Nous reproduisons ci-dessous un texte envoyé par le camarade Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l’ Union des Démocrates Socialistes (UDS, République Démocratique du Congo), à l’occasion du 70e anniversaire de l’attaque de la Moncada par ceux qui deviendront plus tard les « barbudos », menés par Fidel Castro.
Le texte souligne à juste titre les conséquences positives qu’a eue par la suite la Révolution Cubaine victorieuse initiée ce 26 Juillet 1953, en rappelant le rôle militaire déterminant des volontaires cubains dans les luttes d’indépendance des pays d’Afrique septentrionale colonisés par le Portugal et dans la chute des régimes d’apartheid (Afrique du Sud, Rhodésie). Ce fût d’ailleurs à Cuba que se rendit Nelson Mandela pour son premier voyage à l’étranger après son élection comme Président de l’Afrique du Sud, et ce afin de remercier personnellement Fidel Castro pour la contribution majeure de Cuba à ces luttes.
Rappels éminemment nécessaires contre l’idéologie dominante qui voudrait insidieusement faire croire à l’octroi des émancipations nationales par les impérialistes ou des conquis sociaux par les classes capitalistes…
Les appréciations de l’auteur sur la politique strictement congolaise, notamment actuelle, méritent réflexion, et nous ne nous permettrons pas de les commenter. Quelques éléments de contexte nous semblent cependant intéressants : l’UDS est membre de la plate-forme « Union sacrée pour la défense de la Nation », lancée en Avril dernier par l’UDPS pour favoriser la réélection du Président actuel Félix Tshisékédi et soutenir le combat contre la balkanisation du pays, dont le danger a été ravivé par la recrudescence des violences dans l’Est du pays. Ces régions doivent en effet faire face depuis des décennies à des milices, vraisemblablement soutenues par certains pays limitrophes, dont le but est de semer un chaos propice au pillage des gigantesques ressources minières que recèle le sous-sol du pays. Un pillage qui, en raison de l’émiettement de l’Etat, la survivance savamment entretenue par diverses forces impérialistes de contradictions sur bases régionalistes et/ou ethniques au sein des pouvoirs politiques et militaires, et la corruption jusqu’aux plus hauts niveaux, semblait impossible à contrecarrer jusqu’à il y a quelques mois. Espérons que les gouvernants actuels sauront mener à bien la mission historique de la conquête de la souveraineté, que le peuple congolais attend depuis longtemps, et que les forces les plus progressistes de l’Union sacrée garantiront le processus contre tout atermoiement.
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Une manifestation devant la caserne Moncada
En 70 ans d’intervalle, l’attaque de la caserne de Moncada de Santiago de Cuba n’ a pris aucune ride. Elle est toujours vivante, vivace, actuelle.
Autour de l’Éternel Commandant Fidel Alejandro Castro Ruz, bien connu sous le nom de Fidel Castro, une poignée de révolutionnaires Cubains attaqua la caserne de Moncada de Santiago de Cuba en vue de renverser le régime honni du Président Fulgencio Batista, le fantoche des Américains.
Ce fut le 26 Juillet 1953. Une date mémorable, vénérable, historique pour les révolutionnaires du monde entier.
Malgré l’échec des hommes de Fidel Castro suivi plus tard de son exil au Mexique, défaits, arrêtés, jugés et emprisonnés, la révolution naissante cubaine n’avait jamais jeté l’éponge.
Elle est instructive, pédagogique à maints égards.
De cet épisode, il faut retenir cette phrase prémonitoire du Commandant Fidel Castro au cours du procès qui s’en était suivi. Il avait ainsi conclu son plaidoyer : « Peu importe que je sois condamné, l’Histoire m’acquittera ».
Oui, le 1er Janvier 1959, soit six ans plus tard, Fidel Castro et ses glorieux Compagnons de lutte entrèrent dans l’histoire avec « H » majuscule.
De Santiago de Cuba à La Havane la capitale, le chemin tortueux suivi était dur, parsemé de nombreuses embûches. Au final, le but fut atteint : le renversement de la dictature sanguinaire de Fulgencio Batista.
La détermination de célèbres « Barbudos » cubains était restée intacte.
Le mouvement fut réorganisé. Il reçut même l’appui populaire. Et tous les nombreux coups de butoir du pouvoir qui comptait 40 000 hommes appuyés par le parrain américain, assénés à la révolution cubaine, furent des coups d’épée dans l’eau.
La victoire finale fut acquise au prix des sacrifices innommables. Dans la vie, on ne bat jamais l’omelette sans casser des œufs.
La lutte révolutionnaire cubaine fut des émules un peu partout dans le monde.
Mais, pour nous Africains, La Havane devenait La Mecque de la lutte révolutionnaire, indépendantiste et anticolonialiste.
Dans la plupart des maquis des indépendantistes africains, le meilleur modèle fut celui des Révolutionnaires Cubains.
Amilcar Cabral, Augustino Neto, Samora Machel, Robert Mugabe, Sam Mujoma, pour ne citer que ces figures emblématiques, se sont inspirés des méthodes cubaines de lutte révolutionnaire. Les anti-apartheid Sud-Africains bénéficièrent de l’appui inestimable du Commandant Fidel Castro.
Mon pays, la République Démocratique du Congo, chasse gardée jusqu’à aujourd’hui des impérialistes, se lança également dans la lutte contre l’impérialisme sous la direction de M’zee Laurent-Désiré Kabila qui accéda au pouvoir en 1997. Celui-ci eut même la visite du Grand Révolutionnaire Ernesto Guevara le Che dans son maquis de Hewa-Bora dans le Kivu montagnard.
Il est à noter que le Lider Maximo, en grand internationaliste, a été d’un secours inestimable pour les progressistes africains.
A titre d’exemple, sans le concours des Camarades Cubains, l’Angola serait inévitablement tombée entre les mains des impérialistes. Sans l’inoubliable apport des Révolutionnaires Cubains aux côtés des militaires angolais dans la célèbre bataille de Cuito Cuanavale en Angola, la Namibie n’aurait pas eu son indépendance dans les circonstances révolutionnaires que nous connaissons.
Dans sa lutte contre la dictature cruelle et féroce du Président Joseph-Désiré Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Waza Banga qui a régné de main de fer sur mon pays, la République Démocratique du Congo, il y a lieu de signaler le recours aux méthodes révolutionnaires cubaines par l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, en sigle UDPS.
Les Treize Parlementaires Fondateurs de ce mouvement ayant choisi la non-violence comme moyen de lutte, n’ont pas hésité d’appliquer parfois des principes puisés de l’arsenal révolutionnaire cubain.
Sous la direction de son leader charismatique, Docteur Étienne Tshisekedi wa Mulumba d’heureuse mémoire, l’UDPS a fini par arriver au pouvoir en 2019, 37 ans après sa lutte non-violente héroïque.
Sans peur d’être contredit, l’UDPS qui a bénéficié de l’appui multiforme de la grande famille de gauche, peut se targuer aujourd’hui d’avoir fait la symbiose entre la lutte révolutionnaire armée et la non-violence.
L’attaque de la Cuartel Moncada, entrée dans l’histoire par la grande porte, fait partie de l’Histoire cubaine. Et aussi de l’Histoire révolutionnaire mondiale.
Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Président National de l’Union des Démocrates Socialistes (République Démocratique du Congo)