Pôle position du 23 août
Année électorale oblige, le casseur en chef des retraites F. Fillon feint de frapper les très riches dans le nouveau plan d’austérité qu’il vient de publier pour obéir aux diktats des « marchés » et de l’Union européenne.
Mais la réalité,
c’est que Fillon ne reprend aux super-miliiardaires qu’un neuvième de ce qu’il leur a concédé depuis 5 ans par les baisses d’impôts liées, tantôt au « bouclier fiscal », tantôt à la baisse des impôts sur la fortune, sur les hauts revenus, tantôt aux dégrèvement des entreprises, etc. La réalité c’est que les entreprises font semblant de payer un impôt sur les sociétés puisque dans les faits, la somme des diverses aides aux entreprises consenties par la puissance publique est équivalente au montant de l’impôt sur les sociétés et que ce subventionnement public du patronat EST SUPERIEUR AU BUDGET DE L’EDUCATION NATIONALE !
La réalité, c’est aussi que la taxation lourde du tabac (cela va devenir un luxe de fumer un cigarillo à la fin d’un repas dominical !), de l’alcool (on fait comme si cette taxation ne visait que l’alcoolisme : mais des dizaines de millions de gens vont sentir la douloureuse quand ils se réapprovisionneront en apéritif pour recevoir les amis…) et surtout, surtout, des mutuelles santé qui, à force de désengagement de la Sécu, remboursent déjà près de la moitié des dépenses maladies : suite à la taxe du gouvernement, elles vont encore augmenter leurs tarifs.., si bien que le gentil Fillon, après avoir cassé les pensions des vieux travailleurs, s’en prend maintenant aux malades… Alors que les frais médicaux de centaines de milliers de gens ne sont déjà plus couverts (notamment chez les étudiants !) parce qu’ils ne peuvent pas se payer une mutuelle, et que (les statistiques le prouvent) des centaines de milliers de gens renoncent tout bonnement à se soigner, on voit ce que signifie la potion du docteur Fillon : un nouveau décrochage gravissime des classes populaires sur le terrain des soins médicaux.
Face à cette purge qui en annonce d’autres (Villepin veut aller plus loin, Bayrou veut augmenter la TVA de 2%!), la réaction de la « gauche » politico-syndicale établie est misérable. Au mieux elle conteste, comme le font Aubry ou Chérèque, la « mauvaise répartition des sacrifices »… Jamais elle ne s’interroge sur les causes de la crise ni ne remet en cause le PRINCIPE de l’austérité.
Il faut au contraire contester radicalement :
* la prétendue nécessité de « sauver l’euro », cette funeste monnaie unique inséparable de la non moins funeste construction européenne : loin d’être un rempart contre les crises financières de plus en plus fréquentes du système capitaliste, l’euro en est au contraire un dangereux élément CONDUCTEUR et GENERALISATEUR ; en fait, les directions syndicales confédérales, le PS, le PCF, le « front de gauche », le NPA, sans parler des groupes gauchistes DEFENDENT ou MENAGENT l’euro pour ne pas se heurter à l’ « euro-politiquement correct ». S’ils voulaient réellement organiser la riposte à Sarkozy, ils diraient cette chose très simple que peuvent entendre les masses populaires : ON NE VEUT PAS CREVER POUR SAUVER L’EURO et l’U.E. QUI NOUS ETRANGLENT ! Nos services publics, nos salaires, nos acquis sociaux, la souveraineté des peuples d’Europe, valent mieux que l’euro et que la « construction européenne » impérialiste !
* la prétendue nécessité de « rembourser la dette » de la France, alors que cette dette est purement artificielle et qu’elle résulte directement des décisions politiques qui ont conduit les gouvernements à s’endetter auprès des marchés financiers… Ces mêmes banques que le contribuable a sauvées de la faillite en 2008, et qui mettent aujourd’hui le couteau sous la gorge des peuples avec la complicité de la droite et de la fausse gauche, les Lamy, Strauss-Kahn, Zapatero, Papandréou… alors, oui, NATIONALISONS LES BANQUES comme en Islande, annulons les prétendues créances des financiers, taxons franchement les très hauts revenus ; ne nous contentons pas d’une taxation à 0,1% des transactions financières (reprise récemment par Borloo) qui renforcerait la dépendance des Etats à l’égard des « marchés ».
* le système capitaliste lui-même, dont le mode d’existence s’assimile désormais à une crise sans fin, dont les peuples paient la facture alors que les financiers gagnent dans tous les cas !
Et cela signifie que les vrais communistes, les vrais progressistes, les vrais républicains, doivent bousculer ensemble l’inertie des états-majors syndicaux chéréco-dépendants, en appelant à un grand automne de lutte. Indifférents au tamtam des « primaires » socialistes et d’une présidentielle déconnectée des vrais enjeux, construisons une grande manif unitaire pour crier « dégagez ! » au dangereux Sarko, aux « marchés », à l’euro d’A. Merkel et du CAC-40, à l’UE du capital, au malfaisant et destructeur système capitaliste !