Nous re-publions notre commentaire indigné de l’émission anticommuniste, et par moment carrément fascisante, Apocalypse, dont le but n’est pas d’analyser objectivement la seconde guerre mondiale mais d’amalgamer odieusement l’URSS et Hitler, les résistants communistes et leurs assassins nazis.
Les mensonges par omission, explications superficielles et diffamations antisoviétiques forment l’essentiel du 1er volet de l’émission Apocalypse de France 2, signée I. Clark et D. Costelle : pas un mot sur le rôle du grand capital allemand dans le financement continu du parti nazi, tout se passe comme si un fanatique de bas étage avait pris le pouvoir en Allemagne sans l’appui déterminé et constant du grand patronat et de la haute finance
Calomnies contre le P.C. d’Allemagne, qui n’a cessé d’appeler au front uni contre les nazis, et que le SPD a combattu avec violence, alors que ce parti s’est littéralement couché devant les nazis ; pas un mot sur la résistance héroïque des communistes allemands, de Honecker à Thälmann, qui finira assassiné dans les geôles nazies
Pas un mot sur la guerre d’Espagne, alors que les dirigeants français, Blum en tête, décrétèrent la « non-intervention », laissant Franco, Mussolini et Hitler étrangler la République et achever à leur avantage ce premier acte de l’agression fasciste mondiale en préparation
Edulcoration totale de la signification de classe du Pacte de Munich, présenté à l’antenne comme résultant du manque de caractère des gouvernants anglo-français ; les accords de Munich résultaient pourtant clairement d’une stratégie antisoviétique visant à tourner Hitler contre l’ennemi n°1 désigné par toutes les bourgeoisies d’Europe, l’URSS ouvrière et paysanne.
Impasse totale sur la répression anticommuniste massive qui, peine de mort à l’appui, frappa les militants du PCF dès 1939 ; le gouvernement « français » faisait alors la guerre aux militants ouvriers français, mais les partis représentés au parlement, SFIO comprise, ouvriront ensemble les portes du gouvernement à Pétain, à Laval et aux autres collabos et antisémites, tout en laissant les Allemands attaquer la Pologne sans rien tenter de sérieux contre Hitler ; les téléspectateurs ne sauront donc pas que le PCF, seul parti a avoir dénoncé la « non-intervention » en Espagne et la politique de Munich, avait été interdit depuis 1939 et que les communistes, durement réprimés par la police de leur pays, organisèrent pourtant la première résistance armée et les premiers sabotages militaires (mise en place de l’Organisation Spéciale, sabotages de R. Landini en zone Sud, organisation par l’U.E.C., avec la participation du jeune G. Moquet, de la première manifestation patriotique (réprimée de manière sanglante) du 11 novembre 40 à l’Etoile.
Déformation grossière de la signification du pacte germano-soviétique : mensongèrement présenté comme une alliance offensive de Staline avec Hitler pour « se partager l’Europe », ce « pacte de non-agression » fut la conséquence directe du refus obstiné des gouvernements Anglo-Français d’accepter la proposition mille fois réitérée par Moscou de ranimer l’alliance anglo-franco-russe de 1914 (dite « alliance de revers »), de manière à encercler et à paralyser l’agresseur nazi ; en signant ce pacte, l’URSS a eu pour objectif légitime de ne pas avoir à se battre sur deux fronts ; en effet, l’URSS était également menacés d’invasion imminente par le militarisme japonais qui convoitait la Sibérie et avait signé avec Hitler le « Pacte anti-Komintern »; en outre, l’URSS a voulu ainsi conjurer la formation à son encontre d’une alliance anticommuniste mondiale (les USA ayant déclaré leur neutralité face à Hitler) ; le pacte a évité l’agression japonaise, car il a détourné le Japon d’une tentative immédiate d’invasion de l’URSS ; les Soviétiques voyaient clair sur le double jeu des Occidentaux à leur égard ; peu de temps plus tard, alors que l’armée française commandée par Gamelin restait quasi-immobile face à la Wehrmacht sur la ligne Maginot, l’état-major français trouvera le moyen d’envoyer un corps expéditionnaire en Finlande pour affronter… l’Armée rouge !
Absence totale d’analyse du rôle trouble du gouvernement polonais semi-fasciste qui, par anticommunisme, préfèrera la certitude de la défaite face aux nazis, plutôt que d’accéder à la demande officielle de Moscou d’entrer sur le territoire polonais en cas d’invasion nazi, pour pouvoir se porter sans retard au contact de l’envahisseur allemand ; si le pacte germano-soviétique n’avait pas été signé en septembre 1939, la seule conséquence de cette non-signature eût été que Hitler eût envahi la Pologne jusqu’aux frontières de l’URSS, et que celle-ci fût restée seule face aux nazis pendant que le gouvernements français, anglais (objet de démarches de Hitler pour une paix séparée) et états-uniens, seraient restés spectateurs, si ce n’est pire, de la curée antisoviétique germano-nippone en préparation (le slogan du comité des Forges, ancêtre de l’UIMM, était : « plutôt Hitler que le Front populaire »)
La proposition adressée au gouvernement français par le PCF interdit pour appeler notre peuple à la résistance de masse sont entièrement passées sous silence.
Bref, la signification de classe de la Seconde Guerre mondiale est cachée, voire inversée par cette émission pseudo-historique qui n’apporte aucune information nouvelle, ne propose que des explications superficielles et indigentes du conflit et reprend tous les poncifs antisoviétiques traditionnels.
Pourtant l’histoire a tranché : la victoire de 1945 fut d’abord, au prix de 25 millions de morts, celle de l’URSS et des communistes de tous les pays, celle des démocrates antifascistes, celle des patriotes bourgeois comme De Gaulle ; celle également de la Coalition anti-hitlérienne, l’Angleterre ayant finalement décliné la paix séparée proposée par Hitler, et les dirigeants US, qui n’ouvrirent le second front qu’après la victoire soviétique décisive de Stalingrad ; ce qui fit dire à De Gaulle : « les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération »..
A la suite du 9 mai 1945 et de la défaite de sa phalange de choc, l’impérialisme allemand, le capitalisme mondial fut mis sur la défensive ; un camp socialiste européen puis mondial se forma autour de l’URSS, devenue deuxième puissance mondiale ; le mouvement pour la décolonisation se développa avec l’appui du camp socialiste. En Occident, et notamment en France, où le PCF était auréolé par son rôle pionnier et central dans la résistance armée, de grands acquis sociaux furent concédés par le capital à la classe ouvrière pour endiguer l’influence sur le monde.
Aujourd’hui que l’URSS, prise en tenailles entre le liquidateur Gorbatchev et la croisade des USA contre « l’Empire du mal », a été détruite, les battus de 1945 veulent prendre leur revanche ; ils veulent criminaliser l’histoire du communisme à l’échelle mondiale pour conjurer la contestation populaire qui monte contre la mondialisation capitaliste en crise. Ils détruisent l’indépendance nationale chèrement reconquise par les peuples en 1945 pour construire un Empire ultra-réactionnaire du grand capital sous le nom d’Union européenne ; et celle-ci, poussée par l’impérialisme US, a entrepris d’encercler à nouveau la Russie, avec l’appui de l’OTAN présent des pays baltes à la Géorgie,.
En France, profitant de l’affaiblissement du mouvement communiste qui a résulté de la mutation du PCF en appendice de la social-eurocratie, le haut patronat et son gouvernement, dirigé par un héritier de l’aristocratie hongroise horthyste alliée à Hitler, s’efforcent de « démanteler le programme du Conseil national de la Résistance », comme les y appelle le grand patron D. Kessler (Challenge, nov. 2007). Ils réactivent sans relâche l’anticommunisme et l’antisoviétisme pour mieux briser la Sécu et les retraites par répartition mises en place par A. Croizat, les services publics et l’industrie nationalisée (installés par M. Paul), le statut de la fonction publique institué par M. Thorez, l’Education nationale remise en selle en 1945 par Henri Wallon, la Recherche publique relancée par Joliot-Curie, toutes les conquêtes sociales du gouvernement de 1945 présidé par le Général De Gaulle avec la participation du PCF, alors premier parti de France.
Plus que jamais, le PRCF appelle donc les communistes français, y compris les membres du PCF que leur direction laisse sans riposte organisée face à la criminalisation du communisme qui monte à l’occasion du 20ème anniversaire de la rupture de la frontière berlinoise de la RDA, à:
_ engager ensemble une action forte de riposte à l’euro-maccarthysme qui vise à donner leur revanche aux forces de classe vaincues en 1945 par la coalition antifasciste ;
_ agir ensemble pour que la France, menacée de mort par l’intégration capitaliste européenne, rompe avec l’UE, ce nouveau Reich pseudo-démocratique, destiné à broyer les nations et les acquis populaires ;
_ agir avec les autres forces progressistes et patriotiques pour réactualiser le programme du CNR, seule base possible pour une alternative immédiate progressiste, patriotique, pacifique et antifasciste à l’actuelle politique qui détruit notre pays. Alternative qui ouvrira si notre peuple le veut la perspective du socialisme pour la France.