Le 8 mai 1945, les peuples d’Europe libérés vivaient la liesse inoubliable de la Libération. Mais pendant ce temps, l’appareil intact du colonialisme français faisait tirer sur les foules malgaches et algériennes qui exigeaient leur propre émancipation. Fidèle au 8 mai 1945, qui signifie en métropole la Renaissance de la Nation profanée, le PRCF n’a pas oublié le 8 mai sanglant des ex-colonies françaises.
8 et 9 mai 1945. Le monde triomphe de la barbarie nazie, forme extrême de l’exterminisme capitaliste. Au premier rang des vainqueurs l’Union Soviétique qui le paye lourdement : 27 millions de morts et un pays ravagé par la guerre totale et exterminatrice du IIIe Reich. C’est ce 70ème anniversaire que célèbrent les militants franchement communistes du PRCF. Le 9 mai à Lyon, Paris, Marseille, Lille et ailleurs, rassemblements, dépôts de gerbes, tractages, marqueront cette date historique qui appartient aux peuples. Sous trois angles : le victoire sur le fascisme, le rétablissement de la souveraineté populaire et nationale et le bond en avant du progrès social sous l’égide des ministres communistes de 1945, les Thorez, Croizat, Marcel Paul, François Billoux, Antoine Casanova, Henri Wallon et autre Joliot-Curie.
Ces deux aspects sont évidemment liés : les combattants patriotes et internationalistes des FTP-MOI furent aux côtés de leurs camarades FTPF les ardents défenseurs de la France et des anti-fascistes exemplaires.
La victoire de Stalingrad fut vécue comme une victoire de tous les peuples occupés par les nazis/fascistes, un événement patriotique et internationaliste : le fait déplorable que 57% des Français croient aujourd’hui que les USA, tard venus dans la guerre, sont les principaux vainqueurs de Hitler, alors que l’Angleterre et l’URSS ont, surtout cette dernière, assumé et de très, très loin, le poids principal de la résistance et de la victoire, en dit long sur la manière dont l’histoire est aujourd’hui « enseignée » dans notre pays vassalisé.
Stalingrad comme 1789 appartient à la France et au monde et la Commune de Paris au patrimoine national et au mouvement ouvrier universel.
Le 8 et 9 mai est l’anniversaire d’une victoire….ce qui veut dire aussi d’une défaite. Défaite du nazisme/fascisme, défaite de l’impérialisme allemand, défaite en France des capitalistes qui avaient, en tant que classe, fait le choix de la Kollaboration.Victoire du mouvement ouvrier qui fut le fer de lance des Résistances nationales dans tous les pays occupés, et des avant-gardes du mouvement ouvrier qu’étaient les partis communistes. Victoire qui par le rapport de forces qu’elle instaurait a permis les conquêtes sociales du programme de Conseil National de la Résistance Les jours heureux : nationalisation de Renault, de la SNECMA, d’EDF, retraites par répartition, statuts et conventions collectives, Code du travail, Sécurité sociale, Justice des mineurs, Comité d’entreprise, bref, tout ce que les coalisés de la nouvelle Europe allemande, MEDEF, CAC-40, PS et UMP, démolissent ensemble.
Aujourd’hui nous célébrons les 8 et 9 mai avec d’autant plus de force que, de nouveau, la nation républicaine et populaire est menacée de dissolution, d’euro-dissolution dans le cadre d’une prison des peuples supranationale, anti-ouvrière, anticommuniste, russophobe, belliciste et anti-démocratique, l’Union Européenne bientôt doublée de l’Union transatlantique exigée par l’impérialisme US. L’UE et son euro sont, comme l’OTAN, des constructions économiques, politiques et institutionnelles au service exclusif du très grand capital. C’est pourquoi le PRCF et les Assises du communisme appellent à un rassemblement à Paris le 30 mai pour sortir de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme.
L’autre 8 mai 1945
Le 8 et 9 mai nous commémorons aussi des événements qui furent à l’origine du mouvement de libération nationale dans le Tiers-Monde, comme le guerre d’Indochine(1946) et son cortège de carnage accompli par les troupes des impérialistes français, le soulèvement et l’horrible répression de Sétif en Algérie (1945) ou l’immense massacre des Malgaches révoltés à Madagascar (1947) . Dans ces trois pays c’est l’impérialisme et le colonialisme français qui, refusant de lâcher prise, oppriment, torturent, massacrent. Et finalement après des années de guerre et de crimes, les peuples triompheront et la libération nationale s’imposera avec l’appui de ce « grand arrière » qu’était alors l’URSS pour les peuples en lutte. Les communistes français ont combattu ces guerres coloniales – dès les années vingt contre la guerre du Rif – avec courage et détermination, certains d’entre eux le payant de leur vie, de prison, de tortures : et nous honorons toujours les noms d’Henri Alleg, membre du comité de parrainage du PRCF, et d’Henri Martin, récemment décédé. Les communistes ont toujours compris et dit que la libération des autres peuples était la condition de la libération du peuple français, « Un pays qui en opprime un autre ne saurait être libre » comme l’avaient écrit Marx et Engels .
Combattre l’impérialisme français aujourd’hui dans ses aventures guerrières néo-coloniales en Libye, en Irak, En Syrie, au Mali, en Côte d’Ivoire, c’est plus que jamais s’affirmer patriote et internationaliste. Dien-Bien-Phû fut ainsi une victoire vietnamienne mais aussi une victoire du peuple français héritier de 1789 et de la Commune, une victoire de la classe ouvrière française contre son propre impérialisme, ses propres exploiteurs, ses propres « saigneurs de la guerre »: « l’ennemi principal est dans ton propre pays » comme le disait le communiste allemand Karl Liebknecht. C’est encore plus vrai aujourd’hui où du même mouvement, et sous couvert de construction euro-atlantique, l’impérialisme français détruit des peuples étrangers (ingérences caractérisées en Syrie, Ukraine, Afrique francophone, Libye) ET son propre pays dont il arase les institutions républicaines et laïques, les acquis sociaux, le « produire en France », la langue (arrachée subrepticement au profit d’un basculement galopant vers le tout-anglais), la souveraineté et la conscience nationale, défigurée en xénophobie.
C’est pourquoi le PRCF brandit les deux drapeaux révolutionnaires créés au cours de notre histoire : le drapeau tricolore de la grande Révolution des Sans-Culottes et de Robespierre, le drapeau des Résistants, mais aussi le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau, ces deux drapeaux unis et non opposés l’un à l’autre, tous deux symboles du Front Antifasciste, Populaire et Patriotique qu’il faut construire contre les deux drapeaux de la destruction et de la honte nationale, le drapeau bleu-marine et le drapeau bleu-marial de l’UE. Du même mouvement, combattons l’impérialisme français, cette oligarchie qui soumet et détruit la France tout en opprimant les autres peuples.
Avec le PRCF, avec les communistes célébrez partout le 8/9 mai et rendez-vous à Paris le 30 mai pour inviter la France à sortir de l’euro, de l’UE atlantique dans la perspective du socialisme pour notre pays.
Par A Manessis