De Guy Poussy,
Sarkozy a choisi la période des congés pour lancer une vaste opération de diversion. Son discours de Grenoble le 30 juillet dernier, intrinsèquement « pétainiste », dans lequel il déclarait la guerre à la délinquance à la violence urbaine, a tracé la route. Depuis la garde rapprochée, à la tête de laquelle se trouve le ministre de l’intérieur occupe les médias en multipliant les opérations coups de poings, en particulier contre les rom, ainsi que tous les étrangers désignés comme boucs émissaires.
A première vue cette opération diversion a déjà permis de désactualiser l’affaire WOERT- BETTANCOURT, ainsi que la contre réforme du système des retraites décidée par le pouvoir. Par ailleurs un climat de violence sert à accélérer la mise en œuvre de la politique de régression sociale et démocratique mise en œuvre par Sarkozy.
La logistique est en place mais son succès n’est pas garanti. Pour la mettre en échec il conviendrait avant tout de se défaire de tout angélisme, de regarder la réalité en face, de tenir un langage lucide et de vérité. S’agissant de la délinquance, et de l’insécurité les chiffres et les faits montrent qu’elles s’aggravent. Lorsque lance roquettes et fusils d’assaut sont maintenant utilisés lors de braquages, ou pour tirer sur des policiers, ou des bus, cela signifie que des bandes armées font de plus en plus preuve de violence, et de détermination. Il est incontestable que les zones de non droit ou règne la voyoucratie s’étendent dangereusement.
Pour les personnes qui doivent subir la loi de ces chefs de bandes incendiaires, cette situation est insupportable. Concernant l’origine de ces armes de guerre, le pouvoir se tait POURQUOI ? Les faits et les chiffres attestent de l’échec de la politique dite de sécurité suivie depuis des années, en particulier ces huit années ou Sarkozy est aux manettes d’abord comme ministre de l’intérieur puis comme Président de la République. Il ne cesse de gesticuler, de brandir des déclarations de guerre. C’est de politique qu’il convient de changer. Pour reconquérir les zones de non droit la présence de tous les services publics est indispensable. Les priorités fondamentales et urgentes étant, avec des écoles qui ne soient pas des lieux d’échec, l’éducation, la formation professionnelle et l’apprentissage de vrais métiers débouchant sur des emplois stables et correctement rémunérés.
C’est la généralisation des maisons de la parentalité. C’est une police bien formée, purgée de ses cow boys ripoux et racistes intégrés dans les cités et les quartiers, et au service de la population. Les ados, les jeunes n’ont pas à être flattés ni excusés. Invités à se débrouiller seul, devenir trafiquant de drogue, incendier la voiture de son voisin, l’école ou le gymnase de son quartier n’est pas un acte révolutionnaire.
Ces actes criminels ne peuvent pas être non plus assimilés au combat de l’intifada palestinienne contre l’occupation israélienne. Dans ces cités souvent désertés par les organisations politiques et syndicales se réclamant de la lutte de classe, ou le vandalisme, la terreur des petits caids se sont installés, il reste des jeunes , des femmes, des hommes prenant courageusement position. Ils n’ont pas peur. Ils exigent la sécurité des personnes et de leurs modestes biens. C’est sur eux qu’il convient de s’appuyer pour isoler les chefs de bandes mafieux. Avec eux il convient de favoriser la vie associative laique, refuser le communautarisme et l’intégrisme qui profite de la situation actuelle. Avec eux une politique de logements décents doit être mise en œuvre pour dire NON aux ghettos de misère, et à l’apartheid instauré par tous les gouvernements depuis les années cinquante.
L’argent existe pour résoudre un problème d’une ampleur nationale. Il convient de le prendre là ou il est, et prolifère. Jamais les profits des banques et des grandes entreprises, le racket du travail par les actionnaires n’ont été aussi dévastateurs. Seul la lutte et le rassemblement intergénérationnel, des jeunes, des travailleurs manuels et intellectuels, des chômeurs, des retraités, pourra imposer d’autres choix politiques, sociaux , économiques. Les enseignements d’une situation gravement détériorée devraient être rapidement tirés. Rien ne se fera sans l’intervention du peuple. Prochains rendez vous le 3 septembre place de la République. Le 7 septembre devant l’assemblée nationale
Le 17août 2010.