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Le Parti communiste moldave (PCRM), pro-européen, a remporté une victoire écrasante aux élections législatives dimanche 5 avril. Avec 49,93 % des voix recueillies sur la base de 95 % des bulletins dépouillés, il devrait obtenir la majorité absolue au Parlement de cette ancienne république soviétique.
Les Communistes devraient obtenir soixante des cent un sièges de l’Assemblée, organe qui sera chargé d’ici juin, d’élire le prochain président.
Arrivé au pouvoir en 2001, le Parti communiste de Moldavie (PCRM) est en progression de trois points par rapport aux précédentes législatives de 2005, où il avait recueilli 46,1 % des voix (cinquante-cinq sièges). Si ces chiffres se confirment, il manquerait au parti majoritaire un seul siège pour atteindre la majorité des trois cinquièmes (soixante et un députés) requise pour élire le nouveau président. Ce vote doit avoir lieur avant le 8 juin.
A LA FRONTIÈRE DE L’EUROPE
Le président sortant, Vladimir Voronine, a déjà effectué deux mandats et ne peut donc pas se présenter à nouveau pour cette fonction. Lors de la campagne, il a mis en avant son bilan économique positif, bien que le pays reste à ce jour un des plus pauvres d’Europe.
Dans une interview au Courrier des Balkans, cet ancien boulanger, explique qu’il va cependant rester à la tête du PCRM. Il devrait donc continuer à peser sur la politique du pays. Longtemps réputé pro-russe, le PCRM a effectué un tournant vers l’Europe en 2005, après le premier mandat de Vladimir Voronine. Sans pour autant demander l’adhésion à l’UE, comme son voisin roumain, le pays reçoit des aides importantes de sa part.
L’approfondissement des relations avec l’Europe était d’ailleurs un des enjeux du bon déroulement de ce scrutin. Les négociations d’un nouvel accord d’association avaient été repoussées après le scrutin en raison de manquements aux règles démocratiques, comme des pressions sur les médias et des poursuites en justice contre les partis d’opposition.
L’annonce de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a estimé que ces élections étaient dans l’ensemble conformes aux normes internationales, devrait aider la Moldavie dans son rapprochement avec l’UE.
Les trois plus importantes formations de droite du pays arrivent loin derrière le Parti communiste. Le Parti libéral (12,88 %), le Parti libéral-démocrate (12,24%) et Notre Moldavie (9,87 %), ont franchi le seuil des 6 % pour entrer à l’Assemblée. Le taux de participation a été de 59,52 %.
Commentaires de Daniel Antonini :
« Il faut savoir que le PC Moldave est un PC rose pâle. J’ai eu l’occasion de rencontrer un de ses dirigeants à Bruxelles au moment de la guerre d’Irak et sa condamnation de l’agression était plus que tiède. Depuis, comme le souligne l’article, ils pleurent aux portes de l’UE. Il n’en reste pas moins vrai que ce succès électoral, alors que depuis plusieurs semaines, les analystes occidentaux prévoyaient un recul voire carrément une défaite, n’est pas sans signification de la part de la population. »