17 juin, les professeurs sont mobilisés pour défendre le service public de l’Éducation Nationale, l’égalité des droits pour tous les lycéens, et surtout un diplôme national égal pour tous les jeunes de la Nation qui le réussissent, le Baccalauréat. Action d’éclat, une première depuis 2003, la grève des examens en ce premier jour de la dernière session nationale du Bac avant destruction par Blanquer, Macron et Cie. Lassés de ne pas être entendus, les profs font grève le premier jour du BAC à l’appel de la quasi totalité de leurs syndicats.
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P.C.C. UN MILITANT DU SNES-FSU
Une poignée d’enseignants irresponsables ont gravement perturbé ce jour les épreuves du baccalauréat dans plusieurs centres d’examen, notamment à Montauban (82), où certains ont même chanté faux. Je condamne fermement ce grave manquement aux obligations de service de fonctionnaires d’État, qui montre bien que quelques agents de service public sont encore bien loin d’avoir acquis la mentalité exemplaire des salariés du privé.
Les épreuves qui n’ont pas pu se tenir sont d’ores et déjà reportées au 25 juin, selon un calendrier qui sera diffusé par mes services. J’ai une pensée pour les élèves, contraints de subir une seconde fois le stress intolérable des examens, et surtout des examens anonymes. J’ai une pensée également pour les parents, révoltés par cette prise d’otages indigne. Qu’ils sachent que je ne céderai pas au chantage. Du moins pas tout de suite.
Ce sabotage perpétré au nom de revendications comme toujours salariales (toujours plus) est d’autant plus révoltant que j’ai moi-même mis en place des instances de dialogue avec le corps enseignant, et multiplié les consultations unilatérales. Ma porte a toujours été ouverte aux représentants des organisations syndicales, surtout le SGEN. Que les médias sachent qu’ils ont toute ma confiance, et j’espère que cela restera réciproque.
La réforme du lycée, qui n’est pas en cause puisqu’elle fait l’objet d’une approbation tacite de la majorité des enseignants, restera applicable, enfin je veux dire, dans la mesure des places disponibles, à la rentrée prochaine. Les chefs d’établissement vont peiner toutes les vacances, mais ils l’ont cherché, et ils sont grassement payés. Les élèves, eux, auront enfin la liberté de faire les choix qu’on leur propose, ou alors de passer le bac en candidat libre.
Évidemment, si demain le même scénario devait se reproduire, je ne serais peut-être pas aussi sûr de moi, car beaucoup de parents désireux d’honorer leurs réservations à partir du 11 juillet, et surtout de chefs d’établissement excédés de devoir convoquer leurs propres employés de maison pour surveiller des épreuves de bac vont continuer à me harceler sur Twitter. Et ma cote commence à baisser sérieusement. On dit de plus en plus que je donne une image un peu rigide.
Pour calmer un peu les esprits, je propose la mesure suivante: alors qu’il était question de ne pas renouveler un départ à la retraite sur 2, j’ai décidé de faire preuve d’une grande mansuétude. À compter de l’année prochaine, un départ à la retraite sur 2 sera désormais remplacé. Le verre à moitié vide sera désormais à moitié plein. Chacun aura à cœur d’apprécier l’importance de cette mesure qui n’est pas une demi-mesure.
Je compte sur la très grande majorité des personnels de l’Éducation pour assurer demain leurs obligations, sans exception. Je croise les doigts pour qu’il n’y ait pas de malades. Qu’ils sachent en tout cas qu’ils ont toute ma confiance. Et que ça saute.
Repos. »
Moralité: Grève lundi ET MARDI!!!