APPEL du PRCF aux CONTINUATEURS du COMMUNISME
Cher(e)s camarades,
Le choix de Jean-Luc Mélenchon comme candidat officiel du PCF oblige chaque communiste à prendre position personnellement sur la question : face à la perspective imminente de l’effacement final, voire de l’autodissolution prochaine du PCF dans notre pays, comment continuer ensemble, dans l’action et de manière organisée, le combat communiste organisé en France ?
Sans revenir sur la candidature J.-L. Mélenchon en tant que telle, il est facile de constater que cet ancien dirigeant du PS veut créer en France l’équivalent du parti allemand « die Linke », le parti social-démocrate de gauche présidé par O. Lafontaine, qui s’est construit sur l’autodissolution de l’ex-PC de RDA. Que Mélenchon fasse un mauvais ou un bon score aux présidentielles, la direction liquidatrice du PCF en tirera argument pour accélérer la liquidation déjà très avancée du PCF ; si Mélenchon mord la poussière, on accusera les « orthodoxes » d’avoir saboté la campagne et on appellera à accélérer la « modernisation » du Parti, c’est-à-dire son ralliement officiel et final à la social-démocratie. Si Mélenchon « cartonne », ce sera la « preuve » qu’il faut dissoudre le parti dans le Front de gauche, mettre en place un groupe « front de gauche » au parlement et marcher d’enthousiasme à la dissolution du parti (sans doute, dans un premier temps, en feignant de conserver formellement le parti : ainsi ont procédé les liquidateurs espagnols quand ils ont dissout le PCE dans « Izquierda unida »).
De toutes les manières les jours du PCF en tant que structure formellement, sinon politiquement, indépendante, sont comptés et s’accrocher à l’idée de « remettre le PCF sur les rails de la lutte des classes » ne serait plus aujourd’hui une pure illusion, comme cela était le cas hier, mais un pur mensonge et une totale tromperie.
Certes, une opposition non négligeable à la candidature Mélenchon s’est manifestée dans le PCF. Mais d’abord, il est inquiétant que, manipulation ou pas de l’appareil du PCF, 60% de ses adhérents aient accepté sans trop d’états d’âme de renier le principe d’une candidature PCF aux présidentielles ; cela en dit long sur ce fait patent : NON SEULEMENT LE PCF N’EST PLUS COMMUNISTE DEPUIS LONGTEMPS, mais LA MAJORITE DE SES ADHERENTS EST PSYCHOLOGIQUEMENT PRETE A ROMPRE OFFICIELLEMENT AVEC LE COMMUNISME SI L’APPAREIL du PCF EN DECIDE AINSI.
En outre, c’est peu dire que l’opposition interne, dite « orthodoxe », au vote pour Mélenchon ne s’est pas regroupée sur des bases politiquement et idéologiquement claires. Politiquement, le candidat Chassaigne, avant tout tourné vers le « développement durable » ( !), refuse toute référence au marxisme-léninisme, à la lutte révolutionnaire pour le socialisme, à l’engagement pour sortir la France de l’UE et de l’euro, ces armes de destruction massives contre le pouvoir d’achat populaire, l’emploi ouvrier, les services publics et les souverainetés nationales. POLITIQUEMENT CHASSAIGNE EST TOTALEMENT ALIGNE SUR LA DIRECTION DU PCF qui, derrière Pierre Laurent, le nouveau président du PGE (le « parti de la gauche européenne », cet appendice de l’Internationale socialiste, cette courroie de transmission de l’U.E. au sein du Mouvement communiste international) se fait l’avocat de l’euro contre les forces progressistes qui appellent à briser cet outil mortel du capital. Comme F. Wurtz et P. Laurent, le camarade Chassaigne veut « démocratiser la Banque européenne » (et pourquoi pas l’OTAN ou le FMI ?) et il s’accroche à l’illusion absolue de l’ « Europe sociale ».
Sur la gauche du camarade Chassaigne on trouve certes des candidatures plus combatives ; mais pour le moment, les camarades Gérin et Dang Tran ont toujours refusé la main tendue du PRCF ; ils ont toujours refusé d’agir avec le PRCF comme si les fondateurs de notre mouvement, qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes au PCF pendant des dizaines d’années (certains, comme P. Pranchère ou L. Landini ont même risqué leur peau en adhérant en 42), étaient de moins bons communistes que Buffet, Laurent, Gayssot et les autres anticommunistes qui, après avoir aidé Jospin à privatiser et à créer l’euro, liquident leur parti avec la carte PCF en poche. Rejetant l’action commune de tous les communistes véritables en direction de la classe ouvrière, ces camarades ont uniquement ciblé la bataille interne, comme si être au PCF sans être communiste était plus honorable qu’être communiste sans avoir la carte du PCF (dans l’immense majorité des cas parce qu’on en a été écarté ou exclu de fait par les dirigeants mutants !). Grave erreur, car la direction du PCF-PGE ne se prive pas, elle, de prendre appui sur l’extérieur du Parti et d’utiliser les médias pour contourner et « ringardiser » les résistances internes ! Enfin le score obtenu par le camarade Dang Tran lors de la consultation interne pour le choix du candidat aux présidentielles (4%) permet d’ailleurs de mesurer combien il est illusoire de penser qu’il est possible de redresser ce parti.
Dans ces conditions, nous invitons chaque communiste à méditer sur ce qu’il convient de faire à l’issue du choix liquidateur fait par Pierre Laurent et ses suiveurs. Chacun est mis devant sa conscience de communiste et plus personne ne peut plus compter sur un impossible redressement miraculeux de l’appareil.
Certains camarades, après s’être battus à l’interne, vont quitter « le parti » sur la pointe des pieds, écoeurés, et « ils ne feront plus de politique » ; c’est ce qui se passe depuis des dizaines d’années à l’issue de chaque congrès enfonçant un peu plus le PCF dans le reniement et le réformisme. Le résultat est que des centaines de milliers de communistes sont démobilisés et que Sarkozy fait ce qu’il veut pendant que Marine Le Pen va à la porte des boîtes ! D’autres camarades incapables de faire leur deuil vont suivre le processus liquidateur en traînant les pieds… et accompagner la transmutation affichée du PCF en aile, même pas gauche, du futur « Parti de Gauche » présidé par le Lafontaine français. C’est la voie du reniement complet. Et c’est une erreur grave car plus que jamais, face à la destruction de la classe ouvrière et de la nation républicaine par l’oligarchie capitaliste (UE, Sarkozy, MEDEF, CAC 40, mais aussi direction du PS), LA CLASSE OUVRIERE A UN BESOIN VITAL DE PARTI COMMUNISTE, de STRATEGIE COMMUNISTE, d’IDEES COMMUNISTES et surtout d’ORGANISATION COMMUNISTE ;
Quelques autres camarades vont continuer à se réfugier dans d’étroites chapelles au service des egos et des micro-ambitions de quelques Lénine de sous-préfecture en trouvant chaque jour une argutie nouvelle pour refuser l’unité d’action proposée par le PRCF : cela revient à aider « de gauche » les dirigeants du PCF à liquider l’organisation communiste en France !
Le PRCF propose une autre voie unitaire et responsable :
-sur le plan stratégique, on peut regrouper les vrais communistes, organisés ou pas au PCF, autour d’une stratégie révolutionnaire de classe et de masse : on peut et on doit se tourner à nouveau prioritairement vers les ouvriers, unir notre peuple autour de la classe ouvrière, soutenir le syndicalisme de classe, rassembler autour des travailleurs l’ensemble des couches moyennes précarisées par le grand capital, isoler l’oligarchie monopoliste sur la base des principes fédérateurs du Conseil National de la Résistance (dont le programme fut inspiré par Jacques Duclos), appeler à SORTIR LA France de l’UE et de l’EURO, agir pour de nouveaux traités internationaux progressistes comme ceux qui unissent Cuba, le Venezuela, etc., marcher sur des bases de masse à la RUPTURE PROGRESSISTE AVEC L’U.E., quitte à affronter le grand capital et à engager l’action pour le SOCIALISME. En un mot, unir de nouveau, comme à l’époque du Front populaire et de la Résistance, le drapeau tricolore de la Révolution française au drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau de la Révolution d’octobre et de Stalingrad ;
* Sur le plan idéologique, il faut combattre fièrement la criminalisation de l’URSS, défendre l’histoire du PCF, travailler à une analyse marxiste-léniniste actualisée des rapports de classe en France et dans le monde, porter un véritable PROGRAMME COMMUNISTE ;
* Sur le plan tactique : organiser une large rencontre de CONVERGENCE DES CONTINUATEURS COMMUNISTES non pour fusionner immédiatement en une seule organisation, mais pour mettre en œuvre un PACTE d’UNITE d’ACTION COMMUNISTE en unissant les organisations communistes extérieures au PCF et les cellules, sections, fédérations dites « orthodoxes » du PCF : organisons ensemble des RETROUVAILLES COMMUNISTES à l’automne !
* En attendant, comme le font en ce moment de nombreux membres du PCF, nous invitons les vrai(e)s communistes, non pas à « raccrocher les crampons » ou à « suivre le mouvement en traînant les pieds », mais a REJOINDRE LE PRCF, une organisation qui courageusement, avec un totale désintéressement, s’efforce de prolonger le meilleur de l’héritage révolutionnaire du PCF en produisant des analyses marxistes actualisées et un programme communiste pour notre temps.
La nation républicaine strangulée par Sarko-MEDEF et par l’ « intégration européenne », la classe ouvrière accablée de coups par le capital, ont un urgent besoin de RENAISSANCE DU VRAI PARTI COMMUNISTE. Face à la crise explosive de l’euro, face à la crise systémique, en aggravation rapide, du mode de production capitaliste, les affrontements de classes vont forcément se durcir en France et dans le monde entier. On le voit déjà en Grèce sous l’égide du Parti communiste de ce pays, qui est resté fidèle au léninisme. Si notre peuple ne reconstruisait pas A TEMPS un véritable parti communiste, et dans un premier temps, un FRONT d’ACTION COMMUNISTE, partie intégrante d’un large Front de Résistance et d’Alternative Populaire et Patriotique, LES FASCISTES NE CESSERONT DE MONTER EN PUISSANCE DANS CE PAYS, non pas pour « sauver la nation », mais pour lui porter le coup de grâce, écraser le mouvement ouvrier et déshonorer la France.
Nul ne peut éternellement attendre que l’unité des communistes, que la reconstruction du parti communiste, tombe toute cuite du ciel. Pour un vrai communiste, la question n’est pas non plus de savoir si le PRCF est « assez fort », mais de savoir si ce qu’il dit depuis tant d’années est vérifié ou pas. Ceux qui n’ont pas peur de reconstruire et de se mouiller dans cette tâche difficile mais exaltante savent d’ailleurs bien, au fond de leur cœur, qu’il n’y a plus aujourd’hui de choix qu’entre la démission politique et ce nouveau « chemin de l’honneur », celui de la renaissance communiste, du retour vers la classe ouvrière, du renouveau républicain, et de la transformation révolutionnaire de la France.
POUR LE PRCF:
* Léon Landini, président du PRCF, ancien officier des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée, Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, adhésion au PCF en 1942 ;
* Pierre Pranchère, a. député du PCF, a. membre du CC du PCF, a. maquisard FTP, défenseur au présent de la mémoire antifasciste ;
* Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, ancien cadre du PCF, réprimé pour avoir refusé de porter les armes sous le drapeau de l’OTAN, président du Cpn du PRCF ;
* Georges Gastaud, fils de Résistant, secrétaire national du PRCF, philosophe et écrivain ;
* Vincent Flament, rédacteur en chef du mensuel Initiative communiste, militant internationaliste ;
* Annie Lacroix-Riz, historienne, professeur émérite ; Jacques Coignard, a. secrétaire fédéral PCF des Côtes-d’Armor ;
* Dimitri Manessis, étudiant, syndicaliste, secrétaire des JRCF ;
* Bernard Parquet, agent EDF, a. responsable de l’école nationale du PCF ;
* Jany Sanfelieu, secrétaire à l’organisation du PRCF, ancienne élue du PCF ;
* Antoine Manessis, fils de résistant de l’EAM, responsable de la politique unitaire du PRCF ;
* Daniel Antonini, responsable international du PRCF, a. responsable international du MJCF ;
* Aurélien Djament, chercheur en mathématiques, animateur de la revue théorique marxiste « EtincelleS » ;
* Gérard Six, ouvrier de chez Renault.