Par Floréal, PRCF – 1er mars 2021 – Les médias gouvernementaux et patronaux se lamentent quotidiennement sur la « violence importée des États-Unis » qui frappe désormais certains quartiers déshérités où des rixes aussi absurdes que meurtrières opposent régulièrement des bandes d’ados de plus en plus jeunes s’affrontant à coups de barre de fer, quand ce n’est pas, au nez et à la barbe de la police, à coups de tirs de mortiers… Comme c’est depuis longtemps le cas chez l’Oncle Sam où régulièrement, des massacres perpétrés à l’arme de guerre, dévastent des églises, des mosquées, des synagogues et… des écoles à l’initiative d’ados se prenant pour Rambo!
Les mêmes médias se déchaînent aussi, non sans raison, contre la « communautarisation » de l’espace urbain hexagonal où, de moins en moins, les individus en compétition sur la grande scène du néolibéralisme mondial, se définissent comme des citoyens français membres de la République ou comme des travailleurs luttant pour leurs droits mais où, de plus en plus, ces bipèdes incultes et déliés de tout que fabrique à la chaîne l’ « économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » (Traité de Maastricht) se définissent comme membres de telle communauté ethnique, de telle collectivité pseudo religieuse, de tel clan territorialisé voire comme de simples « ego » prédateurs et sans limites s’adonnant à l’archaïque loi du plus fort. Comme c’est tristement le cas aux États-Unis depuis des décennies… Soit!
Mais alors, pourquoi les mêmes médias bien-pensants poussent-ils en permanence à exalter la « culture » made in USA, la chanson américaine, les « blockbusters » américains, les fêtes américaines (à commencer par l’agressive et noirâtre « Halloween »), les clips américains, sans parler de la langue américaine dont les bredouillis les plus commerciaux et les plus bas de gamme (pensons aux « Black Friday » devenus annuels) infestent en permanence notre langue et notre cerveau? Pourquoi ces grands médias ne passent-ils en outre qu’exceptionnellement des chansons en espagnol, en italien, en allemand, en russe, en arabe, en berbère, en swahéli, en hindi, en japonais, en chinois ? Pourquoi la production cinématographique des pays autres que celui d’Hollywood et de Disney ne parvient-elle que très marginalement sur nos écrans? Pourquoi, lorsqu’il est question de « communauté internationale », les « grands journalistes » français n’ont-ils en vue que les pays de l’Amérique du Nord et de l’Europe qui, ensemble, forment moins d’un dixième de l’humanité? Pourquoi nos « grands éditorialistes » en poste sur TF1, France 2, CNews, BFM, RMC, RTL, Europe 1, France Inter, France Culture, etc., exaltent-ils sans fin l’OTAN, archi-dominée par Washington, et qui pousse en permanence l’UE de plus en plus berlinoise à se surarmer pour prendre sa revanche sur le pays d’Octobre 17 et de Stalingrad? Et pourquoi les médias d’État de Macron, ex « Young Leader » adoubé par les États-Unis, mais aussi les médias et journaux appartenant à Bolloré, Bouygues, Drahi et Cie, ne trouvent-ils jamais rien à redire à la « fusion » de nos industries stratégiques avec les monopoles privés tentaculaires d’Outre-Atlantique, qu’il s’agisse de Chrysler – en passe de phagocyter Peugeot – ou de General Electrics, qui a déjà avalé une bonne partie d’Alsthom ? Pourquoi « nos » grands médias applaudissent-ils régulièrement à tout rompre quand les gouvernements atlantistes successifs, taillant dans l’héritage du CNR, voire de… Colbert et de Sully, détruisent les statuts publics, dépècent le Code du travail, privatisent les services publics nationalisés en 1945, asphyxient la Sécu à la française, pour leur substituer la retraite par capitalisation, les assurances privées et des trusts capitalistes détenus par les fonds de pension étasuniens ? Et pourquoi veut-on aussi nous faire croire contre toute évidence que, pour réduire la fracture politique béante entre le peuple français et ses « élites » politiques, il faudrait importer les « primaires » à l’américaine, le fédéralisme américain et les campagnes électorales à l’américaine?
En réalité, l’américanisation culturelle, économique, linguistique, militaire, politique galopante à laquelle est soumise en tous domaines l’Euro-Frenchland forme un tout indissociable. Et tant qu’on acceptera en frétillant la monoculture anglo-américaine, la langue unique mondiale étasunienne, le « leadership » impérial de Washington sur l’UE arrimée à l’OTAN, il faudra aussi, et sans se plaindre s’il vous plait, s’adapter à une non-société sauvage et sans art de vivre inhumainement dominée par la loi du colt, du dollar, du racisme, du gaspillage consumériste et du culte suicidaire des armes de destruction massive!