24/09/2011 – Flanqués de leurs commis politiques ultra-libéraux ou sociaux-libéraux, MM. les capitalistes ne savent plus à quel saint se vouer pour sauver leur système pourrissant dont la crise aiguë est en voie de chronicisation implosive.
La chute des Bourses se poursuit et tourne à un début de panique: les « remèdes » austéritaires envisagés, outre qu’ils saignent les peuples aux quatre veines, renflouent les surprofits capitalistes, mais menacent le monde d’une récession pire que celle de 1929: car qui achètera les produits si les travailleurs voient régresser massivement les salaires réels, les acquis sociaux, les services publics, pendant que s’écroule l’emploi industriel (Lafarge, Peugeot ) en partance vers les pays où le salariat capitaliste tend vers l’esclavage « à l’ancienne » ?
Mais ce n’est pas tout: l’absurdité POLITIQUE des remèdes de cheval proposés commence à sauter aux yeux des travailleurs les moins conscients. Quoi ! pour « sauver la France », il faudrait réduire à rien sa souveraineté politique et la mettre totalement à la remorque de l’Allemagne (gouvernement européen, convergences tous azimuts avec le modèle allemand comme le propose cyniquement le néo-Munichois Fillon, soumission du budget « français » à la Commission européenne, -c’est-à-dire à Merkel- avant même qu’il ne soit présenté au parlement français élu, viol à répétition du vote souverain de 2005 par lequel le peuple français a dit non à la constitution supranationale ).
Quoi ! Pour « sauver le modèle social français », il faudrait passer à la retraite à 67 ans comme en Allemagne (où en réalité, le patronat lance une campagne sur le thème : travailler à 70 ans et plus !), assécher la Sécu, désosser l’Education nationale, les candidats « socialistes » à la primaire ayant tous rivalisé de faux « réalisme » pour « désendetter la France », sans se demander une seconde s’il fallait payer la « dette » aux banques que le contribuable a sauvées de la déroute en 2008.
Tout cela ressemble à la politique de Gribouille qui se jeta à l’eau pour échapper à une averse ! En un mot, cela n’a plus aucun SENS, sauf si le but est de sauver à tout prix l’accumulation du capital, un but de plus en plus compatible avec le salut de la classe ouvrière, de la nation, et de l’humanité tout court !La question « que faire ? » devient alors lancinante, et chacun doit exposer clairement ses propositions et répondre aux nôtres !On l’a vu, la fausse gauche PS ne propose rien d’autre qu’un accompagnement « de gauche » de l’austérité.
On en voit les effets en Grèce et en Espagne, où le PASOK et le PSOE sont aux manettes. Certes le régime de Sarkozy est vérolé jusqu’à la moelle et l’on peut comprendre ceux qui veulent s’en défaire à tout prix. Mais qu’ils comprennent AUSSI que la politique social-démocrate, non seulement ne règlerait rien de fondamental, mais qu’elle ouvrirait un boulevard à la droite ultra et au FN qui pourront le jour venu descendre ensemble dans la rue, « à la chilienne », pour déstabiliser le pays et promouvoir une rupture fascisante, quand les Hollande, Aubry et Royal seront au bout de leurs bouts de ficelle social-maastrichtiennes.
Quant à Mélenchon et à Pierre Laurent, ils sont prisonniers de leur appartenance commune au « Parti de la gauche européenne », qui les enchaîne au désastreux euro et à la « construction européenne », avec le triste et honteux devoir de promouvoir au quotidien le mensonge éhonté de l’Europe sociale, alors que l’U.E. devient chaque jour plus fascisante et plus patronale (Mélenchon « démocratisera-t-il » l’Europe avec l’aide de Berlusconi ? De Cameron ? De Merkel ? Des gouvernements d’Europe de l’Est qui interdisent les symboles communistes au point que porter une chemise à l’effigie du Che coûte deux ans de taule dans la « libre Pologne » de Walesa ?).
La balle est donc dans le camp des révolutionnaires.
Par exemple, l’heure n’est-elle pas venue pour les francs communistes, indépendamment de la direction euro-béate du PCF, de s’unir dans l’action dans une grande action contre l’U.E. ET contre le funeste euro, de plus en plus vomi par les peuples, de mettre en avant les orientations fédératrices du CNR (dont le programme fut rédigé par Pierre Villon, du PCF), dengager ensemble une campagne pour le socialisme et contre toutes les guerres impérialistes de Sarkozy ?
Refuser l’unité d’action entre groupes communistes, soit en feignant de croire que le PRCF veut sortir de l’euro « et pas » de l’UE (l’un ne va pas sans l’autre et nous l’avons TOUJOURS dit !), ou sous prétexte de « rester à tout prix dans le parti » en privilégiant la carte qu’on a en commun avec Wurtz plutôt que les IDEES qu’on a en commun avec le PRCF, c’est ramer pour la direction du PCF et l’aider à démonter les rails de la lutte des classes. Le PRCF est prêt à tout instant à mettre en place une Convergence d’Action Communiste (notre « CAC » à nous !) privilégiant l’unité d’action sur tous les points qui nous unissent aujourd’hui et tels que nous sommes ! Les travailleurs apprécieraient énormément que désormais, toutes les organisations se réclamant de la fidélité au communisme véritable s’adressent ENSEMBLE à eux devant les usines et dans les manifs populaires de l’Europe.
Voilà ce qu’il faut faire si on veut vraiment AIDER le mouvement populaire à passer à l’offensive ! L’heure est aussi à unir les patriotes républicains et tous les vrais progressistes : militants de l’Arc républicain de progrès, du MPEP, du mouvement pour une Constituante, du P.O.I., militants franchement communistes, nous avons des histoires différentes, et parfois des différends historiques qui ne se règleront pas en trois jours.
Mais si nous voulons réellement sauver la République et aider la classe laborieuse à se sauver elle aussi, il ne faut plus attendre, calculer, mégoter : perturbons cette campagne présidentielle trop bien huilé, organisons en commun une grande action anti-UE, clairement opposée aussi à la dangereuse Le Pen, franchement orientée dans le sens du progrès social, de l’emploi industriel, des services publics, de l’indépendance nationale, du retrait de l’UE, de l’euro et de l’OTAN. Mettons à cette fin au second plan les positionnements électoraux des uns et des autres, organisons un grand meeting unitaire ou une manif sur ces thèmes !
Et si cela paraît encore prématuré (mais la maison brûle !), concertons-nous du moins pour « marcher côte à côte et pour frapper ensemble », selon le mot de Jacques Duclos.Sortir PAR LA PORTE A GAUCHE la France de la prison européenne du capital, mettre en place des traités internationaux progressistes comme l’ALBA latino-américain, cela n’isolerait pas la France : au contraire, notre pays en pleine décomposition morale et politique retrouverait confiance en soi et prestige international, et cela créerait une onde de choc révolutionnaire bien au-delà de l’Europe ! Plus que jamais, quand ils sont pensés à partir des intérêts des travailleurs et CONTRE l’oligarchie, le patriotisme et l’internationalisme sont complémentaires.
Regardons en face la catastrophe que préparent les capitalistes, leur Sarkozy, leur Europe, leur Hollande et leur Merkel. N’ayons pas peur de la rupture révolutionnaire, seule alternative au krach économique, moral, politique, du turbo-capitalisme euro-mondialisé en voie d’implosion.
« On ne peut avancer d’un seul pas si l’on craint de marcher au socialisme », disait Lénine. Ajoutons : « et si l’on craint de sortir de l’UE et de l’euro », si l’on craint de construire l’unité d’action, si l’on ne met pas résolument le service du peuple au dessus de tous les intérêts de partisans, fussent-ils ceux de notre propre organisation.
Fraternellement
- Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF,
- Antoine Manessis, responsable à la politique unitaire du PRCF.