Par la bouche du louveteau Sébastien Nadot, le très groupusculaire Mouvement des progressistes fondé par Robert Hue appelle (en échange de quoi ?) à soutenir sans réserve le loup Alpha Macron.
La boucle est ainsi bouclée : comme Gorby en Russie (lâche déserteur du PCUS interdit par Eltsine), comme Carrillo en Espagne (passé à la presse de droite après avoir dévasté le PCE), comme Massimo D’Alema en Italie (liquidateur du PCI et fondateur du PDS néolibéral), l’instigateur principal de la mutation-dénaturation du Parti communiste français a quitté son parti pour devenir sénateur sur une liste PS. Et comme une fois que les amarres sont rompues, il n’y a plus de limite aux dérives droitières, les huistes courent maintenant à la soupe derrière Macron, le banquier qui veut briser les retraites des fonctionnaires, « ubériser » la société, taxer les pensions, dénationaliser l’école publique, fiscaliser les cotisations Sécu du patronat, démanteler ce qui reste de la République laïque et indivisible, substituer le tout-anglais « transatlantique » au français, installer une Europe fédérale faisant litière de l’Etat-Nation, augmenter la contribution française à l’OTAN, et autres propositions « progressistes ». Bref, le micro-mouvement huiste investit sur un Macro-banquier notoirement couvé par Angela Merkel, sur un candidat sans foi ni parole qui tourne à la fois le dos au CNR, aux réformes communistes de 45, à la loi laïque de 1905 et au legs de la Révolution française !
Et dire que M. Hue se présentait initialement comme l’héritier de Gabriel Péri, le grand dirigeant communiste qui déclara, avant d’être fusillé par les Allemands : « Si c’était à refaire, je referais ce chemin » !
Eh bien, l’auteur de ces lignes, qui n’a pas voté Mitterrand en 81 et qui prévenait déjà en 1994 ses camarades du PCF que voter pour le « mutant » Robert Hue ce serait déshonorer leur parti, constate aujourd’hui sans plaisir combien le soutien enthousiaste alors apporté à Hue par une majorité de camarades tournait en réalité le dos à l’esprit de parti bien compris. De même l’auteur de ces lignes avait-il raison entre 81 et 84 de dénoncer ces pseudo- « ministres communistes » de Mitterrand qui TOUS ont ensuite trahi le PCF, Fiterman rejoignant même par la suite la direction du PS. Comme il était juste entre 97 et 2002 de dénoncer Gayssot, le ministre « communiste » qui a aidé Jospin à privatiser tous azimuts, à bombarder Belgrade et à préparer la mise en place de la destructive « monnaie unique ».
Camarades communistes, il faut que cette énième trahison de l’ex-secrétaire national du PCF nous instruise sur ce qu’est réellement, et sur ce que n’est pas « l’esprit de parti » : soyons enfin matérialistes et recourons au « critère de la pratique » cher à Engels ; cessons tous de juger les gens sur leur étiquette et non sur les contenus qu’ils défendent en pratique. Il ne suffit certes pas, pour être communiste, de se situer occasionnellement du bon côté de la barricade sociale (il y faut aussi un solide ancrage dans le camp des exploités et dans le marxisme-léninisme), mais être du bon côté, du côté des exploités, n’en est pas moins une condition élémentaire sans laquelle le mot « communiste » est une odieuse duperie. Or, aujourd’hui même, les dirigeants principaux du PCF, son secrétaire national Pierre Laurent et son chef de file parlementaire André Chassaigne, s’évertuent sans le dire à contourner le vote majoritaire de leurs militants en faveur de la candidature Mélenchon. A travers cent tracts, pétitions et « forums » dégoulinant d’équivoque, leur vrai message aux militants du PCF, c’est : « vous votez Mélenchon ? Nous non plus ! ». Car ils sont trop occupés à rabattre en fait vers l’impossible candidature unique derrière Hamon (qui est à 100% pour l’OTAN, pour l’ « Europe fédérale » et pour des listes PS communes avec Valls/EL Khomri !). Et surtout, ces faux « dirigeants communistes » veulent à tout prix ménager leur arrimage routinier au PS dont ils espèrent un « retour d’ascenseur » leur permettant de sauver leurs places à l’Assemblée nationale (Chassaigne) et au Sénat (Laurent) : voilà en fait leur seule « perspective communiste » pour le peuple français en plein désarroi ! Si bien que sur les trois questions stratégiques du moment, la sortie de l’OTAN (pour ne pas être entraînés dans la guerre antirusse qui vient), le débat sur le « FREXIT progressiste » et la rupture des liens de vassalité à l’égard du PS, les dirigeants du PCF, qui sont les seuls mandatés nationalement pour parler au nom du PCF, ne sont même pas du bon côté de la barricade ! Au contraire, ces dirigeants vassaux du très anticommuniste Parti de la Gauche Européenne (que préside Gregor Gysi, l’un des liquidateurs en chef de la RDA !) se démènent pour que la « France insoumise », loin de se radicaliser contre l’UE/OTAN (ce à quoi pourrait l’amener une intervention fraternelle unie des vrais communistes), abandonne ou édulcore ses positions encore trop timidement « eurosceptiques » (pour l’instant, JLM a, en gros, tenu bon face à la pression de Hamon, mais ce n’est sûrement pas grâce à MM. Chassaigne, Laurent et Dartigolle : c’est au contraire contre eux et malgré eux !). Car, que signifie d’autre l’insistance pour que Mélenchon et Hamon, qui rame notoirement pour l’OTAN, la « défense européenne » et le « parlement de la zone euro », se retrouvent dans une même campagne dite « unitaire » ?
En toute bonne foi, très chers camarades qui boudez le PRCF parce qu’il n’a pas soutenu, faute d’avoir obtenu la moindre garantie programmatique, la candidature non communiste, européiste et toute « jetable » et provisoire de Chassaigne, pouvez-vous jurer que les figures de proue de votre parti ne vous laisseront pas tomber demain comme vous ont successivement abandonnés depuis quarante ans ces « étoiles » du PCF que furent tour à tour MM. Juquin, Fiterman, Sainjon, Gayssot, Hue et Thibault (lui aussi membre du PCF devenu le chantre de la collaboration des classes à la tête de l’OIT) ?
En réalité, aujourd’hui, une seule ligne claire, fédératrice et dialectique permet aux communistes de « tenir tous les bouts de la chaîne », à la fois la renaissance du parti communiste et la sauvegarde, VITALE pour les luttes à venir, d’un espace politique progressiste euro-critique : cette ligne consiste d’abord à soutenir, sans alignement, avec esprit critique mais sans faire la fine bouche, la candidature J.-L. M. parce que, dans une situation où le pire peut prendre plusieurs visages (montée continue du FN, écroulement possible des « LR » avec, à la clé, le probable ressentiment fascisant de ce camp néo-« versaillais », montée en neige de l’hyper-atlantiste Macron, désorientation totale de l’électorat PCF soumis à d’insupportables « doubles contraintes »…), la candidature « insoumise » est la seule à affronter le PS sur sa gauche tout en ouvrant du moins le débat à gauche sur la sortie progressiste de l’euro, de l’UE et de l’OTAN. Mais aussi et SURTOUT camarades, il est urgent d’aller ensemble à la rencontre de la classe ouvrière sur un programme communiste commun. Communistes, tractons ensemble à l’entrée des entreprises pour poser la question du socialisme pour la France. Et pour que cette question ne soit pas perçue par les ouvriers comme une incantation aussi gauchisante que décourageante, appelons ensemble à engager le processus révolutionnaire en sortant par la porte à gauche de l’UE/OTAN, à élargir la démocratie populaire, à sauver les services publics et la Sécu et à nationaliser les secteurs-clés de l’économie !
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Dans l’expression « tirer à hue et à dia », hue ! voulait jadis dire vers la droite ! tandis que dia ! signifiait vers la gauche !. Au mieux l’actuel PCF-PGE dénaturé par 40 années de mutation anti-léniniste* tire à hue et à dia. Et pour finir, ses dirigeants successifs tirent toujours plus « à hue ! », vers le PS maastrichtien et vers l’introuvable et impossible « réorientation progressiste de l’euro », ce clone du Deutsche-Mark. MM. Laurent, Chassaigne et Dartigolles iront-ils demain, si la situation le permet, jusqu’à rallier Macron, donc Hue, Bayrou, Le Guen et Cie, pour soi-disant, « faire barrage au FN »… tout en sachant pertinemment que ce candidat américano-formaté et « merkellophile », veut dissoudre la France à marche forcée dans l’Europe fédérale au risque de rendre irrésistible l’idée suicidaire que le FN est le seul recours patriotique possible pour les classes populaires ? Le seul fait que nul ne puisse jurer du contraire à propos du second tour de la présidentielle, le fait concomitant que l’idée même de candidatures uniques des sortants de gauche aux législatives ne soit pas clairement écartée, prouve à quel point serait stérile et illisible pour notre peuple une orientation qui confinerait l’engagement des communistes à la toujours plus lointaine reconquête communiste du PCF dé-marxisé, socialo-dépendant et euro-formaté.
Il n’y a donc bien qu’un moyen et un seul de ne pas se tromper aujourd’hui pour tous ceux qui veulent continuer le vrai parti communiste, celui de Pierre Sémard et de Gabriel Péri : c’est que, dans l’action franchement communiste unie aujourd’hui, dans l’adresse commune à la classe ouvrière préparant un nouveau congrès de Tours demain, nous allions ensemble à la porte des usines pour diriger l’équipage « à dia toute ! » ?
*La « mutation » révisionniste et social-démocrate n’a pas été lancée au congrès de Martigues (2000), ce point d’orgue des liquidations idéologiques. La dé-marxisation du PCF a été officiellement engagée en 1976 avec l’abandon de la dictature du prolétariat et avec le reniement officiel du marxisme-léninisme lors du 23ème congrès, en 1979.
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Les Eltsine français à la soupe (au régime « macron-biotique » ?)….
Je me souviens du congrès de la « mutation » (1995 ? ). Ce congrès, sous l’égide de Hue et de son équipe de été majeur dans le processus d’embourgeoisement (désolé pour le néologisme) de parti que j’avais rejoint pour la révolution. Un moment important a été celui où la cgt s’est détachée du parti. Maintenant, la question est : constatant que la jeunesse qui afflue vers le PCF est en quête de sens révolutionnaire, une révolution interne est elle possible pour remettre le PCF sur les rails prolétariens ?
Que le très droitier Hue fasse voter Macron, rien d’étonnant. S’il était réellement communiste, ça se saurait… Comment le parti de la classe ouvrière, le parti de Lénine peut il contrer ces droitiers ?
C’est facile d’être un loup quand on a les banques qui pousse au cul, le candidat des banques ne sait plus quoi faire du fric tellement il en a, mais il n’est pas encore élu.
Robert Hue après avoir supprimé le marxisme au PCF veut s’en mette plein les poches en ralliant la finance Macron.