Un technicien de France Télécom s’est suicidé dans la nuit du 29 au 30 août. Ce père de famille de trois enfants était un militant du syndicat CFDT. Il travaillait pour le haut débit à Lannion dans les Côtes d’Armor. C’est le 21ème suicide au sein de l’entreprise depuis le début 2008.
Une fois de plus, les syndicats dénoncent « le management par la terreur » et « la surcharge de travail ». Le stress et la souffrance au travail des salariés de France Telecom semble être un problème de santé récurrent : en cause selon les syndicats, les fermetures de sites, les mutations forcées, les suppressions d’emplois, les changements de métiers, le management par l’intimidation et la pression de l’encadrement pour atteindre les objectifs. « Aujourd’hui, dans l’entreprise, les gens se sentent désemparés.C’est lié à la volonté de la direction que le management soit tourné vers les objectifs, sans prendre en compte le facteur humain » déclarait il y a quelques semaines Patrick Diochet de la CFTC.
Quatre suicides cet été
Cet été, trois autres salariés de France Télécom se sont donnés la mort. Début août, un jeune technicien de 28 ans travaillant à Besançon a mis fin à ses jours. Mi-juillet, un autre salarié de Marseille cette fois s’est suicidé. Il a laissé une lettre dans laquelle il dénonce ses conditions de travail et un « management par la terreur ». Dans sa lettre d’adieu, le salarié dénonce sans équivoque la pression et la surcharge de travail dont il est victime, et qui le poussent à passer à l’acte.
Les syndicats lancent un appel de détresse
Les six syndicats de France Télécom ont rencontré le DRH du groupe, Olivier Barberot, le 25 août. Ils ont parlé de la souffrance au travail. Les syndicats demandent que « l’entreprise prenne enfin en considération autre chose que la seule rentabilité financière de court terme dans ses choix de gestion ».
La direction de France Telecom affirme “être pleinement consciente de la nécessité de renforcer la prévention des risques psycho-sociaux” et s’engage à faire des propositions pour lutter contre le mal être et les suicides au travail. Elle souhaite notamment ouvrir des négociations autour de l’accord interprofessionnel sur le stress, renforcer les équipes médicales et sociales, améliorer les moyens des ressources humaines de proximité et mettre sur pied des mesures d’accompagnement en cas d’évolution de l’organisation du groupe.
Réunion le 10 septembre
Ces propositions seront présentées dans le détail lors d’une réunion du comité national d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, prévue jeudi prochain. Ce jour-là, les syndicats de France Télécom appellent à une « journée d’initiatives et d’actions ».
France Télécom emploie 102.254 salariés.
Mikaël Roparz