Refusons ensemble la criminalisation négationniste du communisme historique.
Une déclaration du C.I.S.C.
C’est le 7 avril 1961 que le pilote d’essai et militant communiste Youri Gagarine inaugurait l’ère des vols spatiaux habités en faisant le tour de la Terre dans une capsule mise en orbite par les ingénieurs soviétiques.
A l’epoque, tout le monde sur terre, du vieux travailleur finissant sa vie en observant le ciel etoile, au jeune garçon revant de participer a la conquete spatiale, s’efforçait de reperer dans le ciel nocturne le passage des celebres «spoutniks», que la presse appelait aussi, affectueusement, «bip-bip» ou «bebes-lunes»…
Face au defi scientifique sovietique, les etats-unis de kennedy allaient devoir sortir de leur lethargie scientifique et engager la competition spatiale qui a produit, directement ou pas, nombre des grandes novations technologiques dont beneficie notre epoque.
Mais bien au-dela de la conquete spatiale, les travailleurs qui vivaient en cette annee 1961 (y compris ceux qui ne votaient pas communiste!) Etaient fiers que le front pionnier de l’espace extra-atmospherique ait ete pacifiquement ouvert par l’urss, sur laquelle flottait le drapeau rouge frappe de l’embleme ouvrier et paysan. Un pays qui tenait tete au capitalisme, qui avait liquide le chomage, socialise les banques et la grande industrie, rendu gratuit l’acces a l’universite et aux soins medicaux. Un pays qui, malgre ses contradictions, etait invariablement du cote des travailleurs exploites et des peuples opprimes. Un pays, dont c. De gaulle, faisant reference au role primordial de l’armee rouge dans l’ecrasement du nazisme, disait en 1966: «les français savent que la russie sovietique a joue le role principal dans leur liberation».
Et en effet, tant qu’il y avait sur terre un camp socialiste, il était impossible aux capitalistes d’écraser à leur guise les travailleurs et leurs syndicats: au contraire, pour «endiguer» le socialisme, qui s’édifiait alors de Berlin à Hanoï et de Pékin à La Havane, les capitalistes étaient forcés de faire des concessions aux salariés, -et là se trouve sans doute le vrai ressort géopolitique des prétendues «Trente Glorieuses». De même était-il impossible aux impérialistes de faire régner, comme aujourd’hui, l’ordre brutal de la canonnière et du «droit d’ingérence», si bien que le monde était alors porté par le grand élan de la décolonisation: du reste, les forces impérialistes n’allaient pas tarder à connaître, au Vietnam, une défaite historique qui donna le signal de leur contre-offensive historique mondiale contre le camp progressiste.
Le moins qu’on puisse dire est que le monde a bien change… Dans le mauvais sens depuis le vol de gagarine…. La chute de la rda, dont on voudrait faire accroire qu’elle fut un «grand bouleversement democratique», reste le symbole majeur d’une contre-revolution qui s’est traduite par d’immenses regressions. Pas seulement dans les pays de l’est livres aux predations capitalistes et a une recolonisation meme pas deguisee; pas seulement dans les pays du sud, rendus aux interventions des faucons obama, sarkozy, cameron et cie, de l’afghanistan a la libye en passant par l’irak et la cote d’ivoire; pas seulement dans les pays europeens, ou la souverainete des nations et les conquetes sociales d’apres-guerre sont methodiquement detruites par l’u.e. expansionniste du capital; pas seulement en france, ou le pouvoir fascisant de l’ump a reçu mandat du medef pour «demanteler le programme du c.n.r.. Mais dans le monde entier ou, de fukushima aux millions de chomeurs laisses pour compte par la crise capitaliste, l’humanite livree aux horreurs du «tout profit» eprouve ce qu’il en coute d’avoir pris un tournant reactionnaire mondial pour une «revolution democratique».
Quant à la conquête spatiale, si le capitalisme aujourd’hui prédominant continue de confisquer et de brider la science et la technique, elle n’a pas que des beaux jours devant elle: les Etats-Unis ne cessent de raboter les crédits de la NASA, de privatiser ses plus belles réalisations, et les futurs cosmonautes américains seront mis sur orbite par un lanceur russe datant de l’ère soviétique… Décidément, la «nostalgie» n’est plus ce qu’elle était!
Cependant le sourire éclatant de Gagarine continue de narguer notre époque contre-révolutionnaire : dans les ex-pays socialistes, la majorité de la population a compris que, quelles qu’aient pu être les limites de la première expérience socialiste de l’histoire, le bilan de la restauration capitaliste est catastrophiquement négatif: sondage après sondage, les citoyens russes, est-allemands, hongrois, yougoslaves, déclarent, TOUTES COMPARAISONS FAITES, que oui, «c’était mieux avant», quand les capitalistes et le FMI du sieur Strauss-Kahn n’étaient pas encore devenus les maîtres absolus de l’Etat et des entreprises. C’est pourquoi l’UE s’efforce de criminaliser l’histoire du communisme, de réhabiliter le fascisme et la collaboration.
Mais cet euro-maccarthysme, qui se traduit par la mise hors la loi des P.C. est-européens et par une complaisance honteuse envers l’extrême droite, prouve a contrario combien les forces anticommunistes sont sur la défensive, suite au discrédit croissant du système capitaliste et de sa très dictatoriale U.E.. Car une large majorité de la population rejette désormais l’intégtration européenne issue du Traité de Maastricht, lequel sanctionnait le nouveau rapport des forces résultant de l’implosion de l’Europe socialiste.
De grands affrontements de classes ont eu, et auront lieu contre le funeste plan d’austérité européen mis en place pour «sauver l’euro»… et broyer les peuples. Et pour donner un sens progressiste à ces luttes, pour ne pas laisser les fascistes et l’ultra-droite récupérer le mécontentement populaire en jouant sur la xénophobie, il est vital que tous les vrais progressistes, et plus seulement les militants fidèles au combat de Lénine, REJETTENT LA PROPAGANDE ANTICOMMUNISTE ET ANTISOVIETIQUE qui envahit l’école et les médias, pour ouvrir un débat sérieux sur l’histoire du Mouvement communiste international.
Dans ce monde livré à la fascisation, aux guerres impérialistes, aux crises à répétition, à l’irresponsabilité des transnationales, retentit et retentira plus que jamais, la brûlante interrogation de Rosa Luxemburg: «socialisme ou barbarie?»; déjà les communistes cubains, initiateurs avec le Venezuela bolivarien de l’Alternative bolivarienne des Amériques, prolongent l’incontournable question de Rosa en s’écriant «socialismo o morir, patria o muerte!», rattachant ainsi les luttes anticapitalistes au grand combat mondial pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, un droit actuellement violé de Tripoli à Abidjan, sans oublier notre propre pays, dont l’indépendance nationale et l’héritage progressiste sont sacrifiés sur l’autel de la construction européenne supranationale.
Il est bien rare que l’histoire avance en ligne droite et il n’est pas de révolution sans risque de contre-révolution. Mais comme la bataille de Marathon, la Révolution copernicienne, Valmy et Stalingrad, la grandiose aventure ouverte par Gagarine et par l’ingénieur aéronauticien Tsiolkovski, reste à jamais gravée dans le livre d’or du progrès humain. Laissons donc les minuscules Poutine, Merkel, BHL, Sarko, Glucksmann, etc. célébrer sordidement leur victoire à la Pyrrhus sur la première expérience socialiste de l’histoire: ces personnages lugubres appartiennent déjà au passé alors que le nom de Youri Gagarine brillera au firmament aussi longtemps qu’il y aura des hommes et des enfants pour contempler le ciel étoilé et garder au cœur le devoir impérieux de faire progresser leur espèce.
POUR LE CISC, COMITE INTERNATIONALISTE POUR LA SOLIDARITE DE CLASSE
(présidents d’honneur, Henri Alleg, Margot Honecker, Mumia Abu-Jamal),
- Désiré Marle
- Georges Gastaud
- Vincent Flament
- Stéphane Dubois.