Coincé entre, d’une part, le ras-le-bol majoritaire des salariés et, d’autre part, son allégeance électorale à Macron, son soutien structurel à la funeste retraite par points (baisse massive des pensions en vue !) et la totale inféodation de la CFDT à l’UE (Berger, qui a décidément tout pour plaire, préside la Confédération Européenne des Syndicats), le chef de file du syndicat favori du MEDEF vient de nous annoncer que, peut-être, si le temps le permet, la CFDT risque d’être susceptible d’envisager éventuellement la possibilité de s’interroger sur sa participation, sait-on jamais, à la grève du 5 décembre. Macron, le MEDEF et l’UE, qui a commandité cette énième contre-réforme pour « faire plusieurs milliards d’économie » sur le dos des pensionnés – frémissent d’horreur devant l’audace de Laurent Berger, le « défenseur des travailleurs » qui – aux dires de France-Inter, n’a JAMAIS TRAVAILLE DE SA VIE !
Rappelons à ceux qui ont la mémoire courte et qui votent encore pour la CFDT aux élections professionnelles que…
- ce « syndicat », alors dirigée par Nicole Notat, a littéralement inspiré le plan Juppé e 1995 qui a plombé les remboursements Sécu et le financement de l’hôpital public.
- En 2003, la CFDT, alors dirigée par Chérèque, a torpillé le puissant mouvement contre la contre-réforme Raffarin, qui a institué de lourdes décotes sur les retraites de la fonction publique. Au passage, le père de F. Chérèque, l’un des patrons précédents de la CFDT, avait souscrit sous Mitterrand au démontage de la sidérurgie française. Il en fut remercié par un poste de préfet de région et son plus grand exploit, pour remplacer les hauts-fourneaux, fut d’ouvrir un parc des Schtroupfs en Lorraine. Par qui n’a d’ailleurs pas « tenu »…
- En 2007, à la SNCF, la CFDT a hurlé avec Sarkozy contre SUD et la CGT qui tentaient de sauver la plénitude du droit de grève, sachant que la puissance de blocage des travailleurs du rail est le meilleur « argument » contre le patronat de TOUS les salariés français,
- En 2010, le même F. Chérèque a trahi et abandonné la grève contre la liquidation de la retraite à 60 ans,
- En 2016, la CFDT a porté la casse du code du Travail et « l’inversion de la hiérarchie des normes » en renforçant comme jamais le pouvoir discrétionnaire du grand patronat à l’intérieur de chaque entreprise. Il se dit de plus en plus qu’en réalité, Chérèque était le vrai « ministre du Travail » de Hollande. Rien de commun, en termes de bilan social, avec celui du « ministre des travailleurs » que fut, à ce même poste, le métallo communiste Ambroise Croizat en 1945 !
- Systématiquement, la CFDT et son syndicat « SGEN » (ex-donneurs de leçons révolutionnaires dans les années 70) a également béni – au nom de la « modernité » – les contre-réformes qui ont ravagé l’Education nationale,
- Sans parler de l’indemnisation du chômage, inlassablement revue à la baisse, et qu’a systématiquement « négociée » l’accommodant « partenaire social » qu’est la CFDT.
- Faut-il évoquer aussi les propos vengeurs du « syndicaliste » rassis, nanti et installé qu’est Berger contre les Gilets jaunes ; lesquels, avec un rare courage, ont affronté la répression sanglante de l’éborgneur en chef Castaner et ont plus obtenu en quelques mois de mobilisation soutenue, que le bloc syndicat dominé par la CFDT n’a jamais obtenu d’avancées (en réalité, il n’a « négocié » que des régressions) en vingt années de pseudo-dialogue social bidon et de soumission intégrale à l’agenda de la très patronale et maastrichtienne Confédération européenne des syndicats…
Bref, camarades travailleurs, vous qui ne jouez pas avec la grève et qui savez ce qu’elle coûte, vous qui savez que le 5 décembre va s’engager un bras de fer décisif pour la survie et la relance des conquêtes sociales du Front populaire, de la Libération et de Mai-juin 1968, ne vous réjouissez pas trop vite du « renfort » très suspect d’un jaune sans gilet dont la vraie spécialité est de briser les grèves d’autrui tout en recevant sans cesse les félicitations de la « presse économique » (= le patronat), de la vraie droite, des « grands journalistes » et de la fausse gauche type Libé et parti « socialiste ». Et de grâce, camarades cégétistes, n’appelons plus « syndicalisme rassemblé » le conglomérat piégé derrière des DIVISEURS professionnels spécialisés dans le dénigrement des vrais syndicalistes : ceux qui prennent de vrais risques pour leur classe et pour le pays.
Car la véritable union de combat des travailleurs, la seule qui ait jamais permis de gagner des avancées en France, ne se construit pas avec des gens qui n’accompagnent brièvement une action que lorsqu’ils ne peuvent plus l’empêcher… Et dont le seul but est de sortir du mouvement le plus tôt possible pour le diviser, le désorienter et le livrer à la répression ! La véritable unité syndicale se construit en marchant « tous ensemble en même temps », derrière le drapeau rouge du Travail, sans oublier le drapeau tricolore de la Révolution française, contre le trio infernal MEDEF/MAcron/UE. Et pour cela, des compromis foireux avec Laurent Berger sont bien moins utiles que ne le serait le développement « en bas » de la démocratie ouvrière dans de larges AG professionnelles et inter-pros de lutte, en exigeant le retrait pur et simple de la nouvelle contre-réforme Macron.
Et si nous gagnons le bras de fer que nous impose Macron et l’UE, si ensemble, salariés du public et du privé, actifs, chômeurs, « précaires », étudiants et retraités, Français et immigrés, femmes et hommes, nous saisirons l’occasion, comme le firent nos anciens en 36 ou en 68, de passer à la contre-offensive générale pour l’emploi, les salaires, les pensions, la protection sociale, les retraites, l’accès de nouveau gratuit (comme en 45 !) aux soins médicaux, une éducation nationale laïque de qualité pour tous.
Et pour cela, les « moutons » sans cesse tondus, voire « dégustés » vivants de la classe des travailleurs salariés* et autres « uber » n’ont nul besoin d’un « berger » jaunâtre qui ne s’occupe de leurs luttes que pour les ramener au plus tôt au bercail. Où les attendent les LOUPS jamais rassasiés du CAPITAL.
*nous n’inventons rien, la souffrance au travail et le sentiment d’y être constamment méprisé ne cesse d’augmenter en France. Voir la dernière enquête sur les conditions de travail chez Amazon.
DEVINETTE FINALE : Pour obtenir le fanion orange d’un certain syndicat, quelle couleur faut-il ajouter à la couleur rouge traditionnelle du drapeau des travailleurs ?
* Paru sur le site Gilets Jaunes Natacha Polony : Je vous laisse la conclusion … https://www.facebook.com/groups/277506326438568/permalink/731709861018210/