Trois employés de caisse d’un magasin Dia d’Oyonnax dans l’ain ont été licenciés pour « insubordination » et « non respect des horaires planifiés ». Ils avaient refusé de travailler le dimanche, invoquant des raisons familiales.
Les salariés licenciés veulent porter plainte aux Prud’hommes
Trois employés de caisse d’un magasin d’un magasin Dia (ex-ED) situé à Oyonnax, dans l’Ain, ont été licenciés après avoir refusé de travailler le dimanche, alors que l’examen du texte sur le travail dominical se poursuit vendredi 10 juillet. Motif avancé : insubordination et non respect des horaires planifiés. Ces salariés avaient refusé de travailler le dimanche à deux reprises, invoquant des raisons familiales. Le magasin avance, lui, la convention collective, qui autorise les magasins d’alimentation à ouvrir un dimanche sur trois. Et rappelle que les salariés travaillant le dimanche sont payés 20% de plus. Etelvina Fernandes, l’une des employées de caisse licenciées, parle d’une prime de 5,03 euros. » Je leur ai dit que je ne pouvais pas. Ma vie de famille pour 5 euros ? », déclare-t-elle au quotidien. Les trois salariés ont l’intention de porter plainte aux Prud’hommes pour entrave à la vie familiale.
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Patrice Carvalho : week end perdu, recul séculaire LE WEEK END AU CENTRE COMMERCIAL. La proposition de loi visant à étendre le travail dominical, en débat à l’Assemblée nationale depuis le 7 juillet, se révèle pour ce qu’elle est : une usine à gaz.
Il s’agit, d’une part, d’accroître les possibilités de dérogation afin d’ouvrir les commerces de grande distribution, le dimanche. Dans ce cas, les salariés volontaires seraient payés double.
D’autre part, l’objectif est de permettre les ouvertures systématiques du dimanche dans les communes touristiques. Dans ce cas, les salariés ayant obligation de travailler seraient rémunérés comme tous les autres jours de la semaine.
Premier problème: qu’est ce qu’une commune touristique ? Selon que vous preniez en compte la définition du code du travail.
Les députés UMP rivalisent, dès lors, d’amendements d’une subtilité de jésuite pour se sortir de cet imbroglio.
Au final, tout cela pourrait bien finir devant le Conseil constitutionnel car comment justifier que des salariés travaillant le dimanche, selon les zones où ils exercent, soient traités différemment, les uns volontaires étant payés double, les autres contraints non. Nous sommes face à une rupture de l’égalité, ce qui est anticonstitutionnel.
Quant au fond, nous sommes devant un projet qui marquerait une régression sociale considérable.
En France, le principe d’un jour hebdomadaire chômé fixe remonte à 1906. C’est un mouvement social initié en 1890, notamment par les employés des grands magasins, qui a conduit à cette législation. Suivra, en 1919, la loi sur les 8 heures de travail quotidien. Il s’agit donc d’un recul d’un siècle.
Il est clair, en outre, que les grands bénéficiaires seront les géants de la distribution, tandis que les petits commerces seront condamnés à disparaître. Le gouvernement s’est bien gardé de la moindre évaluation à ce sujet.
Enfin, cette proposition de loi en dit long sur la conception que la droite sarkozyenne se fait de la société. Tout doit s’y mesuré à l’aune d’une unité de valeur unique : le marché. Dans ce cadre, la consommation devient le vecteur tout aussi unique de l’activité humaine.
Je consomme donc je suis.
A ceci près que pour consommer, il faut que nos concitoyens en aient les moyens. Or, le pouvoir d’achat est en berne et les plans de licenciements, qui ne cessent de tomber, ne laissent guère augurer d’une embellie.
A quoi bon donc passer son week end au centre commercial ?