A PROPOS DE L’AFFAIRE BURGAUD
DE QUEL EGOUT
SORTENT CE GENRE DE PERSONNAGES!
C’est la haine qui m’a serré à la gorge ce matin en lisant la Voix du Nord (datée du 4 février 2008).Comme chacun sait, Sarkozy, comme il le fait depuis des années, a décidé de supprimer les juges d’instruction faisant par là un pas de plus dans la fascisation du régime. Pour cela, il se sert du procès fait par le Conseil Supérieur de la Magistrature au juge Burgaud. Le but de l’opération est simple, faire porter à Burgaud et lui seul le poids du – comme disent les journalistes – désastre judiciaire d’Outreau et en même temps de faire la peau des juges d’instruction. Ces juges d’instruction, représentent un minimum de garantie d’impartialité et donc de démocratie. Ils sont des représentants des institutions républicaines issues de la Révolution (par opposition au système anglo-saxon, qu’on veut nous imposer). Leur suppressioon mettra l’instruction aux ordres du Ministre de la justice, donc du Président, puisqu’il apparait de plus en plus que c’est son conseiller justice qui est le véritable ministre.
Pour revenir à l’affaire Burgaud, le tour de passe-passe est d’escamoter le rôle des très nombreux magistrats qui ont couvert jusqu’à la nausée Burgaud.
C’est dans ce contexte, que s’exprime Monsieur Didier Beauvais, ancien président de la chambre de l’instruction, dont – je cite la Voix du Nord -: « le naturel, la forme de désinvolture avec laquelle il insiste est déconcertante ».
Ce Monsieur – selon le rédacteur de la Voix du Nord – indique pour justifier son dramatique manque de conscience professionnelle, ainsi que celle de tous ceux qui ont abondé dans son sens, que « après tout, le juge Burgaud et tous ceux qui étaient chargés de contrôler son travail avaient la meilleure des excuses pour y croire« .
Voici la citation de la déclaration de ce Monsieur: » Nous connaissions ces soirées habituelles, à Boulogne ou à Avesnes-sur-Helpes. Des soirées-bière où on invite les voisins, on boit beaucoup, on joue aux cartes ou au jeu de l’oie, et où le gageant peut choisir une petite fille, avec l’accord des parents. Là-bas, ce ne sont pas des psychologues qu’il faut envoyer, mais des sociologues ou des ethnologues ».
Le journaliste conclu avec justesse: » Où est-il allé cherché ces certitudes? Avait-il besoin de telles broderies pour défendre le juge Burgaud? Pour se défendre lui-même?... »
Il est clair, que ce que fait ce Monsieur « tranquille, embonpoint, barbe taillée sous une ronde calvitie » comme le décrit la Voix du Nord garde – comme malheureusement beaucoup de magistrats – une vision 19ème siècle de la classe ouvrière. Pour ces gens – et j’en ai fait l’expérience concrète, puisque pendant 9 ans j’ai fréquenté les palais de justice du département du Nord pour rencontrer les jeunes consommateurs de drogues dans le cadre du dispositif des injonctions thérapeutiques et leur proposer après consultation un suivi médical – les pauvres, c’est à dire les travailleurs, sont alcooliques, pervers, fainéants, violeurs d’enfants et j’en passe…. Et c’est sur ces idées ignobles autant que stupides, des idées de classe, de celle des riches qu’ils rendent la justice, « au nom du Peuple Français »!
Il s’agit bien d’une justice de classe: les pauvres, les travailleurs sont des présumés coupables et les riches des présumés innocents. Heureusement, il existe des magistrats qui rendent une vraie justice et ceci en renonçant le plus souvent à leur carrière.
Merci à la Voix du Nord et au journaliste Eric Dussart d’avoir clairement mis en évidence cette ignominie.
Docteur Jacques Lacaze