Pôle Position du Lundi 30 novembre 2009
A 57% les Suisses ont voté en faveur de l’interdiction des minarets. Ainsi les sondages sont ils une fois de plus démentis : les Suisses ont suivi l’extrême droite.
Quelles leçons en tirer ?
Il ne suffit pas de nier un problème pour que celui-ci disparaisse. Les médias de masse et les partis politiques institutionnels ont tous condamné les propositions de l’extrême droite. Tous ont expliqué qu’il est immoral de poser de telle question et horrible de voter pour.
Résultat ? : 57% du peuple a dit oui à l’extrême droite sur cette question.
Il ne suffit pas de s’indigner, il faut encore expliquer. Expliquer que le capitalisme, dans son incapacité à régler les problèmes des travailleurs, des classes moyennes, des agriculteurs, de la société, tente de détourner les masses des vrais enjeux, des vrais contradictions que le système génère. La politique de bouc émissaire est toujours d’actualité.
Il ne suffit pas de tenir un discours bien pensant sur le « vivre ensemble » et la tolérance. Encore faut il lever bien haut les valeurs de la laïcité et ne pas déserter le combat idéologique contre les religions, contre toutes les religions. Le combat certes respectueux des convictions des uns et des autres mais affirmant avec force les convictions matérialistes. Le combat commun des travailleurs qu’ils soient ou non croyants n’exige pas de taire la lutte contre les obscurantismes religieux des Ratzinger, des Dalaï Lama et des Imams.
Il ne suffit pas de dénoncer les amalgames et le venin de l’extrême droite. Encore faut-il poser dans les seuls termes justes et acceptables les débats qui traversent la société, c’est-à-dire en termes sociaux et en termes de classe. Montrer aux masses que l’ennemi n’est pas l’ouvrier immigré, n’est pas l’étranger, n’est pas le travailleur chinois ou africain mais le capitalisme, l’impérialisme qui met en concurrence les travailleurs entre eux et profitent de leurs divisions.
Il ne suffit pas de bêler « Europe » pour penser et croire que le patriotisme populaire a disparu, comme le prétendent droite et gauche bourgeoises. Et oublier que, pour les forces populaires, ne pas s’en revendiquer ouvre au fascisme une autoroute de démagogie et de perversion de l’idéal patriotique en xénophobie haineuse et imbécile.
N’oublions pas que, comme le disait Bebel, « l’anti sémitisme est le socialisme des imbéciles », on dirait aujourd’hui le racisme, sous toutes ses formes, est le socialisme des imbéciles.
Alors plutôt que d’hypocrites sermons moralisateurs, menons sans faiblir tout à la fois le combat de classe et le combat idéologique pour assainir le débat et le faire porter contre les vrais ennemis des peuples, le capitalisme et les obscurantismes, en faisant retentir notre mot d’ordre :