Coût du travail, nous aurait-on menti? – À propos de la publication des comptes SNCF pour 2019
Vendredi 28 février, la SNCF publiait son bilan annuel relatif à l’exercice 2019 et constatait une perte impressionnante de 801 millions d’euros.
Cette information faisait aussitôt les choux gras de la presse aux ordres. Ainsi, Le Monde titrait sur le sujet : « La SNCF dans le rouge en 2019 […] »*.
La faute à qui? Vous vous en doutez… à la grève ! La suite du titre étant on ne peut plus clair « […] après la grève contre la réforme des retraites ».
Il faut bien encore casser du sucre sur le dos de ces irresponsables grévistes! Non seulement ils n’ont pas travaillé, laissant sur le quai des millions de voyageurs hagards, mais en plus ils coulaient la SNCF.
En fait, il s’agit surtout pour l’idéologie dominante de préparer la population à de nouvelles attaques contre le droit de grève, afin d’en limiter l’usage, de le rendre indolore… ou mieux, à terme, de l’interdire tout simplement… Vous avez dit fascisation?
Comment se fait-il que la SNCF ait perdu tant d’argent sur ce mois de grève, alors qu’elle n’a pas dû verser de salaires à de nombreux employés sur la même période?
Mais tout cela nous amène à nous poser une question, à nous qui lisons assidûment notre chère presse libre (et non faussée!) ; nous nous disions : comment se fait-il que la SNCF ait perdu tant d’argent sur ce mois de grève, alors qu’elle n’a pas dû verser de salaires à de nombreux employés sur la même période? Étrange ! Surtout lorsqu’on sait que ces salariés sont des cheminots privilégiés disposant encore, pour les plus âgés, d’un statut de nanti qui leur permet, comble du luxe, de survivre un peu moins mal que leurs frères travailleurs du privé !
Pourtant, après qu’ils ont eu le culot de se mettre en grève contre la casse des retraites DE TOUT LE MONDE – et donc POUR tout le monde -, nous avons vu fleurir toutes ces fiches de paie à zéro…
Dans le même temps, nous avons lu tous ces articles « d’économistes » et autres « experts » nous expliquant qu’ « en France le travail coûte trop cher ». D’ailleurs, nos chers dirigeants dévoués, les Sarko, El Khomri et autres Macron ont fait de nombreuses lois visant à « libérer » le travail pour le rendre plus « souple », « flexible », « rentable », bref, plus « compétitif ».
Alors, comment expliquer le paradoxe entre l’absence de dépense en salaires versés d’un côté, aboutissant, de l’autre, à des pertes sèches? Cette société ne devrait-elle pas, au contraire, faire des économies?
À moins que ce bon vieux Karl Marx évoquant l’exploitation des travailleurs par les capitalistes ne soit dans le vrai? À moins que le travail ne coûte pas, mais qu’il soit au contraire la base de toute production de richesse? À moins que les milliards que possèdent quelques-uns ne soient justement et directement issus de cette exploitation?
Nous ne saurions le croire! Il n’empêche que notre foi dans le système est clairement ébranlée…
Alors, nous alertons tout de suite les Décodex du journal le Monde et autres Conspiracy Watch, pour qu’ils mettent fin à ces folles théories complotistes répandues par une bande d’hurluberlus communistes et assimilés.
Parce que dans le cas contraire, peut-être que cette même bande n’a pas tout à fait tort sur d’autres points, comme sur la sortie du capitalisme, de l’OTAN, de l’Euro et de l’Union européenne, pour permettre, selon eux, enfin à la France et à son peuple de sortir du marasme dans lequel ils s’enfoncent… et avec eux cette grande entreprise sciemment naufragée qu’est NOTRE SNCF.