POUR LA CLASSE OUVRIERE, LA SOUVERAINETE DES PEUPLES, LA SOLIDARITE INTERNATIONALE ET L’AVENIR SOCIALISTE DE NOTRE PAYS.
Par Georges Gastaud, ancien secrétaire national et cofondateur du Pôle de Renaissance Communiste en France
à la mémoire de Pierre Pranchère
C’est le 18 janvier 2004 que plusieurs centaines de communistes venus de tout le pays, certains d’entre eux étant encore membres du PCF, et d’autres ne l’étant plus, se sont retrouvés à Paris pour fonder le Pôle de Renaissance Communiste en France.
La décision longuement mûrie de fonder le PRCF résultait du constat, largement confirmé et tristement aggravé depuis lors, du caractère irréversible pris par la « mutation »-dénaturation du PCF opérée au fil des années par les dirigeants de ce parti désormais rallié à l’anti-léninisme militant, à l’antisoviétisme de confort ainsi qu’au principe même de « construction » européenne: en un mot, d’un parti devenu l’appendice consentant de la social-eurocratie. On sortait à peine à l’époque de cinq années de « gauche plus rien » avec Jospin à la tête du gouvernement; les trois ministres « communistes » de l’époque (Gayssot, Hue et Demessine) avaient tout avalé sans un hoquet de protestation : l’euro-privatisation massive du secteur public (dont France Télécom, Air France, les autoroutes…), l’acharnement de Claude Allègre contre le « mammouth » scolaire, le basculement de la France à l’euro, cette austérité sans fin faite monnaie. Sans oublier la participation de la France jospino-huiste à deux guerres impérialistes, dont celle de Yougoslavie où l’aviation française avait pris toute sa part, celle d’un valet d’armes des USA, dans les cruels bombardements otaniens pilonnant la population de Belgrade.
En outre, la lutte interne au PCF pour y rétablir un semblant d’orientation et d’organisation communistes avait échoué: même s’il y avait eu plusieurs tentatives courageuses et stimulantes, toutes parties de la Coordination communiste du PCF, puis du CNUC présidé par Geo Hage, pour fédérer l’opposition communiste de gauche, celles-ci s’étaient toutes brisées successivement brisées sur les manoeuvres de la direction, sur l’entrisme impudent d’un groupe trotskiste soutenu sans honte par certains opposants dénués de principes, sur les querelles de préséance et des règlements de comptes opposant alors certains dirigeants qui préféraient leur ego à la cause commune.
« Camarades, il est des moments où il faut ôter la chemise sale et passer une chemise propre! »
Lénine
« Camarades, il est des moments où il faut ôter la chemise sale et passer une chemise propre! » avait dit Lénine quand, après avoir tenté durant des années de « tirer » le Parti ouvrier russe et l’Internationale ouvrière sur des positions révolutionnaires, la trahison massive de la social-démocratie russe et internationale (participation à l’union sacrée impérialiste de 1914, passage des mencheviks du côté de la contre-révolution russe après 1917) eurent convaincu le chef de file des bolcheviks de créer le Parti Communiste (bolchevik) de Russie, puis, dans la foulée de la fondation de l’URSS et des grands mouvements révolutionnaires allemand, autrichien, hongrois, italien… l’Internationale communiste et l’Internationale syndicale rouge. Avec en France, le congrès de Tours qui vit la majorité du Parti socialiste conduite par Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier s’affilier à l’Internationale communiste pour devenir le P.C.- Section Française de l’Internationale Communiste, « la SFIC ».
Certes les conditions de 2004, et peut-être pis encore, celles de 2024, n’étaient pas celles d’une révolution prolétarienne secouant l’impérialisme dans ses tréfonds: au contraire on venait de vivre la pire contre-révolution de l’histoire, celle qui, travestie en « rénovation du socialisme » par le renégat Gorbatchev et ses suiveurs « eurocommunistes » de l’Ouest (les directions politiquement chancelantes des PC italien, français et espagnol), avait conduit à détruire la RDA, l’URSS et le camp socialiste européen en permettant à l’impérialisme de dominer à nouveau la scène mondiale, de mettre le camp du travail et des peuples sur la défensive en attendant de pouvoir s’attaquer aux pays socialistes restants, Cuba socialiste, la Chine populaire, le Vietnam, la Corée populaire, etc. Avec en prime, le bond en avant de l’Union européenne, cette Sainte-Alliance des oligarques d’Europe supervisée par Washington et par la Grande Allemagne reconstituée pour mater les travailleurs, briser les souverainetés nationales, bloquer par avance le retour au socialisme des pays de l’Est, conjurer la révolution à l’Ouest (on connaît la phrase totalitaire qui revient de traité européen en traité européen et qui dispose que « l’UE est une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée »)… Et menacer comme jamais la Russie, fût-elle entretemps redevenue capitaliste!
Depuis lors, le tapis roulant de cette phase contre-révolutionnaire de l’histoire tourne de plus en plus vite. Loin des mirages de « fins de l’histoire », de « mondialisation heureuse », d’ « Europe de la paix » que nous vendaient alors en choeur les anticommunistes de toujours et les « rénovateurs » euro-communistes ralliés aux premiers, la contre-révolution antisoviétique et anticommuniste nous place aujourd’hui devant une phase intense de
* marche à la guerre impérialiste pour le maintien à tout prix de l’hégémonie américaine sur le monde et l’Europe
* fascisation intense de la vie politique au prix d’une alliance éhontée de l’UE-OTAN avec les pires nostalgiques du nazisme, du mussolinisme et du « bandérisme » ukrainien
* régression sociale intense coordonnée par Bruxelles et mise en oeuvre en France par les euro-gouvernements successifs des Juppé, Raffarin, Sarkozy, Hollande et Macron.
* destruction de la souveraineté de nos pays avec la programmation, tue par toute la fausse gauche, d’un « saut fédéral européen » qui ne laissera rien subsister de l’indépendance nationale française et des acquis sociaux, laïques et démocratiques qui lui étaient associés.
Malgré ce contexte très dur, où les forces réactionnaires étaient continument à l’offensive pendant qu’à l’inverse, les forces censément progressistes se désarmaient et se décomposaient en dénigrant l’histoire du socialisme et les fondamentaux de l’action révolutionnaire, le PRCF a tenu bon. Continuateur idéologique du grand PCF des Vaillant-Couturier, Sémard, Timbaud, Danielle Casanova, Martha Desrumeaux, Thorez, Duclos et autre Frachon, notre organisation a fait l’impossible, avec des moyens dérisoires et en devant sans cesse affronter la censure médiatique, les calomnies de la fausse extrême gauche, le sabotage des révisionnistes de tout poil, pour
– faire vivre et progresser la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste dans les conditions d’aujourd’hui en travaillant sans cesse le matérialisme dialectique, l’étude éclairée de l’histoire révolutionnaire, l’économie politique marxiste et en prenant appui pour cela sur la revue Etincelles, sur l’Université Chti Guevara du Nord-Pas-de-Calais, sur les Cafés marxistes de Paris en plein essor, sur les livres publiés par plusieurs dirigeants du PRCF ;
– développer l’intervention franchement communiste avec le mensuel Initiative communiste et avec le site qui lui est associé, www.initiative-communiste.fr
– créer une organisation, régie par le centralisme démocratique, qui est organisée dans une majorité de départements français, notamment en Région parisienne, dans les Hauts-de-France, en région lyonnaise, en Savoie, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans le Languedoc, le Sud-Ouest, le Limousin, l’Alsace, la Lorraine, la Bourgogne, l’Ouest et la Bretagne, etc.
– créer une Jeunesse pour la Renaissance Communiste en France qui, d’ores et déjà, prépare une relève de qualité aux anciens du PRCF
– mettre en place une commission internationale qui correspond avec près d’une centaine de partis communistes et d’organisations révolutionnaires dans le monde, le but étant d’aider, si peu que ce soit, à la reconstitution d’une Internationale communiste et d’un Front anti-impérialiste mondial.
– travailler en permanence, par l’entremise de sa commission luttes, pour la renaissance du syndicalisme de classe et de masse en France et à l’international
-proposer et élaborer en permanence une stratégie innovante et de principe reposant sur la perspective d’un socialisme-communisme de seconde génération qui passe, pour ce qui est de la France, par la sortie de l’UE, de l’euro, de l’OTAN et de la Françafrique néocoloniale, ce qui implique la construction d’un large Front Antifasciste, Patriotique, Pacifique, Populaire et Ecologiste (Fr.A.P.P.P.E.!), sans reculer sur la visée révolutionnaire de la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière et ses alliés.
– défendre, sans oeillères mais sans reniement, l’histoire du mouvement communiste international, de la première expérience socialiste mondiale issue d’Octobre 1917, ainsi que l’histoire sans cesse calomniée ou déformée du grand Parti Communiste Français;
– porter en permanence la perspective d’une Convergence d’Action Communiste dans le but de reconstituer au plus tôt un grand parti communiste de combat qui ne flanche pas sur le marxisme-léninisme, sur la centralité de la classe ouvrière et du monde du travail, sur le centralisme démocratique régissant l’organisation, sur la coopération franche et ouverte des reconstructeurs du communisme et des reconstructeurs du syndicalisme de classe, sur l’unité – traditionnelle dans le Mouvement communiste français – du drapeau rouge et du drapeau tricolore pour faire échec à l’Europe du capital comme au lepénisme fascisant et lier en un seul tout dynamique la reconquête de l’indépendance française, la construction de l’Europe des luttes, la mise en place de rapports franco-africains égalitaires et la révolution socialiste dans notre pays.
Dans cet esprit, le PRCF commémorera ce weekend à Paris le 100ème anniversaire de la mort du grand Lénine. En mai, il célèbrera les 20 ans du PRCF en lançant en grand la construction d’une puissance JRCF. Et d’ores et déjà le PRCF se place résolument à l’avant-garde du combat contre le saut impérial européen imminent fauteur de guerre, de fascisme, de régressions sociales et de destruction de la Nation. Dans cet esprit, le PRCF engage une grande bataille pour le boycott de l’euro-scrutin de juin prochain dans le but de délégitimer au maximum cette UE de mort, de combattre l’impérialisme euro-atlantiste et ses satellites, ennemi principal des peuples de Gaza au Donbass, de Cuba à la Mer de Chine, de Taiwan à l’Afrique francophone en ébullition. Plus les Français, et en premier lieu, les ouvriers, paysans, employés, techniciens, étudiants, artisans, boycotteront ce scrutin de dupes destiné à détruire leur pays, plus ils délégitimeront le Macronat et le Rassemblement lepéniste de plus en plus convergents et plus ils ouvriront la voie à la seule alternative révolutionnaire véritable: le peuple travailleur de France reprenant en main ses destinées dans la fidélité à ses traditions révolutionnaires multiséculaires.
Et pour finir, toutes mes salutations aux « anciens » qui ont fondé le Pôle, Léon, notre président ancien officier des FTP-MOI, Jean-Pierre Hemmen, Daniel, Vincent, Madeleine, Jean-Pierre, Jean-Claude, Alex, Suzanne, André, Annie, Jany, Annette,…, les camarades du bassin minier lensois, aux vétérans qui nous ont quittés, Geo Hage, Jacques Coignard, Henri Alleg (qui fut membre du comité de parrainage du PRCF), Désiré Marle, président-fondateur du Comité Honecker de Solidarité Internationaliste, Jeanne Collette, Simone Vachon et Henriette Dubois (trois grandes Résistantes FTP-F), Pierre Pranchère, qui vient de décéder) et surtout, salut aux nouveaux responsables du Pôle, Fadi, Rachida, Gilliatt, Baptiste, Damien, Jérémy, Clément, Manon, Pauline, etc., qu’ils me pardonnent tous d’en oublier certains sous l’emprise de l’émotion.