A peine passées les élections européennes qui, selon l’ensemble des partis dominants, RN compris, allaient « changer l’UE de l’intérieur » (sic), la nature de classe antipopulaire de l’UE n’a pas tardé à refaire surface.
Après le CETA, qui ouvre grandes les portes du néolibéralisme transcontinental entre l’UE et le Canada, voici l’accord UE/Mercosur : il va permettre, au nom de l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (qui définit l’UE dans les traités européens supranationaux et néolibéraux), d’importer chaque année 90 000 tonnes de viande et 100 000 tonnes de sucre, au risque de porter un coup fatal à la production sucrière française et à l’élevage, encore largement de nature familiale dans notre pays. Ne parlons pas de l’empreinte carbone que vont encore laisser derrière eux les énormes cargos affrétés pour transporter ces marchandises au détriment des productions locales et des circuits courts.
D’autant que les normes sanitaires (bœuf aux hormones par ex.) et socio-environnementales en vigueur, par ex., au pays de Bolsonaro, le président fasciste du Brésil notoirement inféodé aux transnationales, sont très inférieures aux normes en vigueur de notre côté de l’Atlantique où déjà il y aurait tant de progrès à faire, à condition d’affronter le tout-profit capitaliste, pour réduire la souffrance animale et… pour rémunérer décemment les paysans travailleurs et les salariés de l’agroalimentaire.
Mais bien entendu, ce qui prime pour la Commission européenne et pour les groupes de pression qui font la loi à Bruxelles sans trop se soucier du « parlement » postiche de Strasbourg, ce n’est ni le produire en France agricole, ni même le produire en Europe ; encore moins l’environnement qui n’est pour ces gens (pas pour nous communistes, faut-il le dire !) qu’un écran de fumée aux questions sociales ; ce qui prime pour les eurocrates et pour Macron, leur chef de file en France, c’est le besoin d’espace vital impérialiste et « transcontinental » qui taraude les grands monopoles capitalistes du MEDEF et du CAC-40. Dès 2011, le MEDEF exprimait dans son sinistre manifeste « Besoin d’aire » sa volonté de dépasser le cadre national et de délocaliser au maximum ses profits en construisant les « Etats-Unis d’Europe » intégrés à l’ « Union transatlantique » et au TAFTA de sinistre mémoire…
Une fois de plus, les dirigeants de droite de la FNSEA auront menti aux paysans et défendu un cadre supranational européen qui « soutient » les paysans et les salariés de la filière agroalimentaire nationale… comme « la corde soutient le pendu »…
A nouveau le PRCF rappelle donc cette évidence : pour ne pas entrer dans le TAFTA, dans le CETA, dans l’accord Mercosur/UE, le mieux est encore de SORTIR de L’U.E., ce broyeur du produire en France industriel (Alsthom, Renault, PSA, STX…), piscicole et agricole et qui dévaste aussi nos conquis sociaux, les revenus des petits éleveurs, les salaires, sans pour autant instituer une coopération internationale équilibrée entre les peuples de tous les continents. OUI, l’U.E., IL FAUT EN SORTIR POUR NE PAS « Y RESTER » ! Salariés, éleveurs, consommateurs soucieux de sécurité alimentaire, amis de l’environnement, résistons ensemble au capitalisme prédateur et posons-nous sérieusement la question du Frexit progressiste !
Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, Jo Hernandez, secrétaire de la commission luttes, Pierre Pranchère, ancien député communiste de la Corrèze, ancien membre de la commission agraire du PCF
- Rappelons que la commission européenne vient de signer un accord pour importer 35 000 tonnes de viande de boeuf aux USA. Et ce alors que les éleveurs en France sont plongés pour nombre d’entre eux dans la misère et le désespoir avec les conséquences tragiques que l’on connait
- Rappelons qu’en raison de la libéralisation des quotas sucriers, la crise secoue la filière sucre en France. Saint Louis a ainsi annoncer la fermeture de plusieurs usines en France, notamment de la sucrerie emblématique du quartier Saint Louis de Marseille