Le 1er octobre 1949 à Pékin, Mao Zedong et les autres dirigeants du PCC proclamaient la République opulaire chinoise devant une foule en liesse. La révolution ouvrière et paysanne chinoise s’inscrivait alors dans la série de grandes victoires populaires qui suivirent la défaite des impérialismes allemands et japonais, phalanges de choc de la lutte anticommuniste mondiale, et la victoire de la grande coalition antifasciste emmenée par l’Union soviétique, et qui permit à la fois la naissance d’un camp socialiste mondial, le lancement irrépressible du processus mondial de décolonisation des peuple du « Sud » et la conquêtes par les travailleurs de larges conquêtes sociales en Europe de l’Ouest en général et en France en particulier.
La Révolution chinoise n’en fut pas moins d’abord l’oeuvre du peuple chinois, notamment de ses ouvriers et paysans, et de son parti communiste dirigé par Mao. De sa création en 1921 à 1949, date de son accès au pouvoir, le PCC avait fait preuve d’une intense créativité politique, d’un constant héroïsme militaire, d’un patriotisme à toute épreuve dans la guerre anti-japonaise, et d’un intense dévouement aux intérêts populaires: contre les impérialistes coalisés qui humiliaient et dépeçaient la Chine, contre les forces féodales qui l’avaient conduite au démantèlement et aux famines à répétition, contre les faux nationalistes de Tchang Kaï Tchek, marionnette des Etats-Unis et massacreur de communistes (relire « la Condition humaine » de Malraux), contre les envahisseurs génocidaires japonais, le PCC dirigé par Mao sut constamment allier l’esprit révolutionnaire à la défense de la grande nation chinoise pour permettre aux classes populaires de diriger la Chine à leur profit pour la première fois de l’histoire.
En dépit des calomnies et des diffamations politiques dont la RPC et le PCC sont la cible de la part des médias impérialistes, qui tentent en vain de présenter Mao comme le plus grand criminel de tous les temps (cf le fascisant « livre noir du communisme »), personne ne peut faire oublier aux Chinois le bilan du socialisme en Chine: sous la direction du PCC, cet immense pays, longtemps phare de la civilisation mondiale, a reconstitué son unité, il a retrouvé sa dignité nationale, il a liquidé la famine, il a construit une industrie de masse, il a instruit des centaines de millions de paysans pauvres et d’ouvriers en assurant pendant des décennies à sa population le « bol de riz en fer ». Il est incohérent que nos médias présentent le PCC comme une clique de criminels qui a causé d’immenses malheur à son peuple… tout en soulignant que, bizarrement, la masse du peuple chinois est attachée à la RPC et au PCC et d’autre part que Mao reste vénéré par la majorité écrasante des Chinois. Serait-ce le cas s’il n’avait commis qu’erreurs et crimes? Des millions de paysans et d’ouvriers retiendraient-ils avant tout du « Grand Timonier » l’égalitarisme social, la modernisation du pays, le dévouement sans limite des communistes et de l’Armée populaire au salut du peuple, plutôt que les purges sanglantes et le gauchisme de la « Grande Révolution Culturelle Prolétarienne » (sic) ?
Cela ne signifie pas que le PRCF s’aveugle en quoi que ce soit sur les graves déviations politiques qui caractérisèrent certains graves épisodes de ce qu’on a appelé le maoïsme et qui ont permis la cristallisation de certains traits gauchistes et nationalistes que le peuple chinois a payé cher notamment sous le « Grand bond en avant » et sous la prétendue « Révolution culturelle prolétarienne ». Sous prétexte de combattre certaines tendances bien réelles vers l’opportunisme et le révisionnisme de droite qui se manifestaient en URSS, dans le MCI et en Chine même, le groupe dirigeant du PCC a adopté une ligne aventuriste dangereuse qui a divisé les forces populaires, les a opposées aux intellectuels et à la bourgeoisie nationale, les a fortement opposées à l’URSS et à la majorité du Mouvement communiste international et pour finir, à la fin des années 70, a conduit la Chine à s’allier contre l’URSS et le Vietnam socialiste à l’impérialisme américain, tout en appuyant, contre le Vietnam socialiste, le sanglant régime khmer du pseudo-communiste Pol Pot. Loin de permettre à la chine de « ne pas changer de couleur », cette ligne aventuriste, gauchiste et antisoviétique a permis la contre-attaque de forces droitières et pragmatiques au sein du parti. A l’échelle internationale, l’antisoviétisme dit » de gauche » de l’équipe dirigeante a gravement perturbé le MCI, cassé l’unité du camp socialiste et créé la brèche pour l’émergence du pôle antisoviétique et anticommuniste de droite dit de « l’eurocommunisme ».
Aujourd’hui, la Chine s’est lancée dans une « modernisation » dont le caractère est pour le moins ambigu. La propriété sociale des moyens de production a lourdement reculé. Une classe capitaliste avide et férocement exploiteuse est apparue qui a même obtenu le droit pour ses membres d’adhérer au PCC. Les forces productives se sont largement développées en Chine, en faisant la 3ème puissance économique du monde, mais ce développement s’est fait dans le cadre de la mondialisation capitaliste qui provoque d’immenses souffrances sur la planète et qui porte de graves coups à la classe ouvrière de l’Ouest et du Nord. Les inégalités se sont gravement creusées en Chine, des millions de paysans étant chassés de leurs terres communautaires et le prolétariat des villes étant durement exploités, notamment dans les mines.
Dans le même temps, la direction du PCC affirme sa volonté de renforcer « l’harmonie sociale » en réduisant ces inégalités, en maintenant un contrôle macro-économique de la production, en renforçant les capacités productives et scientifiques du pays. Elle fait front également aux tentatives permanentes de l’impérialisme occidental pour diviser le pays et y semer la guerre civile en utilisant le séparatisme ultra-réactionnaire des cléricaux tibétains (le « Dalaï-Lama », auquel le maire PS de Paris préfère donner une rue plutôt qu’à Robespierre, fondateur de notre République…) et autres séparatistes ouïgours.
Dans ces conditions, et dans l’intérêt même de la RPC, des communistes et du peuple chinois, des forces anti-impérialistes mondiales, le PRCF réaffirme sa solidarité avec toutes les forces communistes, patriotiques et anti-impérialistes qui, en Chine, luttent pour la défense et le développement des rapports de production socialistes, de la démocratie socialistes, pour l’unité et la pérennité de la RPC, pour le développement du mouvement mondial de lutte pour le socialisme et pour l’indépendance des peuples.
Honneur aux fondateurs de la RPC, honneurs aux communistes chinois qui sauront se montrer dignes de ce grand héritage!