FASCISATION
L’Observateur du 5 décembre 2008, nous apprend qu’Olivier Dassault « vient de signer une proposition de loi visant à instaurer une journée nationale du souvenir à la mémoire des victimes du communisme ».
Ainsi en pleine crise mondiale du capitalisme, avec son cortège de désastres sociaux et humains – chômage de masse, sans-logis, travailleurs ou retraités misérables, dans ce monde dominé par le capitalisme où un enfant meurt de faim ou de maladie toutes les 5 secondes alors qu’on trouve des milliers de milliards pour renflouer les banques, telle est la priorité du député de Beauvais !
M. le député UMP voudrait-il nous faire oublier la lourde responsabilité qu’il porte dans l’ampleur de cette crise, lui qui nous vantait le libéralisme débridé, les privatisations, la victoire du marché, logiques folles qui nous conduisent vers le gouffre aujourd’hui ?
M. le multimilliardaire voudrait-il nous faire oublier combien il continue de bien profiter de ce système capitaliste qui précipite aujourd’hui des millions de familles dans la détresse ? Il se démasque un peu dans sa proposition de loi où il met en accusation « la théorie de la lutte des classes ».
Le problème pour lui, c’est que des millions d’hommes et de femmes sont en train de faire l’expérience que la « lutte des classes » n’est pas qu’une théorie : c’est ce qu’ils vivent. C’est ce que vivent aujourd’hui tous les salariés jetés sur le pavé par des actionnaires réalisant des profits record.
Evidemment pour Olivier Dassault, ce serait si simple si on pouvait faire taire la colère et les luttes des salariés, au nom des « crimes du communisme ».
L’autre problème pour lui, c’est que le communisme dans notre pays, cela évoque bien d’autres choses que des crimes : cela évoque les plus grandes conquêtes sociales et démocratiques, celles du Front Populaire avec les congés payés et les 40 heures, celles de la Libération avec la Sécurité sociale, les grands services publics, les comités d’entreprise, le vote des femmes, et des luttes au quotidien aux côtés des plus humbles ou pour la Paix.
C’est tellement vrai que notre ville s’honore d’avoir donné le nom de plusieurs de ses rues à des militants communistes, l’instituteur Léveillé, les cheminots Jouannet et Bonfils, tombés pour la liberté, comme le lycéen Guy Môquet, victimes des nazis, aux côtés d’autres hommes et femmes de toutes sensibilités politiques, religieuses ou philosophiques.
Je me souviens que le grand-père d’Olivier, Marcel Dassault, ingénieur en aéronautique déporté à Buchenvald, n’oubliait jamais de rappeler qu’il devait la vie à son compagnon de déportation, le communiste Marcel Paul, enfant de l’assistance publique, syndicaliste, résistant devenu par la suite Ministre de la Production industrielle à la Libération et créateur de cette formidable réussite française, l’entreprise publique EDF-GDF…que Olivier Dassault veut certainement brader comme tous nos autres services publics, au nom des « crimes du communisme » ? !»
Thierry AURY Conseiller municipal de Beauvais