Le PRCF se fait un devoir de relayer l’appel de 20 secrétaires fédéraux du PCF concernant le débat en cours dans ce parti au sujet de la désignation du candidat qu’il appuiera aux présidentielles.
Nous ne pouvons que comprendre l’émotion créée dans les rangs du PCF par la déclaration de Pierre Laurent en faveur de Mélenchon. Cette pré-décision, qui montre où en est le débat démocratique dans le PCF muté, est d’autant plus préoccupante que Mélenchon s’est posé en défenseur de l’euro dans la dernière période et que, avec le feu vert semble-t-il du PCF national, il a appelé Sarkozy à faire la guerre contre le peuple libyen, actuellement pilonné par les bombardements français et otaniens.
Le PRCF, dont pratiquement tous les fondateurs ont donné des dizaines d’années de vie militantes au PCF et ont combattu, de manière pionnière les dérives réformistes et « euroconstructives » de ce parti, n’est évidemment pas indifférent aux discussions internes de ce parti, d’autant que le PRCF laisse la liberté à ceux de ses membres qui pensent que c’est utile localement, de conserver leur carte du PCF.
Mais encore une fois, le PRCF émet l’avis que faire porter toute la discussion sur le choix du candidat « ne fait pas le compte » pour ceux qui se préoccupent de restaurer l’identité communiste. Évoquer le danger de la réforme territoriale ou la politique de Sarkozy sans parler du plan « euro plus », qui détruit les acquis sociaux dans toute l’Europe et qui crucifie notamment la Grèce et l’Espagne, sans évoquer les cinq interventions impérialistes dans lesquelles est engagée la France, sans mettre au cœur de la campagne la défense des acquis du CNR et l’urgente sortie de la France, en danger de mort en tant que nation, de cette prison des peuples que sont l’OTAN et l’Union européenne, ne peut contribuer à placer le débat sur le CONTENU DE CLASSE sur lequel se joue tout entière la question de la renaissance du parti communiste.
C’est d’autant plus nécessaire que désormais, Monsieur Pierre Laurent, préside cet appendice de l’Internationale socialiste qu’est le « Parti de la gauche européenne » (PGE) et qu’à ce titre, avec son ami, l’eurodéputé à vie Francis Wurtz, le PCF-PGE est devenu le meilleur défenseur de l’euro, reniant la campagne conduite en 1992 par G. Marchais contre la monnaie unique : et à quoi bon pleurer sur le pouvoir d’achat des travailleurs si l’on ne combat pas l’euro, cette machine de guerre contre les acquis populaire et contre l’emploi industriel des ouvriers ? C’est en combattant clairement l’euro et l’UE qu’une véritable candidature communiste associant les communistes du dedans et du dehors pourrait faire un tabac dans la classe ouvrière au lieu d’abandonner le drapeau de l’indépendance nationale à la dangereuse Marine Le Pen.
Il est également lamentable que certains des candidats à la candidature, membres du PCF, continuent aveuglément de refuser toute action commune avec le PRCF (ce n’est pas le cas d’autres membres anti-mutants de ce parti, et nous nous en félicitons !). Alors que Laurent et Cie prennent appui sur Mélenchon, donc sur l’extérieur du PCF, pour liquider ce qui reste du grand parti du Front populaire et de la Résistance, il est dramatique d’aveuglement et de sectarisme que certains grands « politiques » communistes cultivent le sectarisme à l’égard de militants communistes sans reproches qui ont la plupart du temps été écartés du PCF par les dirigeants mutants et refondateurs. Sur une telle voie d’exclusive qui divisent les vrais communistes entre cartés et non cartés au PCF alors que la direction mutante va chercher du renfort à l’extérieur pour préparer la transformation prochaine du PCF en « Linke » à la française, il n’y aura ni sursaut interne ni résistance efficace.
Plus que jamais, le PRCF propose à tous les vrais communistes, y compris aux secrétaires fédéraux qui sont réellement soucieux d’identité communiste, d’engager l’action commune contre le capital et contre l’UE, sans patauger plus longuement dans l’illusion social-démocrate de « l’Europe sociale » et de la « gestion démocratique de la Banque européenne », une illusion qui creuse le lit des fascistes.
Allons ensemble à la porte des boîtes sur le contenu de classe, sur le combat anti-UE, sur le combat contre les guerres impérialistes, camarades, là est la voie de la véritable renaissance communiste, avec le retour toujours possible à un grand parti communiste de masse et d’avant-garde dans notre pays en crise lourde !
Bien évidemment, le PRCF est prêt en permanence à toute discussion utile avec les signataires de l’appel des secrétaires fédéraux.
* Georges Hage, président d’honneur du PRCF, ancien doyen de l’Assemblée nationale, toujours adhérent au PCF
* Léon Landini, président du PRCF, adhérent au PCF de 1942 à 1995…, ancien officier FTP-MOI, grand mutilé de guerre
* Jean-Pierre Hemmen, président du CPN du PRCF, fils de Fusillé de la Résistance, réprimé pour avoir refusé de servir sous les ordres de l’OTAN, adhérent du PCF de 1954… à 1995…
* Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, adhérent au PCF de 1972 à 2004,
* Pierre Pranchère, ancien FTPF, ancien député du PCF, membre du PCF de… à …
* Jacques Coignard, ancien secrétaire fédéral du PCF en Côtes-d’Armor
* Antoine Manessis, responsable à l’action unitaire du PRCF, membre du PCF de 1968… à 1982…
* Daniel Antonini, ancien responsable international du MJCF, responsable international du PRCF, pcf de 1958 à 2004
* Vincent Flament, rédacteur-en-chef d’IC, membre du PCF de 1987-2001 et 2006-2009
* Jany Sanfelieu, responsable à l’organisation du PRCF, militante du PCF de1981 … à 1997…
* Annie Lacroix-Riz, historienne, membre du PCF de 1964… à 2002…
Déclaration de 20 secrétaire Fédéraux:
La terrible crise économique et sociale aggravée par le quinquennat Sarkozy, les guerres, les enjeux écologiques de plus en plus forts confèrent aux échéances nationales de 2012 un caractère exceptionnel. A défaut de déstabiliser un clivage droite gauche qui continue de structurer la vie politique française, le regain d’influence du FN orchestré et instrumentalisé par l’UMP favorise le bipartisme. Cette situation fait porter à gauche des responsabilités d’autant plus lourdes qu’après 2012, la réforme territoriale mise en œuvre pour 2014 pourrait redéfinir en profondeur le paysage politique.
Il y a urgence à recréer l’espoir à gauche en contribuant sans ambigüité aux rassemblements nécessaires pour battre la droite et sa politique insupportable pour les salariés et les familles populaires. La force du mouvement pour la défense des retraites où s’est exprimé massivement le besoin de changement politique, le souffle des mouvements sociaux et démocratiques, de Tunis à Madrid, témoignent de potentialités nouvelles.
C’est dans ce contexte national et international en plein bouleversement que, les communistes sont appelés à débattre depuis Janvier de leur offre politique avec le Front de gauche pour ces échéances cruciales. Le conseil national des 8 et 9 Avril a permis de soumettre à la discussion un ensemble d’éléments concrets : Un texte d’orientation politique, les bases d’un Programme populaire partagé, une proposition d’accord pour les législatives, une démarche collective et un état des candidatures avancées dans le cadre du Front de Gauche avec Jean-Luc Melenchon et André Chassaigne ou au titre d’une autre démarche avec Emmanuel Dang Tran et André Gerin.
L’expression du secrétaire national, son évaluation de la situation l’amenant à proposer que Jean-Luc Melenchon puisse représenter le Front de Gauche à l’élection présidentielle dans le cadre d’un accord global ont été diversement appréciées même si elles ont pu nourrir le débat voire le clarifier. Depuis, les communistes se rencontrent, se réunissent et débattent dans les cellules et sections autour de l’ensemble des éléments soumis à leur décision. Mais nous constatons dans bon nombre de fédérations qu’un malaise persiste et pèse dans le débat des communistes.
Nombreux sont celles et ceux qui expriment leur sentiment que le débat ne les concerne pas, qu’il n’y a plus le choix devant une candidature imposée par les médias, présentée comme inévitable et de ce fait le plus souvent défendue à défaut. Cela crée un risque réel de démobilisation des communistes pour la campagne future alors même qu’ils partagent majoritairement une démarche et une ambition pour leur parti et le Front de Gauche. L’urgence est donc à lever deux hypothèques qui pèsent sur les débats : Un accord cadre clair et validé avec les partenaires avant la conférence nationale tant sur les législatives que sur les lignes essentielles du programme partagé.
La possibilité pour les communistes de disposer d’un choix clair sur le bulletin de vote avec l’ensemble des candidatures. Pouvons-nous imaginer qu’à l’approche d’échéances aussi importantes les communistes, bénéficiant des travaux et du choix de la conférence nationale ne puissent pas librement choisir le candidat, quel qu’il soit, porteur de l’identité et de l’ambition de rassemblement dans laquelle ils se reconnaissent ?
Pouvons-nous envisager qu’une consultation qui ne laisse pas le choix ou un choix par défaut aux communistes puisse permettre de mobiliser les communistes dans les batailles politiques décisives de 2012 ?
S’il ne s’agit pas de présager des débats de la conférence nationale ni de leur résultat, nous demandons à ce que chaque candidat, mais surtout chaque communiste soit respecté dans l’expression de sa souveraineté jusque sur le bulletin de vote.
C’est en permettant aux communistes de se prononcer sur un choix clair au terme d’un débat transparent que nous pourrons mobiliser l’ensemble des communistes après la consultation des 16, 17 et 18 Juin. Leur participation sera décisive, pour les élections de 2012 comme dans les batailles politiques et sociales pour faire reculer le pouvoir de droite, construire une alternative et obtenir le changement.
* Alain BACHE (Landes)
* William BURIAS (Cantal)
* Alain BOLLA (Var)
* Michel CERRUTI (Lot & Garonne)
* Cyril CINEUX (Puy de Dôme)
* Sylvain DALLA ROSA (Ardennes)
* Philippe DENIS (Maine & Loire)
* François DIOT (Nièvre)
* Aurélien GUILLOT (Mayenne)
* Patrick HATZIG (Meurthe & Moselle)
* Brahim JLALJI (Charente Maritime)
* Christian JUTEL (Eure)
* Pierre LACAZE (Haute Garonne)
* Cedric LATTUADA (Marne)
* Joël LEFEBRE (Allier)
* Wilfrid LUNEL (Ille & Vilaine)
* Jacky NICOLAS (Meuse)
* Hervé POLY (Pas de Calais)
* Aymeric SEASSAU (Loire-Atlantique)