« POUR UN MONDE EN EQUILIBRE » – Lu par Boris Differ, que je remercie.

Figure de proue du camp révolutionnaire mondial du début des années cinquante à son décès en 2016, Fidel Castro concluait souvent ses discours mémorables au peuple cubain par la formule : Patria o muerte, socialismo o morir, venceremos !
Il est superflu d’insister sur l’appel vibrant à l’héroïsme de masse que comporte ce mot d’ordre jusqu’à nos jours : il a galvanisé durant des décennies, non seulement le peuple cubain, mais des centaines de milliers de révolutionnaires déterminés de par le monde à résister aux entreprises criminelles de l’impérialisme tout en refusant la veulerie de ceux qui, à l’instar de Gorbatchev, prétendirent acheter la « paix » avec l’Empire étatsunien en désarmant unilatéralement leur camp, en poignardant dans le dos la RDA, en larguant par-dessus bord le camp socialiste et les luttes anti-impérialistes (Nicaragua, Salvador, Colombie, Palestine, Afghanistan, Ethiopie, Yémen…) et en abjurant à la fois le marxisme-léninisme, l’internationalisme prolétarien et, last and least, la dignité nationale du peuple russe livré par l’ivrogne renégat Boris Eltsine aux pires humiliations de son histoire !
Qui ne voit aujourd’hui le « beau résultat » des capitulations gorbatchéviennes qui devaient censément accoucher de la « convergence mondiale de la civilisation », de l’ « économie de marché régie par l’Etat de droit », de la « maison commune européenne » s’étendant prétendument de l’Atlantique à l’Oural, et autres slogans creux dont le prévisible effondrement final s’est soldé par la néo-colonisation euro-atlantique des ex-pays socialistes européens, par la relance des militarismes allemands et japonais vaincus en 1945, par le blocus renforcé à l’encontre de Cuba socialiste, par le génocide sadique du peuple palestinien par Israël, par le malaxage des souverainetés nationales et des conquêtes sociales des peuples européens dans le méga-broyeur de l’U.E. atlantiste, par quarante années de politique néolibérale dévastatrice pour les travailleurs et l’environnement, voire par une menace de guerre mondiale exterminatrice désormais plus pressante que jamais. En effet, ce péril n’a jamais été aussi fort depuis que l’hégémonisme étatsunien a lancé la course mondiale aux armes d’annihilation nucléaire en anéantissant froidement Hiroshima et Nagasaki : et pour cause, car depuis 1989, date de la chute organisée de la RDA, et l’été 1991, où fut décidé le dépeçage grossièrement antidémocratique de la Fédération soviétique, l’Empire yanqui s’est délesté de la puissance foncièrement équilibrante pour l’humanité et pour la vie sur Terre qu’était, par-delà les défauts inhérents à une première expérience socialiste de l’histoire, l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques héritière de la Commune de Paris, de la Révolution d’Octobre et des transcendantes victoires militaires de Stalingrad, Moscou, Leningrad et Koursk…
Résumons-nous : la prétendue « nouvelle pensée gorbatchévienne » qui, je cite, affirmait « préférer les valeurs universelles de l’humanité aux intérêts de classe du prolétariat » (comme si la lutte des prolétaires n’avait pas pour but l’émancipation de tous les humains et de tous les peuples !) a produit ce monstre d’hubris guerrier et de déstabilisation globale de l’humanité qu’est aujourd’hui l’unilatéralisme étatsunien servilement suivi par l’UE atlantiste, sans parler de l’atroce pouvoir génocidaire israélien qui sévit de Gaza au Liban en passant par la Syrie, le Yémen et l’Iran. Car c’est bien de cet unilatéralisme dépourvu de « lignes rouges » politico-militaires, comme l’a revendiqué le président jusqu’au-boutiste français Emmanuel Macron prônant un engagement atlantique « sans limites a priori » en Ukraine, qu’aura accouché la contre-révolution antisoviétique des années 1988/93 amorcée par Gorbatchev sous le nom fallacieux de perestroïka. En abattant et en humiliant le premier pays socialiste de l’histoire, cette contre-révolution a provisoirement créé un rapport des forces mondial plus propice que jamais aux guerres impérialistes, aux ingérences contre-révolutionnaires, aux « révolutions orange » sous influence, aux « sanctions » et aux « lois extraterritoriales » asphyxiantes, à la fascisation galopante de maint Etat capitaliste prétendument démocratique. Tout cela s’est effectué sur un fond d’anticommunisme d’Etat et de réhabilitation rampante des nazis, voire d’euro-dilution d’un pays impérialiste déclinant comme l’est mon pays, cette République française qui tangue de plus en plus entre glissement accéléré vers l’ultradroite xénophobe et « évaporation » pure et simple dans l’Etat fédéral européen en gestation sous l’égide d’une UE managée par Berlin et largement télécommandée depuis Washington derrière les gesticulations prétendument autonomistes de l’UE militariste.
Mais le remarquable mot d’ordre cher au « Commandante » Fidel Castro n’a pas seulement pour autant la portée, si universelle soit-elle, d’un appel à la nécessaire abnégation des forces communistes et révolutionnaires. Il comporte aussi objectivement deux significations objectives qui synthétisent les lignes de forces de notre temps ainsi que les tâches révolutionnaires qui s’en déduisent.
D’une part, la formule fidéliste associe dialectiquement le patriotisme populaire à la défense du socialisme existant et à la lutte pour le communisme futur. Pour percevoir la texture hautement dialectique et la portée universelle du mot d’ordre de Fidel, il suffirait d’écrire ainsi la devise du chef de file de la Révolution cubaine, par ailleurs ancien président du Mouvement des Non-Alignés : « LeS patrieS ou la mort, le socialisme ou mourir, nous vaincrons ! ».
En effet, l’hégémonisme étatsunien servilement suivi par ses vassaux européens brise, ou plutôt, tente de briser la souveraineté, voire l’existence nationale de tous les peuples, divisant du reste de plus en plus le peuple étatsunien lui-même poussé vers une forme de nouvelle Guerre de Sécession. Non seulement l’hégémonisme menace en effet l’existence nationale des peuples séculairement colonisés et néo-colonisés du Sud global, mais il strangule celle de grands Etats otaniens adeptes de ce que le philosophe français Etienne de La Boétie appelait la servitude volontaire. On pourrait certes proférer des choses analogues au sujet de l’Italie, de la Belgique, du Canada, que son malveillant voisin voudrait s’annexer, ou du Danemark, que Trump prétend amputer du Groënland sans que Copenhague s’en indigne exagérément ; mais pour m’en tenir à cette France que je connais bien en tant que patriote républicain, que syndicaliste de lutte et que dirigeant politique national, ce pays est littéralement trituré sur tous les plans, social, économique, industriel, agricole, voire culturel et linguistique1, par la prétendue « construction » euro-atlantique et c’est encore plus vrai depuis que les euro-gouvernements français successifs, qu’ils soient de droite ou se disent « socialistes », ont piétiné le refus opposé par le peuple français à la « constitution européenne » lors du référendum du 29 mai 2005. C’est du reste ce viol permanent de la souveraineté du peuple français qui est à l’origine de l’interminable crise de plus en plus explosive du consentement populaire qui caractérise la France depuis près de vingt ans…
Mais si la mondialisation néolibérale sur fond de contre-révolution et d’euro-désintégration des patries libres est à la source de l’autodissolution sous influence d’un pays qui enfanta jadis la Révolution française et la Commune de Paris, cela signifie a contrario que notre pays, et bien d’autres comme lui, ne pourront préserver et reconstruire leur existence et leur dignité nationales menacées sans rompre franchement avec les institutions supranationales de l’hégémonisme euro-atlantique pour marcher derechef vers le socialisme : c’était le cas il n’y a pas si longtemps quand les grands patriotes et internationalistes qu’étaient Maurice Thorez, Marcel Cachin, Pierre Sémard ou Jacques Duclos portaient à la fois le drapeau tricolore de l’indépendance française et le drapeau rouge frappé de l’emblème ouvrier et paysan du communisme international. Comme jamais donc, la lutte pour le socialisme est devenue indissociable de la défense des peuples souverains. Du reste, la bataille mondiale actuelle pour le multilatéralisme que mènent les BRICS, et que Castro et Chavez avaient lancée ensemble sous d’autres formes en créant l’ALBA, s’articule comme jamais à la lutte pour un socialisme-communisme de nouvelle génération extrayant à la fois le monde de l’emprise du capitalisme-impérialisme-hégémonisme et de la mainmise sur la planète des traités néolibéraux léonins imposés par l’Hégémon euro-atlantique.
D’autre part, et là est l’essentiel, la formule de Fidel prononcée notamment en conclusion du discours de Camagüey (30ème anniversaire de la Révolution cubaine, 1989)est objectivement « anti-exterministe ». En effet, à l’heure actuelle, l’impérialisme n’est plus seulement cette « réaction sur toute la ligne » que dénonçait déjà Lénine dans sa brochure célèbre de 1916 et que personnifie hideusement l’actuel chef de file étatsunien. Il n’est plus seulement ce « capitalisme monopoliste, le capitalisme agonisant, le capitalisme pourrissant » dont Jean Jaurès écrivait déjà, au début du XXème siècle, qu’il n’est rien d’autre, sous sa façade rutilante, que « le trust organisé pour l’extermination »… Aujourd’hui, et au moins depuis le double holocauste gratuit d’Hiroshima/Nagasaki prenant le relais exterminateur d’Auschwitz, il n’y a aucune exagération à affirmer que l’exterminismeest devenu une dimension axiale du capitalisme-impérialisme. En effet, la très obsolète propriété privée des grandes forces productives modernes se heurte de plus en plus violemment à l’irrépressible socialisation-mondialisation objective des forces productives. Si, donc, un socialisme-communisme de nouvelle génération ne l’emporte pas à moyenne, voire à brève échéance historique, sur le capitalisme-impérialisme-exterminisme actuel, alors, la survie même du genre humain, voire celle du vivant terrestre, est en grave péril à moyen, voire à court terme. Marx lui-même entrevoyait du reste cette involution mortifère du système intrinsèquement prédateur qu’est le capitalisme quand il notait déjà dans Le Capital que…
« Le capitalisme ne génère la richesse qu’en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur »…
Et en effet, tant sur le plan militaire, où l’hégémonisme signifie une militarisation mondiale de l’économie en vue de ce que l’OTAN appelle un « conflit global de haute intensité » (visant la Chine, l’Iran, la Corée populaire et la Russie, voire les pays africains et latino-américains qui refusent de ramper) que sur le plan environnemental, où le pays-phare de l’hégémonisme vient de placer à sa tête un climato-négationniste de choc, ou sur le plan culturel, où l’hégémonisme s’efforce de substituer aux langues et aux cultures nationales existantes l’anti-modèle d’une sous-culture grossièrement consumériste et violente « all in English » et « made in USA », cela signifie que le capitalisme-impérialisme-exterminisme est devenu l’ennemi global de l’humanité, si ce n’est celui du vivant terrestre dans son ensemble : en bref, pour se maintenir à tout prix sur la scène mondiale alors que son heure historique est passée depuis longtemps, la fraction la plus réactionnaire du grand capital alliée à tout ce que l’humanité compte aujourd’hui de plus purulent, néonazis baltes et ukrainiens, terroristes religieux et fanatiques de tous bords, fauteurs ultra-sionistes d’apartheid anti-arabe, est disposée à prendre en otage le genre humain si ce n’est l’ensemble de la biosphère terrestre.
Dialectiquement conçue, cette irrationalité foncière du système d’exploitation mondialisé peut s’interpréter… rationnellement et au second degré : elle signifie en effet fondamentalement que l’incompatibilité tendancielle, prévue par Marx, entre la socialisation-mondialisation croissante des forces productives et la privatisation galopante des sources de la richesse par une poignée d’oligarques capitalistes se muera tôt ou tard, si nul changement révolutionnaire de portée globale n’intervient à temps à l’initiative des peuples singuliers et de la classe laborieuse internationale, en une gigantesque force destructive susceptible de broyer le monde. D’où la signification objective du mot d’ordre dû à Fidel « le socialisme ou bien mourir ! » : il ne signifie pas, ou plus seulement, qu’il faut être prêt à mourir héroïquement s’il le faut, et surtout, à vaincre, pour défendre la patrie socialiste, mais que si l’humanité du XXIème siècle ne reprend pas à temps et globalement le chemin du partage équitable des richesses, alors, elle sera, et elle est déjà pour une part, comme l’expliquait Fidel quand il présidait le Mouvement des Non-Alignés, en danger sérieux d’auto-anéantissement et/ou de déchéance globale.
On voit ici que nous sommes ici aux antipodes du discours creux, veule et sonnant faux du veulissime Gorbatchev opposant sottement les « valeurs universelles de l’humanité » et la « convergence de la civilisation » à l’ « intérêt de classe du prolétariat ». Déjà, à Camagüey, s’exprimant devant le peuple à l’occasion du 30ème anniversaire de la Révolution, en cette année 1989 célébrant à l’envers le bicentenaire du mouvement révolutionnaire mondial, Fidel avait su lucidement s’exclamer, en partant d’un point de vue de classe hautement réaliste :
« … il y a la démocratie des riches et la démocratie des pauvres, la paix des riches et la paix des pauvres ! ».
Mais surtout, face à un capitalisme en phase tendanciellement exterministe, c’est bien le prolétariat universel s’alliant aux peuples émergents d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie et relançant la lutte pour le socialisme-communisme qui devient le garant principal de la survie et du développement solidaire de l’humanité future. Cette donnée de portée proprement anthropologique finit d’invalider la « nouvelle pensée politique » issue de Gorbatchev qui, loin de réfuter le slogan fasciste-exterministe lancé par la réaction allemande des années 1980 « plutôt morts que rouges ! » (« lieber tot, als rot » en allemand), se contentait d’inverser platement ce mot d’ordre glaçant sous la forme implicite et objectivement contre-révolutionnaire d’un « Plutôt pas rouges que morts !» totalement désarçonnant et capitulard. Comme si l’on pouvait « apaiser » l’impérialisme et garantir la paix mondiale en oubliant que capituler devant le monstre impérial ne l’amadouera jamais davantage que la non-intervention française en Espagne ou que la capitulation des Accords de Munich (1938) n’avaient pu « apaiser » Hitler en 1937 et en 1938… Et c’est bien ce que l’on observe, trente-cinq années après la suicidaire dissolution unilatérale par Gorbatchev du Pacte de Varsovie : désormais, l’UE arrimée à l’OTAN ainsi qu’aux néonazis ukrainiens se prend à espérer qu’un nouveau « Drang nach Osten* » va permettre à l’hégémonisme recentré sur l’Axe Washington-Berlin-Tokyo de prendre sa revanche, tardive certes, mais si longtemps espérée, sur l’intraitable pays de Leningrad, de Koursk et de Stalingrad…
C’est du reste pourquoi le présent colloque et l’appui que lui apporte l’Etat cubain alors que votre peuple subit un siège en règle, est d’une importance symbolique mondiale, Cuba demeurant une sorte de vigie mondiale à la fois pour l’avenir socialiste du monde et pour la sauvegarde, l’équilibre et l’avenir de l’humanité désormais indissociable du devenir de la planète. On assiste du reste de nos jour à un véritable retournement historique, à l’une de ces « ruses de la raison » dont l’histoire est friande selon Hegel. A l’origine, les révolutionnaires en général et le Che en particulier apparaissaient au public comme ceux qui, luttant pour la justice et pour la liberté, prenaient alors le risque de bousculer, voire d’ébranler durement, l’équilibre géopolitique injuste sur lequel reposait l’impérialisme : c’est cela que signifie en effet ordinairement le mot révolution. Mais devenu hégémonisme-exterminisme, l’impérialisme capitaliste est aujourd’hui le principal facteur historique de déstabilisation géopolitique et c’est au contraire le camp des peuples et des travailleurs qui, comme l’indique l’intitulé du présent colloque, est appelé à prendre la tête de la lutte pour un nouvel équilibre mondial.C’est du reste ce que proposait Youri Andropov, l’avant-dernier président encore communiste de l’URSS, quand, pour contrer la course à la guerre nucléaire mondiale que comportait déjà l’installation des euromissiles Pershing II en Europe, l’URSS, lâchée par nombre de ses ex-amis occidentaux tentés par l’ « eurocommunisme », tentait en vain d’ériger un Front mondial de la vie et de la raison.
A première vue pourtant, il semblerait que l’accusation portée contre le capitalisme-impérialisme moderne de couver en son sein une tendance exterministe majeure fût quelque peu porteuse d’un pessimisme déprimant. Mais si l’on raisonne plus dialectiquement, c’est le contraire qui est vrai : du fait même que ce système mortifère est de plus en plus accaparé par une oligarchie obscurantiste dont le nouveau chef de file récemment élu aux USA va jusqu’à nier le dérèglement climatique et à refuser le principe même des vaccins, il devient symétriquement possible d’isoler socialement, politiquement et culturellement ce haut état-major géo-destructif et d’unir largement contre lui les forces de paix, de raison et de vie en les associant aux pays socialistes présents et à venir fraternellement unis au prolétariat international. Lequel a du reste retrouvé dernièrement le chemin de grandes grèves combatives de l’Inde au Mexique, de l’Angleterre au Canada, de la France au Québec, et du Bangladesh à la Corée du sud en passant par l’Italie et la Belgique !
Pour constituer ce large front mondial anti-destruction, il ne faut pas craindre, sans cesser de combattre l’anticommunisme diviseur, de s’adresser audacieusement aussi à la fraction capitaliste du monde dominé qui, tout en refusant de tout son être le socialisme, se reconnaît aujourd’hui dans les BRICS. Sans oublier non plus cette fraction de la grande bourgeoisie qui reste foncièrement exploiteuse mais qui refuse, au moins provisoirement, la guerre mondiale exterminatrice, et que Lénine appelait en 1922, lors des Conférences de Cannes et de Locarno, la « bourgeoisie pacifiste » non sans souligner la contradiction objective que recouvre cette expression. Rien à voir en l’occurrence avec la démarche d’un Gorbatchev capitulant sur toute la ligne devant Reagan et Bush Senior puisqu’il s’agit ici d’isoler l’oligarchie hégémoniste-exterministe, d’aider le camp mondial du socialisme et du prolétariat à diviser le camp impérialiste-hégémoniste, de permettre au mouvement ouvrier et populaire de diriger ce combat vital qu’il est seul à pouvoir mener jusqu’à son terme, c’est-à-dire, le jour venu, jusqu’au communisme, cette société qui émancipera les individus de l’absurde division en classes antagoniques, et qui est pour cette raison la seule garantie définitive pour un monde de paix et d’urgentissime réparation environnementale.
En réalité, et le présent colloque de La Havane en est une illustration, si un peu de lutte anti-exterministe pour la paix et pour l’ « équilibre du monde » semble nous éloigner de la révolution sociale, un engagement plus profond pour la reconquête du rôle dirigeant des pays socialistes et de la classe ouvrière mondiale dans la défense humaine de la vie sur Terre, nous rapproche de la transformation sociale universelle pour laquelle combattirent Fidel, Celia Sanchez, Camilo Cienfuegos et le Che. Une lutte qui peut aujourd’hui mobiliser des milliards d’humains, et notamment des milliards de jeunes, et qui, sans renier en rien ce socialisme d’hier que d’aucuns ont honteusement poignardé dans le dos, peut rouvrir aux peuples et aux travailleurs du monde entier la voie du socialisme de l’avenir.
*Philosophe, ancien professeur en Classes préparatoires aux Grandes Ecoles scientifiques – Animateur du Secteur Etudes et Prospective du Pôle de Renaissance Communiste en France, directeur politique de la revue théorique Etincelles. Derniers ouvrages parus : Mondialisation capitaliste et projet communiste, Delga 2022, et Dialectique de la nature : vers un grand rebond ? (Delga 2024). Cf. aussi l’article Sombres nuées et rouges lueurs paru début 2025 sur www.initiative-communiste.fr
** Ruée vers l’Est en allemand. Nom de la politique de conquête des terres slaves que Hitler annonçait déjà dans « Mein Kampf ».
1 En France même, le tout-globish des traités néolibéraux transatlantiques est en passe d’évincer dans une série de domaines, la langue de Victor Hugo et d’Aragon.