Site du Parti Communiste Polonais: http://www.kompol.org/
PC Polonais: Sur l’interdiction des symboles communistes en Pologne
Déclaration du Parti Communiste de Pologne
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
L’hystérie anti-communiste a depuis longtemps franchi les limites du raisonnable. Récemment, elle a aussi franchi les limites de l’absurde.
Jaroslav Kaczynski, ancien premier ministre et leader du parti au pouvoir avait déclaré publiquement que le communisme était responsable de la mort de dizaines de milliards de personnes. Quand un tel mensonge a un caractère anti-communiste, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures coercitives. Tout ce qui peut attiser publiquement les haines est bon. On peut lâcher de telles déclarations sans être inquiété. Personne ne lui a même posé une question évidente, sait-il combien de personnes peuplent cette planète?
On prend les gens pour des idiots qui ne savent rien ou qui ne veulent pas savoir, et qui ne sont pas capables de compter.
Dans le même temps, le Président Lech Kasczynski, son frère jumeau, a écrit une loi tout aussi absurde. Sous sa nouvelle forme, l’article 256 du code pénal prévoit que:
Art. 256 § 1. Toute personne qui fait la propagande pour des régimes fascistes ou pour tout autre régime totalitaire ou lance des appels à la haine sur une base nationale, raciale, religieuse ou sur la base du mépris pour les différentes croyances religieuses, doit être soumis à des amendes, des restrictions de liberté ou des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 2 ans.
§ 2 La même peine doit être infligée à quiconque qui, dans un but de propagande, produit, importe, achète, stocke, offre, transporte ou envoie des objets contenant des symboles décrits dans le § 1 ou comportant des symboles communistes.
§3 Celui qui est l’auteur de tels actes interdits ne commet pas de crime si son acte faisait partie d’une activité artistique, éducative ou scientifique.
§ 4 Dans le cas d’une condamnation pour une infraction définie dans le § 2, la Cour déclare la confiscation des objets en question, même si l’auteur du délit n’en était pas propriétaire.
L’amendement à la loi existante, en ajoutant les paragraphes 2, 3 et 4, entrera en vigueur six mois après sa publication dans le « Journal Officiel ». Il n’a pas encore été publié. Il faut souligner que l’interdiction des symboles communistes vient en même temps que d’autres amendements. Parmi ceux-ci, un amendement aggrave les sanctions pénales prévues pour pédophilie, qui vise à donner l’impression que le communisme est un de ces maux sociaux.
Les deux frères sont des thuriféraires de l’anti-communisme. Une idéologie criminelle, bien pire que les totalitarismes imaginaires. Une idéologie qui a causé la mort d’un grand nombre de personnes. Elle a été à l’origine de l’accession au pouvoir d’Hitler et du déclenchement de la guerre en Europe. D’un génocide organisé et délibéré. De l’occupation japonaise de la Chine et d’autres pays Asiatiques. De la guerre barbare en Corée. Des projets d’utilisation d’armes nucléaires à grande échelle lors de cette guerre. De la guerre tout aussi barbare au Vietnam, en utilisant des armes chimiques et en perpétrant des crimes contre des civils.
Le capitalisme, en tant que formation sociale, a l’exploitation et l’incarcération des êtres humains inscrits sur sa bannière. Sous sa bannière, les colonialistes Anglais, Belges, Français ont pillé les ressources naturelles et commis des génocides. Ils ont forcé les populations de pays entiers à travailler comme esclaves pour maximiser leurs profits. Ils ont fait tout cela ouvertement, tout en maintenant le silence sur la question.
Est-ce qu’un parti politique qui défend l’idéologie anti-communiste et le capitalisme a jamais entendu de telles accusations contre lui? La réponse est non, car seul le capitalisme peut être défendu publiquement. Quiconque qui remettrait en cause cela serait accusé de crimes imaginaires, d’intentions criminelles et maintenant on les poursuivrait et les incarcérererait pour ces raisons. Tout en parlant de démocratie.
Les agents du régime capitalisme sont devenus tellement insolents et arrogants qu’ils ont transformé le parlement en tribunal, où ils jugent leurs opposants politiques. Puisqu’il était impossible de prouver que les communistes font de la propagande pour le totalitarisme ou ont l’intention de commettre quelque crime que ce soit, alors, après 20 années de calomnies, de diffamations et de mensonges permanents, ils ont trouvé que le seul moyen d’affubler les communistes de telles intentions, c’est de l’inscrire dans la loi!
Le Parti Communiste Polonais est un parti politique enregistré à la Cour Suprême. Elle n’est pas arrivée à prouver que ses statuts et son programme contiennent des éléments de nature illégale. Le PC Polonais agit dans le respect de la Constitution polonaise et de la loi sur les partis politiques. Les institutions étatiques sont contraints de traiter tous les partis politiques de la même manière.
Cependant, ils ne remplissent pas cette obligation. Seuls les partis parlementaires ont accès au débat public, le PC Polonais est systématiquement pris à parti et discriminé. Son idéologie est constamment objet de débats. Il y a eu des paroles qui ont attisé les haines. Il y a des institutions étatiques qui ressemblent à des institutions publiques, qui sont financés par des fonds publics mais dont le but avoué est de mener la lutte politique par le biais de la révision et de l’extrême politisation de l’histoire, en mettant sur un même plan communisme et fascisme, en construisant toute une mythologie et même en brandissant l’arme de la répression. Cette révision de l’histoire est le résultat de tendances revanchardes au sein des classes sociales qui ont perdu leurs privilèges quand les forces socialistes-populaires sont arrivées au pouvoir après la Seconde guerre mondiale: la bourgeoisie et les propriétaires terriens, aussi bien que de la crainte de ces classes qui ont obtenu une position privilégiée pendant le changement de régime de 1989.
L’Institut pour la Mémoire Nationale, même avant que l’amendement ne soit adopté, a essayé de menacer des gouvernements locaux accusés d’indolence dans le changement des noms de rues, en fonction des impératifs de l’idéologie officielle. Les institutions étatiques n’ont pas seulement été transformées en des porte-voix propageant la haine anti-communiste, mais elles ont aussi violé ou contourné la loi de différentes manières.
Le Parlement a ainsi ouvertement violé les principes fondamentaux de la loi et de l’ordre, de manière flagrante. Il a adopté un amendement au Code pénal qui vise un parti politique en particulier. L’adjectif décrivant l’acte criminel dans l’amendement reprend le nom du Parti Communiste Polonais.
Peut-on imaginer ce qu’il adviendrait si le Parti Communiste Polonais avait proposé dans son programme de tels méthodes envers ses opposants politiques. N’aurait-il pas été accusé de crime pour avoir seulement annoncé porter de telles intentions? N’auraient-ils pas utilisé l’article 13 de la Constitution polonaise qui énonce que « les partis politiques et les organisations dont les programmes sont basés sur des méthodes totalitaires et sur les modes d’action du nazisme, du fascisme et du communisme, aussi bien que ceux dont les programmes ou les activités consacrent la haine raciale ou nationale, la mise en oeuvre de la violence dans le but de conquérir le pouvoir ou de peser sur la politique de l’Etat, ou qui cultivent le secret sur leur propre structure ou sur leurs adhérents, doivent être interdits » contre le PC Polonais afin de le mettre hors-la-loi tout simplement parce qu’il ferait référence à de telles pratiques totalitaires?
Cet amendement est exceptionnellement totalitaire. Elle intervient dans la sphère de la pensée et des moyens d’expression. La possession de certains objets qui contiennent des éléments non-définis peut être répréhensible seulement en vertu d’une déclaration subjective selon laquelle ces symboles sont porteurs d’une pensée politique incorrecte. Puisqu’il n’a pas été défini clairement ce qui est un symbole communiste et ce qui ne l’est pas.
L’amendement au 256ème article du code pénal contredit la loi sur les partis politiques (de 27 juin 1997) qui réclame le traitement et la protection égale pour tous les symboles partisans; la Constitution polonaise, qui garantit la liberté de conscience, la liberté d’expression et d’opinion ainsi que la liberté de circulation de l’information (art 53, p.1 et art 54 p.1). Le Parlement ne respecte visiblement pas non plus les accords internationaux, comprenant la Convention Internationale sur les droits civils et politiques (signés le 16 décembre 1966 – art 18. et 19) et la Convention Européenne sur les droits de l’Homme (art.9 et 10).
Le PC Polonais s’opposera fermement à ces pratiques anti-démocratiques par tous les moyens possibles et se prépare à l’affrontement, tout en révélant l’absurdité, l’obscurantisme, l’irresponsabilité et les mauvaises intentions de leurs initiateurs.
Site du Parti Communiste Polonais: http://www.kompol.org/
Explication de l’affiche: une affiche raciste et nationaliste signée par Piotr Farfal, dans sa jeunesse de militant néo-nazi. Ce dernier est aujourd’hui un des hommes les plus puissants de Pologne – non seulement dirigeant de la formation politique d’extrême-droite de la Ligue des familles polonaises mais aussi directeur de la télévision publique polonaise (TVP) – et un des architectes de la déferlante anti-communiste, médiatique et politique, en Pologne