Pôle position, 28 juin 2010
Le PRCF Commente l’actualité sur la toile
Les révélations qui tombent jour après jour sur les pratiques du sinistre E. Woerth et de Madame jettent un jour crû sur la nature réelle du régime sarkozyste.
Ainsi donc, le ministre français du budget peut en même temps servir de trésorier à l’UMP, rabattre les Robert Peugeot et autres Liliane Bettencourt vers la caisse de l’Union Maastrichtienne Patronale, placer sa femme à la tête de la plus grande fortune de France (qui semble-t-il, pratique sans problème l’évasion fiscale)… puis donner tranquillement des leçons aux salariés et aux petites gens, organiser sans états d’âme la baisse des dépenses publiques exigée par l’UE et par Merkel, accepter de présenter chaque année aux eurocrates de Frankfurt et de Bruxelles le budget « français » avant même qu’il ait été soumis au parlement, baisser le pouvoir d’achat des fonctionnaires, casser l’emploi public et baisser dramatiquement les pensions de retraite à venir (c’est à cela que conduira mathématiquement le report à 67 ans de l’âge où l’on peut avoir la retraite sans décote si l’on n’a pas ses annuités).
Bien entendu, Luc Chatel, le casseur en chef de l’Education nationale, ancien DRH à l’Oréal, est « solidaire » d’Eric Woerth. Parce qu’il le vaut bien ?
De plus en plus il apparaît que le prétendu « ultra-libéralisme » dénoncé par les Don Quichotte de l’altermondialisme et de l’alter-européisme n’est qu’une mascarade. Certes la déréglementation du marché du travail, la privatisation des services publics, le libre-échangisme mondial orchestré par Strauss-Kahn (FMI) et par Pascal Lamy (OMC) vont bon train. Mais l’ETAT-PROVIDENCE EST PLUS FORT QUE JAMAIS… pour les riches et les milliardaires qui ne cessent de passer des ministères, avec des rémunérations et des retraites scandaleuses, aux très lucratifs conseils d’administration du privé. Avec « obligation de résultats » zéro pour le grand patronat qui surendette la France, qui la désindustrialise à mort le pays, qui strangule la paysannerie et les artisans pêcheurs, et… qui se gave d’argent public et de dégrèvements fiscaux et d’allègements de « charges » (sic: en réalité, qui ne veut plus payer le salaire mutualisé et différé des salariés que sont les remboursements maladies, les indemnités chômage, les services publics et les pensions…).
Et cette affaire de « GAVAGE d’OIES » des hommes du pouvoir n’est pas une exception. Elle fait suite au doublement de son salaire par Sarkozy, au cumul de Christine Boutin, aux énormes avantages que s’accordent sur notre dos ministres et députés de l’UMP, du PS et de l’UDF. On a le sentiment qu’on revient à vitesse grand V aux moeurs qu’avait voulu abolir la Révolution française…
Dans ces conditions, continuer à feindre de « négocier » avec cette clique méprisable, comme le font les directions confédérales flasques de la CFDT et de la CGT, relève de la complaisance la plus totale. Alors que Woerth a répondu par des MOQUERIES aux immenses cortèges du 24 juin, alors que Fillon n’a rien trouvé d’autre à proposer que des bricoles à la marge destinées à diviser les travailleurs manuels et les travailleurs du tertiaire (comme si le travail d’une infirmière, d’un prof en fin de carrière condamné à bosser jusqu’à 67 ans, d’un employé de France-Télécom n’était pas « pénible »…, n’en déplaise à Chérèque, qui ne sait ni ce qu’est une brouette pleine de moëllons ni la préparation d’une agrég de maths!), les directions syndicales qui sont censées représenter les salariés doivent-elles être l’ultime caution de
ce régime pourri?
Quant à l »‘opposition » politique officielle, qu’attend-elle pour DELEGITIMER ce régime discrédité, ce président qui met grossièrement au pas les médias et qui fait casser la figure aux manants qui osent lui riposter, et cette UMP qui n’a eu que 11% des inscrits aux dernières régionales en perdant 24 régions sur 26? Attendre 2012 est criminel d’autant qu’en deux ans, avec des « opposants » aussi « déterminés » que Chérèque et Thibault, et une alternative aussi « claire » que celle représentée par Aubry et Strauss-Kahn (tous deux d’accord pour saquer la retraite à 60 ans en y mettant quelques formes), Sarkozy de Nagy-Bocsa a mille fois le temps de casser tout ce qui reste des conquêtes du CNR et du Front populaire, et chacun sait que le PS ACTERA ces contre-réformes s’il reprend la main.
Il est vrai que cette fausse opposition feint de croire à ce gros mensonge, rejeté désormais par 70% des Français, du caractère « protecteur » de l’euro et de la nature progressiste de la sacro-sainte « construction européenne »: tout le monde voit bien pourtant que de Madrid à Athènes, où des socialistes sont au pouvoir, en passant par Berlin, Londres ou Paris, où la droite dure parade, c’est le même déluge d’austérité contre le monde du travail. Ouvrons les yeux, l’UE est bien de A à Z, une machine de guerre contre la souveraineté des peuples, contre la dignité des nations et contre les acquis des travailleurs.
Pour la France, y rester revient à « y rester », il faut EN SORTIR pour S’EN SORTIR, quitte à organiser l’Europe des luttes sociales non pas avec la C.E.S., cette courroie de transmission des patrons européens, mais CONTRE elle, en reconstruisant le syndicalisme de classe avec l’aide de la FSM et de son aile marchante en Europe, le combatif PAME grec.
Mais il ne suffit pas de dénoncer les oligarques pourris du pouvoir, ni les collabos maastrichtiens de la fausse gauche politico-syndicale. Il faut aussi interpeller les vrais républicains, les vrais communistes, les vrais syndicalistes. Camarades, citoyens, qu’attendons-nous pour fédérer nos efforts sur trois idées simples: acter ensemble l’illégitimité foncière du régime en place, appeler la France à sortir de l’euro et de l’UE, et prendre pour base d’une politique alternative les grands principes toujours actuels du CNR: indépendance nationale, progrès social, démocratie, coopération internationale, laïcité, antiracisme.
Et pourquoi pas en organisant une grande « manif des manifs » à Paris pour lancer le tous ensemble et en même temps en mettant en cause le régime et l’ensemble de sa politique, y compris la « construction européenne » ?
La balle n’est pas dans le camp de Woerth, comme le prétendent Thibault et Aubry. Y aurait-il 4 millions de manifestants qu’ils ne changeraient pas de ligne car ils n’ont en tête que la feuille de route du MEDEF et de l’UE. La balle est dans notre camp. Communistes, unissons-nous sans « coller » au PS et à la direction du PCF qui est euroconstructive et socialo-dépendante. Républicains, construisons la Convergence nationale républicaine dans l’ACTION, en nous unissant dans la rue et à la porte des entreprises. Syndicalistes, cessons de cautionner ceux qui jouent le rôle de « tampons » entre le pouvoir et le mouvement populaire. Comptons sur NOTRE force et sur NOTRE unité!
EXIGEONS LA DEMISSION d’ERIC WOERTH ET DE LA CLIQUE DE L’OREAL!
REVENDIQUONS LE RETRAIT PUR ET SIMPLE DU PROJET DE CASSE DES RETRAITES PAR REPARTITION!
PROCLAMONS l’ILLEGITIMITE DE SARKOZY ET DE SON REGIME DESTRUCTIF!
APPELONS LE PEUPLE DE FRANCE À SORTIR DU CARCAN MORTIFERE DE l’UNION EUROPENNE!