Michel Peyret, 7 juin 2009, texte publié sur le site :
http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-32407366.html
Consulté pour la première fois à ce sujet depuis 2005, le peuple français, comme d’ailleurs la majorité des peuples européens, a confirmé en l’aggravant son rejet majoritaire de la construction de l’État européen et des traités l’établissant qui sont définitivement forclos.
Il a condamné les coups d’État successifs du Président Sarkozy qui a failli et qui visaient à faire vivre une institution contre toute légitimité populaire.
En France, à 60%, ils ont refusé de participer à un scrutin qui visait à les faire se renier. Ils ne sont pas tombés dans le piège tendu. Les différentes forces politiques qui appelaient à voter dans ce contexte doivent tirer les leçons de la condamnation que viennent de leur infliger les citoyens.
Les forces qui se réclament du communisme doivent enfin écouter la majorité légitime et considérer que ces 60% constituent les bases essentielles d’un rassemblement populaire pour construire le changement de société, en finir avec le capitalisme en crise.
Le projet d’Assises du communisme ouvertes à tous les communistes qui veulent demeurer communistes peut devenir l’outil nécessaire à ce projet.
Par ailleurs, d’autres formes d’échanges et de coopération peuvent et doivent être établies entre les différents peuples et pays de notre humanité en rejetant la libre circulation des marchandises et des capitaux caractéristique du capitalisme.
L’ONU et les diverses structures qui en dépendent doivent être démocratisées, notamment en donnant toutes les responsabilités à l’Assemblée générale, pour favoriser ces nouvelles relations internationales débarrassées de tout carcan impérialiste.
Élection européenne du 7 juin 2009
Selon le ministère de l’Intérieur
Inscrits………………….. 44 282 679 ……. 100,00 %
Abstentions ……………. 26 282 225 ……… 59,35 %
Votants …………………. 18 000 454 ……… 40,65 %
Nuls ………………………….. 781 480 ……….. 1,76 %
Exprimés ……………….. 17 218 974 ……… 38,88 %
Extrême Gauche ……….. 1 050 170 ……….. 2,37 %
PCF + PG ………………… 1 041 755 ……….. 2,35 %
PS …………………………. 2 837 674 ……….. 6,40 %
Divers Gauche ………………. 81 045 ……….. 0,18 %
Verts ……………………… 2 802 950 ……….. 6,32 %
Régionalistes ……………….. 42 969 ……….. 0,09 %
Autres listes ……………….. 768 375 ……….. 1,73 %
Modem …………………… 1 455 225 ……….. 3,28 %
Majorité ………………….. 4 798 921 ……… 10,83 %
Divers Droite ……………. 1 160 933 ……….. 2,62 %
FN …………………………. 1 091 681 ……….. 2,46 %
Extrême Droite ……………… 87 276 ……….. 0,19 %
ILS DOIVENT DÉMISSIONNER !
Le peuple de France, en rejetant le Traité constitutionnel par référendum, le 29 mai 2005, a également rejeté les traités précédents qu’il reprenait à son compte. C’est donc l’ensemble des traités européens qui ont été invalidés ! De ce jour, l’État européen, habituellement appelé Union, n’existe plus.
En ignorant cette décision à plusieurs reprises, en passant outre, le Président Sarkozy a commis plusieurs coups d’État successifs ; il a « failli » à son rôle et devrait, pour cela, être traduit en Haute Cour de Justice.
La décision d’organiser ce dernier vote est à mettre au nombre de ces dénis : on ne peut voter pour le parlement d’un pays qui n’existe plus !
Le peuple de France, seul souverain selon la Constitution de la République Française (article 3), n’a que 2 moyens d’exprimer sa souveraineté : La rue et les urnes.
La majorité des électeurs, en s’abstenant, s’est insurgée, et a confirmé ses votes antérieurs !
Les candidats « élus » dans ces conditions n’ont aucune légitimité !
Ils doivent démissionner !
Jean-François Autier, ajusteur mécanicien retraité, communiste, 9 juin 2009.
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Michel Peyret, 12 juin 2009, Européennes 2009
LE MUTUEL DES PEUPLES D’EUROPE !
Sous les cocoricos officiels, on devine l’inquiétude et la panique même.
Les peuples d’Europe viennent de construire du mutuel.
Du mutuel de haut niveau.
Il serait dommageable pour l’avenir de toute l’humanité de ne point prendre en considération cette expression quasi unanime qui s’est manifestée à l’occasion du vote européen du 7 juin.
L’abstention, en %, dans les 27 états membres de l’Union européenne, en 2009 :
Allemagne…… 56,7 %
Autriche………. 57,6 %
Belgique………. 9,6 %
Bulgarie………. 62,5 %
Chypre………… 40,6 %
Danemark……. 40,5 %
Espagne………. 54,0 %
Estonie………… 56,8 %
Finlande………. 59,7 %
France………….. 59,5 %
Grèce…………….47,4 %
Hongrie……….. 63,7 %
Irlande…………..42,4 %
Italie…………….. 33,5 %
Lettonie………… 47,4 %
Lituanie………… 79,1 %
Luxembourg…. 9,0 %
Malte…………….. 21,2 %
Pays-Bas………… 63,5 %
Pologne…………. 75,5 %
Portugal………… 63,0 %
Tchéquie……….. 71,8 %
Roumanie……… 72,6 %
Royaume-Uni… 65,7 %
Slovaquie………. 80,4 %
Slovénie………… 71,8 %
Suède……………. 56,2 %
Source : Résultats des élections européennes 2009, Parlement européen. Un mutuel contre le carcan dans lequel l’essentiel des forces politiques voudraient les corseter.
Un carcan derrière lequel se profilent les intérêts des multinationales capitalistes qui, en réalité, dictent leur loi. Leur besoin d’une nouvelle forme d’impérialisme pour conduire leurs affaires dans les nouvelles réalités et contradictions d’un monde devenu multipolaire.
Les peuples en ont fait la redoutable expérience.
Il est hautement symbolique que les peuples de l’Europe de l’Est, lesquels ont connu les évolutions que l’on sait, se distinguent particulièrement dans le refus d’un ordre , un ordre dont ils ont déjà fait l’expérience. Le super-étatisme, ils connaissent !
Un État, c’est déjà des dominations, des contraintes de trop, c’est l’organisation commune des intérêts de la classe capitaliste dirigeante. Un super-étatisme, c’est reléguer définitivement Marx au rayon des accessoires.
Le changement de société aussi.
Mais l’on aurait tort de se contenter de considérer seulement l’idée de refus, même si elle occupe bien sa place, laquelle n’est pas mineure. Il y a aussi, au moins à égalité, l’aspiration à devenir enfin des peuples libres, débarrassés de toutes les dominations, à commencer par celle, pesante, insupportable même quand elle s’exprime dans cette période de crise, de ces multinationales et leurs marchés financiers accapareurs et destructeurs des richesses produites par le travail des peuples.
A devenir enfin des peuples libres, libres de coopérer et d’échanger en dehors de toutes contraintes. Une mutualisation par le développement du dialogue entre les civilisations et les cultures.
Libres de ne pas limiter ces nouvelles relations à « ce croupion de l’Asie », à moins de constater qu’il a ses prolongement derrière l’Oural d’une part , jusqu’au Golfe du Mexique ou des îles du Pacifique et de l’Océan Indien d’autre part.
Lorsque l’on assiste, à la fois médusés et révoltés, à ces désordres mondiaux qui ensauvagent la vie de notre planète dans les concurrences, les affrontements, les guerres, on prend conscience, comme viennent de l’exprimer les peuples de « l’Union », qu’il est temps, grand temps, de bâtir enfin la civilisation contre l’inhumanité, mondiale et féroce, du capitalisme.
Quand on prend conscience également de l’ampleur généralisée des désastres du productivisme capitaliste, l’accumulation des héritages aux allures de catastrophe, la faim, l’eau, les pollutions, les sous-développements, l’analphabétisme, les accultures, tout cela à l’époque où l’automatisation et l’informatisation annoncent ou confirment une nouvelle révolution des moyens de production en mesure de répondre pour la première fois de l’histoire humaine à tous les besoins matériels, sociaux et culturels des sociétés, on peut penser que la mutualisation, telle qu’elle s’est exprimée le 7 juin dans cette partie de la planète, est une voie pour toute l’humanité.
D’autant qu’elle rejoint ainsi les voies qu’empruntent d’autres peuples dans d’autres continents.
Ce vote a été une mutualisation d’espérances.
A nous tous de savoir les faire vivre contre la coalition de ceux qui souhaitent les enterrer.
Vendredi 12 Juin 2009
Michel Peyret