Hommage de Pierre Pranchère, ancien résistant, vice-président du PRCF
Je renouvelle mes très sincères condoléances aux enfants, petits-enfants et à la famille d’Henriette.
Àl’hommage de la direction du Pôle de Renaissance Communiste en France, que j’ai eu l’honneur de cosigner, je me permets après mes entretiens avec Sébastien, son petit-fils, une courte contribution personnelle au sujet d’évènements que nous avons partagés.
J’étais très jeune en mai 1943 lorsque j’adhérai au Parti communiste et à la Jeunesse communiste clandestins et que je m’engageai dans les Francs-tireurs et partisans dans mon village de Corrèze, ce n’est donc qu’après la Libération que je découvris le parcours politique et résistant de Nelly.
Au congrès d’Arles du Parti communiste en décembre 1937 elle fut la plus jeune déléguée et elle s’engagea dans la lutte contre la menace de guerre d’Hitler porté au pouvoir par le grand capital allemand.
Les dirigeants français et britanniques, par l’infâme traité de Munich et le refus de l’alliance militaire avec l’URSS, permirent à Hitler de déclencher la guerre et d’envahir la Pologne. En France le Parti communiste fut interdit, ses militants jetés en prison, il s’ensuivit « la drôle de guerre », l’invasion hitlérienne et la félonie de Pétain.
Henriette, dans cette période difficile passa dans la clandestinité. Elle répondit à l’appel de Maurice Thorez et Jacques Duclos du 10 juillet 1940. La préparation à la lutte armée s’inscrivait dans le contexte de l’Organisation spéciale aux Francs-tireurs et partisans, reconnue officiellement en octobre 1940. Henriette, fut affectée au cours de l’année 1943 à l’État-Major des FTP de la zone sud.
Le rôle de l’État-Major de la zone sud des FTP fut considérable. Son aide aux interrégions militaires formidable. J’ai eu l’occasion de le rappeler lors des obsèques à Brive de Roger Lescure qui fut responsable militaire à l’Interrégion militaire de Limoges et Compagnon de la Libération. Henriette fut agent de liaison à cette interrégion.
J’ai à de multiples reprises sollicité Nelly pour des initiatives politiques ou liées à la résistance et j’ai toujours reçu une réponse positive. La dernière, très révélatrice, le 15 janvier 2018, elle signa la pétition pour la commémoration du 75èmeanniversaire de la victoire de Stalingrad, l’appel se terminait sur le serment de « ne jamais oublier la victoire de Stalingrad ».
Chère Nelly, fidèle jusqu’au terme de ta vie aux convictions qui t’ont conduite très jeune dans les rangs du Parti communiste, le parti des fusillés, ce grand parti populaire qui recueillit aux élections de l’Assemblée Nationale Consultative du 21 octobre 1946 les suffrages d’un électeur sur quatre, scrutin qui fit de lui le premier parti de France ; convictions qui firent de toi la grande résistante contre le fascisme et l’occupant nazi. Ces dernières années ces convictions t’ont fait rejoindre le Pôle de Renaissance Communiste en France, socle de la reconstruction d’un authentique Parti communiste au service du peuple de France, de l’indépendance nationale, de la paix, pour les quatre sorties libératrices, de l’Union Européenne, de l’Euro, de l’Otan, et du capitalisme.
Nelly, ta vie est un exemple de courage et de lucidité, j’ai pour toi le plus grand respect.
Pierre Pranchère conclut ainsi son propos :
« Nous avons entendu avec émotion le Chant des Partisans et je pense que Nelly mérite que nous chantions en son honneur l’Internationale ». Ce qui fut fait par l’assistance.
Adieu Nelly