ADRESSE À BENOÎT HAMON AU SUJET DE LA FASCISATION EN COURS – Par Georges Gastaud, auteur du livre « Patriotisme et internationalisme »
De la fascisation au « moment préfasciste »
Dans une vidéo récente, l’ex-ministre PS Benoît Hamon qualifie la situation actuelle de notre pays de « moment préfasciste ».
https://www.youtube.com/watch?v=ZNNGg375E9Q
Le PRCF, qui alerte depuis des années contre la fascisation de moins en moins rampante et de plus en plus galopante de notre pays, ne saurait, hélas, démentir B. Hamon sur ce point. En effet, non seulement la droite LR et une bonne partie du PS – notamment le sinistre Manuel Valls, dont Hamon fut le ministre – n’ont cessé d’empiler les lois liberticides et de surenchérir sur la haine antimusulmane du Rassemblement lepéniste ; non seulement de prétendus « syndicats » policiers se permettent de manifester en uniforme et en armes à deux pas de l’Élysée ; non seulement des généraux factieux rameutés par Valeurs actuelles prétendent dicter la feuille de route sécuritaire du pouvoir (quand ils n’appellent pas ouvertement au coup d’État !) ; non seulement Blanquer appelle rien moins qu’à dissoudre l’UNEF, principal syndicat étudiant, tout en pourchassant les enseignants hostiles à sa politique et en voulant que soient signalés les cas de « fronde contre les mesures gouvernementales » et de « radicalisation politique et sociale » parmi les élèves ; non seulement le bien-nommé Lallement, le préfet de Paris nommé par Macron, ne cesse d’interdire, de gazer ou de matraquer les Gilets jaunes et de paisibles défilés syndicalistes ; mais le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est récemment fait remarquer en prenant systématiquement « de droite » la patronne du RN qu’il a publiquement qualifiée de « trop molle ».
C’est dire combien le PRCF est d’avance partie prenante de tout sursaut républicain, de toute manifestation nationale combative appelant le peuple français en général et le monde du travail en particulier à briser net la fascisation en cours d’emballement, y compris en sanctionnant les factieux et autres organisateurs de manifs policières illégales et contraires aux principes républicains.
Racines de classe de la fascisation européenne et hexagonale
Pour autant, nous ne suivrons pas Hamon, l’éternel rabatteur vers l’union des euro-gauches, à propos de la fausse alternative politique qu’il propose. Si notre pays, terre native des Lumières, des Droits de l’homme, de la Commune, du Front populaire et du CNR, vit aujourd’hui cette situation angoissante, c’est parce que depuis, notamment, l’implosion contre-révolutionnaire du camp socialiste et la mise à exécution par Mitterrand de l’archi-régressif Traité de Maastricht, les politiciens « républicains » (les Chirac, Juppé, Sarkozy, Xavier Bertrand, Pécresse…) et « socialistes » (Mitterrand, Fabius, Rocard, Jospin, Hollande, Valls et… Hamon) qui ont alterné ou « cohabité » au pouvoir, n’ont rien fait d’autre qu’appliquer avec zèle les brutales politiques antisociales, antinationales et antidémocratiques définies par les « directives européennes » au nom de l’« économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée » sanctifiée par les traités européens. Au nom de cette impitoyable politique unique, l’UE et ses « bons élèves » hexagonaux – dont Hamon – ont raboté nos retraites, comprimé les revenus du travail, déremboursé les soins médicaux, privatisé nos services publics, déglingué l’Éducation nationale et l’hôpital public, privatisé le secteur public (EDF, SNCF…), laissé le MEDEF délocaliser à tous vents les usines et l’emploi ouvrier. En vertu de cette même « pensée unique » maastrichtienne, la « gauche » social-eurocrate, servilement suivie par les ministres « eurocommunistes » du PCF-PGE et par les eurofédéralistes verts, a dépecé la République laïque, une et indivisible en creusant dramatiquement les inégalités territoriales : c’est le « pacte girondin » que soutient B. Hamon. Cette même fausse gauche euro-formatée des Delors, Jospin, Pascal Lamy, Moscovici, etc., a installé la « monnaie unique », ce dispositif austéritaire continental fait monnaie. La social-eurocratie a également aidé l’impérialisme allemand à écraser la Grèce et les autres pays du Sud, surenchéri sur toutes les guerres de l’impérialisme US, transféré vers Bruxelles et Francfort notre souveraineté budgétaire. Elle a même sacrifié la langue française, socle culturel de la nation, au tout-globish privilégié par l’UE et par les partisans des « traités transatlantiques ». Si l’on ajoute à cela que le « Parlement » européen a même voté, avec l’accord des eurodéputés français PS et EELV, une résolution répugnante qui applaudit à l’interdiction des PC en Europe de l’Est et qui met à égalité les communistes et les nazis en humiliant les premiers et en banalisant les seconds ; si l’on constate que cette même UE tolère aimablement en son sein les gouvernements clairement préfascistes de Budapest, Vilnius, Varsovie, etc., comment veut-on que la fascisation n’enfle pas sur tout ce continent européen pétri d’anticommunisme qui, sous l’égide du suzerain yanqui et de l’impérialisme allemand restauré, prépare une guerre de revanche contre cet héroïque peuple russe dont les sacrifices sans égal nous ont libérés de Hitler ?
Frapper à la fois la « Bête immonde » du fascisme et le « ventre fécond » capitaliste dont elle ressurgit périodiquement
« Hommes, veillez, car il est encore fécond le ventre dont a surgi la Bête immonde », avertissait déjà Bertolt Brecht. La « Bête immonde », c’est le fascisme dont le groin nauséeux émerge à nouveau après tant de tentatives de le « dédiaboliser » tout en criminalisant le communisme, ennemi le plus conséquent de la croix gammée. Mais ce « ventre toujours fécond » ne doit pas moins être moins combattu que ne doit l’être la « Bête immonde » elle-même. Pour cela, il faut le nommer, ce que ne font jamais les sociaux-démocrates et autres bonimenteurs de l' »Europe sociale » : il s’agit clairement de l’EXPLOITATION CAPITALISTE, que n’a jamais combattue la social-démocratie (sauf contrainte et forcée par le mouvement des masses, comme en 1936) et de l’OPPRESSION IMPERIALISTE, que la même fausse gauche n’a cessé d’abonder en soutenant l’OTAN et la « Françafrique » néocoloniale, ou encore la mortifère « construction » européenne. En dépeçant la France, en alignant la « gauche » institutionnelle sur la droite néolibérale, en sabotant les repères politiques de millions d’ouvriers, d’employés, de paysans et de chômeurs, l’euro-gauche impériale et ses multiples chapelles roses, vert pomme ou rouges pâle, gonfle les voiles du Rassemblement lepéniste et de la désespérance républicaine.
Vive le Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Ecologiste (FR.A.P.P.E.) !
C’est pourquoi, dialoguant avec tous ceux qui acceptent un dialogue mutuellement respectueux, le PRCF propose de reconstruire un parti communiste de combat, de construire le tous ensemble en même temps des travailleurs (syndicalistes de classe, gilets jaunes, militants politiques progressistes, patriotes antifascistes…) et d’ériger « en bas » un large Front Antifasciste, Patriotique, Populaire et Écologiste. C’est indispensable pour imposer par la lutte la nationalisation démocratique des secteurs clés de l’économie et l’émergence d’une nouvelle démocratie populaire : c’est la seule solution pour stopper net la fascisation en passe de se muer en danger fasciste ouvert et pour lancer la contre-offensive progressiste sur des bases claires et mobilisatrices. C’est le sens de la bataille d’idées que conduit aujourd’hui, avec l’appui des militants franchement communistes, le camarade Fadi Kassem, porte-parole d’une Alternative rouge-tricolore pour notre pays.