Quotidiennement, les médias sermonnent les méchants syndicalistes rouges coupables de recourir à cet « archaïsme » : la grève, pour défendre les travailleurs contre une U.E., un patronat et un gouvernement avides de détruire les conquêtes sociales.
A ces mauvais garçons qui « font chier l’usager » (sic), les mêmes médias opposent les « gentils syndicalistes » oranges de la C.F.D.T. Ces dialogueurs de choc n’accompagnent-ils pas « socialement » tous les « plans sociaux » et toutes les « réformes » imposées par les patrons et par les gouvernements maastrichtiens successifs ?
Que diront alors nos braves journalistes impartiaux en lisant les propos de M. Gattaz, héritier de son papa, patron du M.E.D.E.F. et fils de patron du M.E.D.E.F. :
« … de façon sociétale, les syndicats ont été nécessaires au 19ème siècle, utiles puis abusifs au 20ème siècle. Inutiles et nuisibles au 21ème siècle, ils doivent disparaître ».
Au fait, comment qualifie-t-on les régimes qui, au 20ème siècle, ont muselé les syndicats ouvriers et les ont remplacés par des « corporations » dirigées par les trusts patronaux ?
Et c’est avec des individus pareils qu’il nous faudrait « dialoguer », comme les Bourgeois de Calais « dialoguaient » avec le roi d’Angleterre ? Mais ces gens ne se satisfont même plus du « cause toujours ! » dont se contentent Chérèque et tous ceux qui rêvent de « syndicalisme rassemblé » derrière ce jaunâtre personnage. Désormais, ce n’est plus « cause toujours ! » que le M.E.D.E.F. nous envoie à la figure ; c’est carrément : « ferme ta gueule ! » !
Et si désormais nous envisagions un tout autre « dialogue social » que la mascarade perdante à laquelle veut nous contraindre Valls ? Et si désormais, nous dialoguions davantage entre syndicalistes de lutte de toutes les professions, entre les actifs et les chômeurs, entre les apprentis et les salariés retraités, entre les ouvriers français et les ouvriers immigrés, entre les salariés précaires et les salariés dotés d’un C.D.I., entre les fonctionnaires et les travailleurs du privé ? Non plus pour construire le « dialogue social » BIDON avec le patron de combat Gattaz, mais pour enfin, l’affronter et GAGNER TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS ?
*Golias, n°315, p. 9.