Voilà que S. Royal qui doit toute sa carrière au PS, poignarde dans le dos la pathétique Anne Hidalgo. Mme Royal appelle en effet à voter… Mélenchon, tenu par l’ex-candidate PS à la présidentielle, pour le seul « vote utile ». Surtout, ne pas y voir une misérable réaction de vengeance, même s’il est vrai que l’euro-assagissement politique du nouveau JLM facilite grandement ce rabibochage sans principes des deux ex-ministres jospiniens…
Dans le même genre cynique, on avait déjà eu Taubira qui, arrivée la dernière à table, a sommé celles et ceux qui l’avaient péniblement dressée, de s’effacer illico presto devant la Rédemptrice de la Gauche. Une Madonne de la Gauche qui, en 2016, n’avait pas eu un traître mot, c’est le cas de le dire, pour soutenir les syndicalistes CGT, FO et SUD tentant de préserver le Code du travail des atteintes de la « socialiste » El Khomri, membre du même gouvernement que Christiane Taubira…
Voilà aussi que le citoyen Mélenchon, qui nous expliquait jusqu’alors que le nucléaire civil français est un péril global imminent (lequel a fourni le thème de la principale campagne des insoumis en 2018…), propose à son concurrent Roussel (auquel il déclarait hier encore « vous êtes le néant »…) de soumettre ledit nucléaire civil français à référendum une fois que lui, JLM, siègerait à l’Elysée; et se déclare même tout prêt à laisser tomber la fermeture des centrales françaises s’il était battu sur ce sujet à l’occasion dudit référendum. Pas si vital que ça pour finir, la fin de l’électronucléaire qui, en effet, ne « passe » pas dans la classe ouvrière de France…
Quant au camarade Roussel, qui ne tarit de confidences ni sur son amour du « bleu » (comme… l’uniforme des policiers), ni sur ses goûts patriotiques en matière de vin (rosé?), il prend aussitôt soin de préciser qu’il ne veut à aucun prix sortir de l’UE et de l’euro (son patriotisme ne va pas jusqu’à risquer les foudres du Parti de la Gauche Européenne et du PS au second tour des législatives?) et il reprend sans vergogne, en les privant de tout leur tranchant révolutionnaire (Frexit progressiste, nationalisation des secteurs clés de l’économie, marche au socialisme…) et en les mêlant d’éloges de Joe Biden et de piques contre la Chine populaire, certaines des thématiques portées depuis des lustres par le PRCF: union des drapeaux rouge et tricolore, retour des « Jours heureux », reconstruction du « produire en France »…). Bien entendu, le candidat du PCF se garde bien d’indiquer l’origine de ces campagnes (que le PRCF était bien seul à mener au début des années 2000…), n’ayant jamais eu l’élémentaire courtoisie démocratique de répondre aux propositions de dialogue politique du Pôle…
Il sera néanmoins beaucoup pardonné à ce candidat chéri des médias, tant il a lui même subi de félonies de la part des Buffet, Jumel et autre maire PCF de Stains passés avec armes et bagages chez Mélenchon, histoire de conjurer une candidature concurrente des insoumis sur leur circonscription… Décidément, le centralisme démocratique, sans parler du marxisme-léninisme, est bien oublié dans le PCF roussellien prétendument revenu à l’ « identité communiste »…
Côté droit, on a Mme Pécresse qui nous la joue « gaulliste » et « fierté française », elle qui a mérité par deux fois l’ANTI-prix de la « Carpette anglaise » pour ses propos méprisants contre la langue française à laquelle elle a systématiquement préféré l’anglais, d’abord en tant que ministre de l’Université, puis comme présidente du conseil régional francilien… Cette même Pécresse, qui avait quitté les LR jugés trop droitiers de Wauquiez, vient toute honte bue de rallier la problématique raciste du « grand remplacement » dans son premier grand meeting de campagne: que c’est beau la rectitude morale de cette bonne chrétienne élevée chez les Pères !
A l’extrême droite, le rayonnement de l’éthique est encore plus flamboyant si c’est possible. C’est à qui, dans l’état-major (voire dans la famille???) lepéniste en décomposition, collera le plus de banderilles dans le dos de « Marine », que ces braves « patriotes » ont déjà condamnée à la mort politique. Laquelle il est vrai, avait déjà jeté à la porte chemin faisant son propre père et son conseiller d’alors, F. Philippot… Du côté fascisant, c’est donc à qui ralliera le plus vite possible le poulain du milliardaire Bolloré, l’effrayant Zemmour, l’homme qui juge (c’est encore pis si c’est sincère!) que le collabo antisémite Pétain a… protégé les juifs français sous l’Occupation !
Ne parlons pas de Jadot qui, à l’instar de ses amis, les Grünen d’Outre-Rhin, se déchaîne contre le nucléaire civil français mais cautionne la ligne atlantique dure à l’encontre de la Russie. Que c’est beau le pacifisme vert ‘(de gris?), que c’est beau de considérer qu’EDF nationalisé et l’atome civil constituent un danger gravissime pour la France alors que les bombes atomiques de l’OTAN et des USA, qui peuvent permettre à l’Oncle Sam de déclencher une guerre mondiale sur notre continent, ne pourraient, c’est évident, qu’améliorer le climat terrestre (pas si grave au fond puisque, à l’issue d’une guerre mondiale, l’humanité ne serait sans doute plus là pour subir la dialectique infernale de l’hiver nucléaire et de l’emballement climatique irréversible…).
On n’a certainement pas oublié Macron: chacun se souvient de la manière dont il a détruit en plein vol celui qui l’avait fait et promis: le peu regretté François Hollande…
Alors, oui, de l’air! Chacun votera (ou ne votera pas) en conscience, mais si m’en croyez, chers lecteurs, mettez le paquet sur les luttes sociales, sur le syndicalisme de classe, sur l’Alternative patriotique et populaire portée par le PRCF, sur le projet de reconstruire le vrai parti communiste de combat qui manque tant aux travailleurs pour redevenir les sujets clairs et fraternellement unis du changement politique.
Car ce n’est pas pour rien que nous nous voulons, et pas seulement en paroles, des militants FRANCHEMENT communistes: un adverbe qui, dans les tristes conditions électorales présentes, ne compte sûrement pas moins que l’épithète politique qui le suit!