes, l’heure du combat de classe et de la résistance populaire revient. Ni les diversions xénophobes du chef de l’Etat et de son « premier ministre », ni l’hyper-battage médiatique sur « l’affaire Woerth » au détriment d’une information honnête révélant le sous-financement patronal chronique des retraites, ni la tentative du jaunissant Chérèque de lancer des « ouvertures » démobilisatrices et diviseuses en direction de ses amis Sarko et Fillon.
A la veille du 7 septembre, ni les félicitations compromettantes adressées récemment par Sarko aux confédés syndicales si « responsables », ni le bavardage boboïsant de Milady Aubry sur la société du « care » (alors que l’héritière de l’eurocrate Delors a déclaré à Tourcoing son accord pour le recul de l’âge de la retraite à 62 ans) n’empêcheront les salariés du public et du privé d’entrer massivement dans l’action le 7 septembre, précédés ce lundi 6 par les enseignants du SNES en lutte contre la casse de l’Education nationale.
Il sera de même de plus en plus difficile aux bonimenteurs de l’euro-gauche établie et de l’extrême-gauche bobo de continuer à vendre l’idée, typiquement réformiste et social-impérialiste de « l’Europe sociale », alors que l’UE, sous la direction arrogante d’A. Merkel (qui a obtenu que tous les gouvernements des pays de l’UE soumettent leur budget à la Banque de Francfort avant de le présenter aux parlements nationaux élus!) joue manifestement le rôle d’état-major continental de la casse sociale, d’Athènes à Madrid en passant par Lisbonne où sévissent les « socialistes » Papandréou, Zapatero et Socrates. Très difficile aussi d’expliquer aux travailleurs en lutte tant soit peu informés que le milliardaire Strauss-Kahn peut devenir un recours à Sarko, alors que le patron du FMI, étrangleur des acquis du peuple roumain et de l’indépendance du peuple grec, s’est prononcé pour la casse de la retraite à 60 ans dans toute l’UE. La fausse gauche, flanquée des euro-trotskistes de LO et du NPA, parviendra-t-elle encore longtemps à dissimuler que la destruction des retraites par répartition a été décidée par le sommet européen de Barcelone,en 2002, où l’ensemble des dirigeants des pays de l’UE a signé un engagement à « porter à 67 ans en moyenne l’âge du départ en retraite dans toute l’UE »: texte signé par L. Jospin à une époque où Mmes Buffet et Voynet siégeaient sans trop d’états d’âme au gouvernement social-privatiseur de Jospin-Aubry, dont le principal « acquis » pour le peuple français fut la mise en place de l’euro, cette machine de guerre contre le pouvoir d’achat populaire, contre les acquis sociaux et contre les services publics …
C’est pourquoi l’heure est à la contre-attaque résolue, à l’heure où un nombre grandissant de syndicats de base CGT, FSU, appuyés non sans arrière-pensées par Mailly, exigent le retrait total du texte Woerth sans s’arrêter à la question de la démission du très douteux Eric Woerth (une exigence républicaine élémentaire mais secondaire par rapport aux enjeux sociaux: attention à la politique des boucs émissaires visant à sacrifier un individu sans retirer la contre-réforme Sarkozy-Parisot).
Les militants du PRCF seront largement présents
sur les manifs, les grèves et les AG de lutte avec leur journal « Initiative communiste » et avec leurs drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau et liserés de tricolore,
– donneront tout leur appui, dans le respect de son indépendance et de sa diversité interne, aux actions du Front syndical de classe;
– aideront le mouvement populaire à faire entendre, non seulement aux hommes du pouvoir, mais aux dirigeants syndicaux prêts à trahir comme ils l’ont fait en 2003 et 2007, l’exigence centrale: RETRAIT TOTAL, GREVE GENERALE!
En particulier, les militants franchement communistes diront dans les cortèges leur refus catégorique des arrangements bidon programmés par Chérèque (lequel annonce qu’il se satisferait du report de la retraite à 67 ans en 2018 pourvu qu’il obtienne quelques améliorations marginales sur la « pénibilité ». Les ouvriers qui commencent leur carrière plus jeunes et qui sont les plus menacés dans leur santé, doivent avoir la retraite à taux plein bien avant 60 ans.
Cependant aujourd’hui, c’est l’ensemble des salariés qui est soumis à la pression patronale, y compris dans les services et dans la fonction publique, il n’existe plus que marginalement des professions « non pénibles » et l’usure médicale du salariat, cadres compris, ne cesse de s’aggraver. Il est . scandaleux que les confédérations syndicales se désintéressent ouvertement du sort des travailleurs de l’hôpital, de l’enseignement, etc., qui vivent souvent des situations professionnelles explosives.
Aideront le syndicalisme de lutte des classe à réunir des AG interpros à la sortie des manifs en portant les exigences suivantes:
Retrait total et inconditionnel du projet Woerth, abrogation des contre-réformes Balladur (93, privé), Fillon 1 (2003, fonctionnaires) et Fillon 2 (régimes spéciaux) qui instaurent de lourdes décotes et diminuent fortement les pensions, ainsi que le retrait unilatéral immédiat de la France des Accords de Barcelone de 2002;
Mettront en accusation
non seulement le pouvoir sarkozyste, dont l’ILLEGITIMITE FONCIERE doit être proclamée (aucune élection ne donne mandat à qui que ce soit pour violer la souveraineté populaire, ignorer la laïcité, violer la séparation des pouvoirs, stigmatiser les Français d’origine étrangère, piétiner les libertés, déporter des résidents étrangers en grave difficultés sociale et sanitaire, exhaler honteusement les pires remugles vichystes et s’asseoir sur l’héritage des Lumières, ni pour « démanteler le programme du Conseil National de la Résistance
Dénoncereront énergiquement et en permanence l’Union Européenne. et son maudit euro, cette machine à broyer les acquis populaires,
Soutiendront les luttes des travailleurs italiens, portugais, grecs, roumains, etc. mais refuseront l’anti-anifestation européenne bidon organisée par la CES le 29 septembre, non pas pour obtenir le retrait du projet Woerth, mais pour rabattre les travailleurs sur le mensonge absolu de « l’Europe sociale »;
Le patronat (ni Merckel, ni le FMI, Barroso ou Parisot…) ne fera pas la loi!
La vraie démocratie elle est ici, dans nos luttes!
Face aux conjurés du grand capital qui bloquent notre pays et détruisent nos acquis, osons dire qu’il faut bloquer leurs profits pour stopper l’offensive de l’Union Maastrichtienne Patronale (UMP) et pour reprendre la route du progrès social, de l’emploi productif, de la reconstruction des services publics, des acquis sociaux et de l’école laïque, balayer le racisme et l’extrême droite, permettre à nouveau au peuple français de disposer de lui-même, mettre en place une coopération fraternelle avec tous les peuples du monde en ROMPANT avec la mortelle « concurrence libre et non faussée » imposée par les monopoles capitalistes.