Pôle position du PRCF, 2 décembre 2012
Pendant des mois, pour lanterner les sidérurgistes lorrains, le gouvernement PS et la CFDT ont joué à deux un étonnant « concerto montebourgeois » : face au méchant L. Mittal – campé pour les besoins de la cause dans le rôle du méchant Indien – la social-démocratie vient sauver la classe ouvrière en proposant tantôt un « repreneur sérieux », tantôt une « nationalisation provisoire » (payée, soit dit en passant, par la privatisation définitive d’1% du capital public de GDF-Suez !).
Cela a permis de diviser la classe ouvrière, d’empêcher la jonction public/privé, de « particulariser » le problème lorrain, de séparer les ouvriers, les techniciens, les chercheurs et ingénieurs d’Arcelor, de PSA, de Renault, de Doux, de Sanofi, de Faurécia, dont une direction CGT tant soit peu combative proposerait qu’ils montent tous ensemble et en même temps sur Paris (et sur les Champs-Elysées, pas sur le périph !) pour exiger l’interdiction des licenciements et la fin des délocalisations (que Renault et Peugeot, propriétaire de Faurécia, relancent de plus belle, ce qui nécessite l’accord tacite de l’actionnaire étatique).
Seulement voilà : les « socialistes pragmatiques » que sont MM. Zapat-Ayrault et Hollandréou ne sont sûrement pas là pour reprendre à leur compte un slogan comme la nationalisation des entreprises stratégiques qui sent trop son PCF des années 70. D’autant que l’Europe veille et que Michel Barnier, le commissaire « français » au marché intérieur européen, a par avance mis son veto au projet purement publicitaire du bateleur Montebourg.
Alors, après un nouveau psychodrame dont Montebourg a le secret, on retire le projet de nationalisation, on arrête les hauts-fourneaux – histoire de signer l’arrêt de mort définitif de l’acier français (dont la fermeture fut programmée par Schuman et Monnet, les concepteurs du plan CECA), et on promet à Mittal de nouveaux investissements à millions de l’Etat français pour peu que le milliardaire anglo-indien remette un peu la main au porte-monnaie. Au final, qui empochera les profits ? Les ouvriers de Florange ? Le contribuable français de nouveau mis à contribution ? Le budget de la République française dont les recettes subiront le contrecoup dramatique de ce nouveau déséquilibre du commerce extérieur puisqu’il faudra importer encore plus d’acier étranger qu’aujourd’hui ?
Travailleurs de l’acier, vous avez déjà été lourdement trompés par Mitterrand et par le digne père de F. Chérèque dans les années 80 (que Mitterrand avait nommé super-préfet de Lorraine ; lui n’a pas dû avoir trop de problèmes de retraite…) : sur les sites sidérurgiques dévastés, il n’y a même plus le lamentable Parc des Schtroumpfs qu’avaient alors honteusement promis les faux amis de la classe ouvrière et vrais mandataires du grand capital international.
Plus que jamais, l’issue est au combat de classe aux côtés de tous les ouvriers en lutte. Plus que jamais, le « produire en France » et le combat contre Mittal, contre le MEDE « F », contre l’UMP (qui est allée chercher le flibustier Mittal, enrichi sur le dos des sidérurgistes soviétiques expropriés par la contre-révolution), passe par la mise en œuvre du mot d’ordre que scandaient les militants franchement communistes et franchement anti-UE du PRCF à la manifestation du 30 septembre à Paris :
« Montebourg, pantin, assez gesticulé / Faut sortir de l’euro / et nationaliser ! ».