« Notre Johnny national » fuyait l’impôt, tentait périodiquement d’abandonner la nationalité française, vivait en Suisse et idolâtrait les « States ». Au point d’adopter un pseudo en (mauvais) anglais. Il n’a pas peu contribué, avec ses collègues de la génération yéyé, à placer la chanson française dans le sillage des modes anglo-saxonnes. Enfin, n’oublions pas que ce nanti avait choisi son camp, celui du Fouquet’s et de Sarkozy.
Et pourtant, telle est la force du talent, de la voix humaine, du rythme, de ce mélange de virilité et de souffrance tue, de révolte partagée, fût – ce à vide et sans cible bien identifiée, qu’aujourd’hui, ceux-là mêmes qu’il agaçait sont attristés. Sans doute parce qu’il a incarné l’impasse de ces années soixante qui, commencées dans la rébellion et la fureur de vivre, n’auront accouché que du « capitalisme de la séduction » et de la contre-révolution.
Peut-être aussi parce que, dans sa manière si antinationale d’être notre « Johnny national », d’américaniser la France mais aussi de franciser l’Amérique, ce petit Belge abandonnique nous parlait, tragiquement, de nos lourdes dérives.
Un souffle, haché par la maladie, s’est arrêté. Mais la voix généreuse et rauque à la fois, continue.
Le chant n’a pas de fin, et c’est à nous de lui en trouver une autre. Reviens, le jour!
Je remarque eu Johny Hallyday chantait le plus souvent en français, ce qui est un mérite; cela étant, j’ai toujours considéré que musicalement parlant, Eddy Mitchel était meilleur que Johny, et j’ai entendu Eddy Mitchel exposer que la langue française permettait de swinguer aussi bien que l’anglaise. Cela étant, l’énorme publicité dont Johny a bénéficié au début de sa carrière, alors qu’il ne chantait que des onomatopées (da dou ron ron…) doit attirer notre attention: lui-même n’avait certainement pas les moyens de la financer! en fait, déjà, les maîtres capitalistes de la sous-culture l’engageaient dans leur lutte contre les chanteurs à textes tels que Georges Brassens, Jacques Brel, Henri Salvador, Barbara, Jean Ferrat, d’autres aussi et surtout ceux qui auraient pu prendre leur suite: ils ont utilisé Johny pour saturer les canaux de diffusion du chant de telle manière que les chanteurs de poésie et de mélodie ne passaient plus!
Attention quand-même! Son pseudo en mauvais anglais était le vrai nom de famille de quelqu’un qui l’avait aidé (m’en demandez pas plus, je ne suis pas un érudit du people!).
En total désaccord avec le texte de Floreal — ou je n’ai rien compris. Monsieur Hallyday n’est pas un exemple à montrer, ni à suivre. Il a fait sa fortune avec le porte-monnaie des familles ouvrières. En même temps il leur crachait dessus. Désolé(e), je ne verserais pas une seule larme !
Je suis d’accord avec Jean-Pierre pour dire que Eddy était bien meilleur que Johnny qui n’était qu’un interprète avec de la gueule et une gueule alors, qu’ Eddy est un auteur compositeur interprète. Une honte à la France d’avoir fait un héro et un hommage national un chanteur milliardaire qui planqué son fric à l’étranger pour ne pas payé d’impôt. Je partage également ce qu’à écrit Rose.