A propos de la création de la CEE :
Appel commun de 27 partis communistes et progressistes d’Europe
Le samedi 31 mars 2007
A l’occasion du 50ème anniversaire de la signature du Traité de Rome, 27 partis communistes et progressistes ont adopté une déclaration commune à l’initiative du Parti communiste portugais. Une fois de plus, [1] le PCF a refusé de s’associer à une démarche internationale de partis communistes.
Le Traité de Rome, fondant la Communauté économique européenne (CEE), a été le résultat d’un choix des grandes puissances et du capitalisme monopoliste ouest-européen. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, les développements de l’UE valident l’action des forces qui ont combattu ses politiques, qui ont dit NON et continuent à dire NON au Traité de Maastricht, qui ont exprimé leur opposition à la « Constitution » européenne. Ils donnent raison à ceux qui luttent contre l’Union européenne du grand capital, véritable directoire des grandes puissances néolibérales et militaristes.
Les objectifs propagés par les forces politiques dominantes dans les pays de l’UE, les socio-démocrates, les conservateurs et autres forces de droite, se sont révélés des annonces mensongères qu’il s’agisse de la convergence des économies nationales, de la réduction du chômage, de l’amélioration des conditions de travail, de l’établissement de la démocratie et la paix, d’un développement commun sur un pied d’égalité. L’UE a pour mission de renforcer le capital transnational à base européenne et les grandes firmes des principales puissances européennes, en étendant leur pouvoir économique et leur emprise sur les choix politiques européens et nationaux, en remettant en cause les droits et acquis des travailleurs, en ouvrant de nouveaux marchés et ressources naturelles à l’exploitation. Cette voie conduit à l’accroissement des inégalités sociales, des déséquilibres régionaux, à l’extension de la pauvreté et de l’exclusion.
En ce moment, les attaques redoublent contre les salariés, les systèmes de retraite et de sécurité sociale, le droit du travail et le droit syndical. Des droits fondamentaux comme l’éducation, la santé, la protection sociale sont convertis en sources de profits pour le grand capital. Exploitation, chômage et précarité s’accroissent. Pendant que sont imposées à certains des pays les plus pauvres du monde des règles commerciales injustes, des murs sont élevés autour de la forteresse Europe contre les migrants.
Les exploitations agricoles familiales, la pèche artisanale sont ruinées, les artisans et les petites entreprises indépendantes sont écrasés sous la domination des groupes financiers et de la grande distribution. Les libertés démocratiques subissent des coups sérieux. L’anti-communisme progresse encouragé par certains gouvernements européens ou par les institutions de l’Union européenne elles-mêmes. Les mesures d’interdiction et de persécution des forces politiques de gauche, des anticapitalistes et des mouvements populaires se généralisent. Racisme et xénophobie sont encouragés.
La militarisation de l’UE progresse, tout autant que sa collaboration avec l’OTAN et les USA dans des guerres impérialistes : en Afghanistan, en Irak, en laissant les vols illégaux de la CIA survoler les pays de l’UE, dans les pressions exercées contre Cuba socialiste, le Venezuela bolivarien, contre tous les pays et les peuples qui résistent. Sur « recommandation » de l’OTAN et de la Commission européenne, les dépenses militaires augmentent et la course aux armements reprend.
Le grand capital européen utilise l’élargissement de l’UE et de l’OTAN à l’est, tout comme la politique de pression sur les Etats souverains de l’est, pour mener plus avant ses propres objectifs de domination politique, économique et géostratégique.
La souveraineté et l’indépendance des peuples et nations sont de plus en plus remises en cause. Malgré le rejet que les peuples français et néerlandais ont pu exprimer, il est projeté de relancer le « traité constitutionnel ».
Cette attaque globale de l’impérialisme est confrontée à des luttes prometteuses des travailleurs et des peuples. Nous les saluons.
Nos partis entendent renforcer leur coopération et leur action commune. Ils entendent contribuer activement à renforcer les organisations de lutte de la classe ouvrière, le mouvement anti-impérialiste, pour résister, combattre le néo-libéralisme et le militarisme et gagner le rejet du « traité constitutionnel ».
Nous appelons à la promotion de contre-projets répondant aux besoins et à l’intérêt des peuples et affirmons que le socialisme est la vraie alternative pour les peuples du continent européen. Nous appelons à la convergence des actions et des luttes qui jettent les jalons d’une Europe de paix, de coopération entre Etats souverains, égaux en droit, une Europe du plein-emploi et d’un véritable développement économique et social, une Europe ouverte sur le monde, promouvant l’amitié entre les peuples, respectueuse du droit de chacun au développement économique et social. Une Europe au service de la paix mondiale qui s’engage pour une résolution pacifique des conflits.
Le 23 mars 2007
Parmi les 27 partis signataires : Le Parti communiste du Portugal (PCP), le Parti communiste de Grèce (KKE), le parti communiste de Bohême-Moravie (République tchèque KSCM), le Parti communiste allemand (DKP), AKEL (parti communiste de Chypre), le parti socialiste ouvrier de Hongrie (PSOH), le Parti communiste d’Espagne (PCE), les partis communistes d’Irlande, de Norvège, de Finlande, du Luxembourg, de Grande-Bretagne, de Turquie…