Qui ne connaît le jeu du mouchoir ? Des enfants disposés en cercle chantent une comptine, assis les yeux tournés vers l’intérieur du cercle. Pendant ce temps, un autre môme tourne derrière eux mouchoir en main. Soudain, il laisse tomber le mouchoir derrière un gosse moins vigilant ; et si celui-ci ne s’en aperçoit pas à temps, s’il ne rattrape pas son adversaire à la course, il fait « chandelle » au milieu du cercle.
Dans la réalité, les Français des classes populaires et des couches moyennes sont assis en rond et chantent à longueur de journée The sun is shining (on leur serine depuis l’enfance qu’il faut positiver, si possible, in english). Le gentil Hollande tourne dans leur dos avec une belle matraque rose. Il est lui-même chronométré par deux gendarmes : A. Merkel, la Thatcher de l’Empire européen, et M. Roux de Baisieux, le patron de combat que le MEDEF vient de porter à sa tête. Hollande a pour consigne de déposer un max de mouchoirs dans le dos d’un max de Français : ouvriers, fonctionnaires, assurés sociaux, artisans, etc. ; il vient même d’obtenir deux tours de plus de Cruella Merkel pour distribuer son lot de coups de matraque. Que cognera-t-il d’abord si nous continuons à regarder ailleurs, à nous surveiller en chiens de faïence et à réagir séparément ? Les allocs ? Les statuts ? Les conventions collectives ? Le droit du travail ? Les retraites ? L’EDF ? L’école ? De toutes façons, pour Berlin et pour ses gentils collaborateurs du CAC-« 40 » (à la jolie date !), tout doit disparaître des conquêtes sociales puisqu’il faut aligner le peuple français, tantôt sur le « modèle » allemand, tantôt sur le « modèle » anglo-saxon…
Comme on le voit, la différence avec le jeu enfantin est de taille : au Monopoly du Merkholland, les « perdants » ne gagnent rien quand ils gagnent et ils perdent tout quand ils perdent : emploi, pouvoir d’achat, remboursement des soins, pensions, services publics… Quant au « mouchoir », c’est sur leur fierté nationale qu’il peuvent le mettre. Ce joli jeu ne s’arrête que lorsque chacun est fauché et s’est fait cent fois traiter de feignant par les nantis qui lui ont bourré le crâne et vidé les poches !
Il y aurait pourtant un moyen de ne pas tout perdre : ce serait de tous FAIRE FACE à tout moment… en montant les dents et en serrant le poing. Mais ce serait encore une posture défensive. Le mieux est de rompre le cercle bleu de l’Europe du capital et de se dresser tous en même temps pour chasser la Walkyrie, l’Ogre patronal et le médiocre personnage chargé de nous rouler.
Faire « chandelle » ou leur « mettre le feu », à chacun de choisir selon l’idée qu’il se fait de sa propre dignité !
Vive le PRCF ET SES MILITANT-ES INTEGRES!